par Karine Bechet-Golovko.
Alors que l’armée ukrainienne continue son activité contre le Donbass, en violation des accords divers et variés qui n’existent de toute manière que sur le papier, le Service russe du Renseignement extérieur (SVR) a sorti deux communiqués particulièrement intéressants : à armer l’Ukraine et à l’inciter à attaquer toujours plus proche de la frontière russe, ça peut se terminer comme pour la Géorgie en 2008, ce qui a coûté très cher au pays. Autrement dit, la Russie ne va pas rester sans réagir, si elle est directement concernée.
Les médias atlantistes et les politiciens alignés répètent tous d’une seule voix que la Russie est prête à intervenir en Ukraine et fantasment à haute voix sur la présence militaire russe en Russie. Comme le souligne le SVR, cette rhétorique est construite par les États-Unis afin de resserrer les rangs de ses « partenaires » européens et surtout pour leur faire assumer le prix de la « démocratisation » de l’Ukraine face à une menace à leurs frontières, autant que pour justifier les avancées de l’armée ukrainienne.
La guerre du gaz, qui est menée par les États-Unis, coûte cher à l’Ukraine et les Européens sont sommés de soutenir à bout de bras un pays « démocratisé », dont le niveau de corruption reste particulièrement élevé et l’économie maintenue sous perfusion. Selon le SVR, les Européens ne sautent pas de joie à cette perspective, donc à la mi-novembre à Kiev les envoyés américain et britannique ont réuni leurs employés, pardon leurs collègues, européens pour leur faire une petite leçon de chose : la Russie va intervenir, c’est à vos portes, vous devez entretenir l’Ukraine en énergie renouvelable pour soutenir son économie et la viabilité du pays, afin qu’il passe l’hiver. Logique, non ? Sinon, à quoi servent encore les colonies aujourd’hui ?
Pourtant, si la Russie avait voulu intervenir, cela fait longtemps qu’elle l’aurait fait, et la question, militairement, aurait déjà été réglée. Mais sa position est de ne pas intervenir directement dans les conflits extérieurs, tant que sa sécurité nationale n’est pas directement en jeu, comme ce fut le cas avec la Crimée. Ce qui ne signifie pas non plus qu’elle va tout accepter, comme le souligne également le SVR. « Le Renseignement extérieur russe souligne le danger de la politique conduite par les États-Unis et l’Europe à l’égard de l’Ukraine : en la fournissant en armes, en lui donnant ce sentiment d’impunité, en poussant à l’extrême le mythe de l’agression russe, ils la conduisent à la rupture, comme la Géorgie à l’époque en 2008 avait été conduite de la même manière à la faute, et l’agression des soldats de la paix russes lui avait coûté très cher ».
Alors que le discours politique en Russie est celui d’une dénégation d’une intervention armée russe en Ukraine en soutien au Donbass, le SVR vient enfin de poser des limites à cette inaction : « s’il n’est pas question d’une intervention agressive, une intervention défensive aura lieu ».
source : http://russiepolitics.blogspot.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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