par Serge Ouitona.
Rien ne va au Burkina Faso. La journée de ce samedi 27 novembre 2021 a été des plus tendues dans plusieurs villes burkinabè. Des centaines de manifestants sont descendus dans les rues pour exiger le départ du président Roch Marc Christian Kaboré. Retour sur une journée d’affrontements entre manifestants et forces de l’ordre.
Malgré la suspension d’Internet mobile et l’interdiction de manifester, ils étaient des centaines de Burkinabè à avoir répondu à l’appel de l’opposition et d’une partie de la société civile, et à avoir tenté de rallier la Place de la nation, lieu de rassemblement prévu pour la manifestation de ce samedi. Face à l’opposition des forces de l’ordre qui avaient investi les lieux avant eux, les manifestants n’ont pas hésité à descendre dans les rues. Un seul mot d’ordre : la démission du président Kaboré que les manifestants jugent incapable de lutter efficacement contre le terrorisme qui frappe et endeuille le pays depuis des années. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase sont les dernières attaques d’Inata qui ont fait au moins 57 morts dont 53 gendarmes, et 47 rescapés.
À Ouagadougou, les manifestants en furie ont mis à sac le service de l’état-civil de la mairie. Des vitres ont été brisées, des ordinateurs et des chaises détruits, malgré la présence des forces de l’ordre qui ont usé de gaz lacrymogènes pour décourager les manifestants. Dans les rues, des barricades ont été érigées et des pneus incendiés. À l’usage des gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre, les manifestants ripostent par des jets de pierres. Un véhicule stationné en face de la Bourse du travail – un des lieux de regroupement des manifestants – a été incendié par les manifestants.
Au quartier Patte d’Oie, l’immeuble ayant abrité le QG de campagne du président Kaboré, à l’occasion de la dernière présidentielle, a été pris pour cible par des manifestants en colère qui ont tenté de saccager le bâtiment. Même si la tension a baissé dans l’après-midi par rapport à la matinée, toutes les activités étaient au ralenti dans la capitale burkinabè, plusieurs commerces ont fermé tout comme certaines stations-service. Mais, les manifestants restent mobilisés : « Même s’il le faut, nous allons rester dans la rue durant des jours. Il faut que les choses changent », a assuré l’un d’entre eux.
Bobo-Dioulasso, capitale économique et deuxième ville du Burkina Faso, n’est pas restée en marge des manifestations. Là aussi, des affrontements ont eu lieu entre manifestants et forces de l’ordre qui n’ont pas hésité à utiliser des gaz lacrymogènes. En effet, très tôt le matin, les hommes en uniforme ont occupé la place Tiéfo Amoro, où devraient se rassembler les manifestants, ce qui a rendu inévitables les affrontements. Comme à Ouagadougou, plusieurs commerces ont dû fermer à Bobo-Dioulasso. Des mouvements ont été également observés du côté de Kaya, Ouahigouya et Dédougou.
Pour l’instant, à part les dégâts matériels considérables, le bilan des blessés n’est pas encore clairement établi. Il sied de préciser que le mouvement Balai citoyen, qui était en première ligne lors des manifestations ayant abouti au départ forcé du pouvoir de Blaise Compaoré en 2014, n’a pas pris part aux manifestations de ce samedi. « Nous pensons que cela va rajouter de la crise à la crise », a déclaré son porte-parole, le rappeur Smockey. Mais le Balai citoyen manifestera à son tour si le gouvernement ne fait rien pour corriger le tir, confie-t-on.
source : https://www.afrik.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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