Pour la « Vérité et la Réconciliation » à l’endroit des Acadiens…

Rares sont les fédérations où l’État fédéral abaisse un de ses États comme le fait le Canada. Je ne crois pas que c’est le cas en Allemagne ou en Australie. Cinq provinces (Ontario, Québec, Nouveau-Brunswick, Saskatchewan, Nouvelle-Écosse) et les trois territoires fédéraux du Grand Nord ont décidé de ne pas reconnaître, ou seulement partiellement, la Journée de vérité et de réconciliation étant donné que cette décision irait à l’encontre de l’esprit d’une recherche de vérité et de relations mutuellement respectueuses entre les gouvernements et les peuples autochtones.

Comme le disait sciemment le chroniqueur Jérôme Melançon (Francopresse), cette décision minimise l’importance de la vérité et de la réconciliation comme objectif collectif et comme point de départ d’une transformation non seulement des attitudes, mais aussi des politiques gouvernementales. Autrement, on croirait qu’une unanimité des États fédérés serait le moindre pour aller de l’avant.

Au contraire, Steven Guilbeault, ministre de Patrimoine canadien, tire avantage de cette situation pour faire du Québec-bashing sur la question du racisme systémique. Pourquoi n’a-t-il pas cherché noise quelconque aux quatre autres provinces récalcitrantes? Étrangement, il paraît que seulement le Québec doit porter le poids de l’affaire…

Monsieur Guilbeault, il y a un temps où vous étiez un véritable ami du peuple et de la Terre à titre de  défenseur fort et couru de l’environnement respecté par tous, mais aujourd’hui vous êtes devenu une ferrure dorée instrumentalisé à la solde du multiculturalismne de Patrimoine canadien.

Peut-être que les Acadiens devraient s’approprier la Journée de vérité et réconciliation pour faire reconnaître leur génocide (1755) en ce territoire aujourd’hui canadien et, remarquez- vous, en « période de paix », la guerre de Sept Ans n’ayant commencé officiellement qu’en 1756 une fois que  l’Acadie avait été pratiquement dépouillée l’année précédente de sa « vermine acadienne », expression utilisée pour justifier la Déportation. Au bas mot, ceci n’était-il pas du racisme systémique ?

Alors que tous les quatre chefs des partis d’opposition à la Chambre des communes avaient voté en 2001 pour la motion M-241 qui exige que la gouverneure générale demande à Sa Majesté britannique des excuses pour les torts causés aux Acadiens, on n’oublie pas que c’est votre députation libérale majoritaire d’alors, à la Chambre des communes, Monsieur Guilbeault, qui avait emboîté le pas à Dominic LeBlanc, député de Beauséjour-Petitcodiac, pour voter contre  cette motion : The Acadian Caucus is asking you to support them in voting against the motion, feuille de papier traduite pour être sûrs d’être bien compris de tout le monde.

Les Acadiens n’auraient-ils pas droit, à l’instar des Premières Nations, à s’approprier le même processus de besoin de vérité et de réconciliation…

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de L'aut'journal

À propos de l'auteur L'aut'journal

« Informer c’est mordre à l’os tant qu’il y reste de quoi ronger, renoncer à la béatitude et lutter. C’est croire que le monde peut changer. » (Jacques Guay)L’aut’journal est un journal indépendant, indépendantiste et progressiste, fondé en 1984. La version sur support papier est publiée à chaque mois à 20 000 exemplaires et distribuée sur l’ensemble du territoire québécois. L'aut'journal au-jour-le-jour est en ligne depuis le 11 juin 2007.Le directeur-fondateur et rédacteur-en-chef de l’aut’journal est Pierre Dubuc.L’indépendance de l’aut’journal est assurée par un financement qui repose essentiellement sur les contributions de ses lectrices et ses lecteurs. Il ne bénéficie d’aucune subvention gouvernementale et ne recourt pas à la publicité commerciale.Les collaboratrices et les collaborateurs réguliers des versions Internet et papier de l’aut’journal ne touchent aucune rémunération pour leurs écrits.L’aut’journal est publié par les Éditions du Renouveau québécois, un organisme sans but lucratif (OSBL), incorporé selon la troisième partie de la Loi des compagnies.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You