Afghanistan, une chronologie — Justin Podur

Afghanistan, une chronologie — Justin Podur

Voici une longue série de « tweets » (d’où leur brièveté) publiés par Justin Podur qui présente un rappel historique incontournable pour comprendre l’Afghanistan.

Ce fil commence par une opération de changement de régime impérialiste typique. En 1839. Oui, la même année où la Grande-Bretagne commettait les atrocités de la guerre de l’opium en Chine, elle a également envahi l’Afghanistan.

(L’histoire de la guerre de l’opium est couverte dans le podcast ici : https://podur.org/2021/02/06/civilizations-27-opium-war-1-1839-40/)

L’opération de changement de régime en Afghanistan en 1839 a été bien décrite dans le livre du patriote afghan Farukh Husain, « Afghanistan in the Age of Empires ».

En gros, cela s’est passé comme suit : les Britanniques ont amené leur propre candidat, Shah Shuja, pour prendre le trône à Kaboul. Ils ont envahi le pays depuis l’Inde et ont utilisé principalement des troupes indiennes (qui recevaient des rations inférieures et étaient traitées selon une stricte hiérarchie raciste).

Pour imposer Shuja, ils ont commis des viols, des pillages et des massacres. Ils ont kidnappé des femmes, y compris dans les familles de leurs alliés. Ils ont fait tirer des Afghans hors de canons (un geste qu’ils ont rendu plus célèbre en Inde en 1857).

Un agent britannique pense qu’ils ont délibérément détruit l’économie de certaines villes pour mieux exercer leur contrôle : « J’ai entendu les hommes et les femmes dire que les Anglais enrichissaient les vendeurs de céréales et d’herbe… alors qu’ils réduisaient les Chefs à la pauvreté, et tuaient les pauvres par la faim. »

Les Britanniques ont commencé à arpenter le pays à la recherche de richesses minérales lors de cette occupation de 1839-1843.

Lorsque les Britanniques ont occupé Kaboul, ils ont augmenté les taxes sur les habitants – en lâchant une armée de collecteurs sur les Afghans, qui ont dû emprunter de l’argent pour payer les taxes, et ont ensuite perdu leurs maisons et autres biens. Un procédé colonial classique.

Mais les Britanniques perdent le contrôle de Kaboul et sont contraints de battre en retraite. Pendant leur retraite, ils commettent des atrocités encore pires, notamment contre leurs propres troupes indiennes, et massacrent leurs propres partisans. Ils font une longue marche jusqu’à Jalalabad où beaucoup d’entre eux meurent.

Le roi qu’ils avaient mis sur le trône, Shah Shuja, est assassiné en 1842.

Les impérialistes ont tiré de cette retraite, à l’époque et depuis, une grande propagande d’auto-victimisation. C’est à partir de cette guerre, au cours de laquelle les Britanniques ont commis d’horribles atrocités en envahissant et en occupant l’Afghanistan, que les Britanniques ont inventé cette connerie de « cimetière des empires ».

Et c’est une connerie. L’idée, répétée à l’envi, est de dépeindre ceux qui sont envahis, occupés, massacrés, violés et volés comme étant uniquement des sauvages, effrayants, implacables et meurtriers. Il ne s’agit donc pas des crimes commis par les Britanniques, mais du caractère effrayant de leurs victimes.

Quoi qu’il en soit, les Britanniques se regroupent et créent une « armée de la vengeance » pour se « venger » des Afghans qui les ont chassés (alors que ce sont eux les envahisseurs qui massacraient, violaient et pillaient).

Les Britanniques détruisent Ghazni. Un écrivain raconte : « L’armée britannique a laissé un tas de ruines alors que le soleil se couchait sur la ville du Shah des Shahs, Ghazni était perdue dans l’obscurité de la nuit pour être oubliée par l’histoire. »

« Notre façon de détruire le pays est très simple, il suffit de couper un anneau à travers l’écorce de chaque arbre. Cela ruine complètement le pays car les arbres meurent aussitôt et les habitants vivent principalement de fruits secs et de farine faite à partir du mûrier séché. »

La destruction est le point essentiel : « ’chaque maison a été détruite, chaque arbre écorcé ou abattu ; après quoi le détachement, ayant recueilli un butin considérable de taureaux, de moutons et de chèvres, est rentré au camp’ ».

Neville Chamberlain rapporte l’existence d’un village où tous les mâles ayant dépassé l’âge de la puberté ont été passés à la baïonnette, les femmes ont été violées et leurs biens pillés : « C’est l’une des plus belles vallées d’Afghanistan, mais nous l’avons laissée dans un état de désolation. »

Révérend Allen : « Une femme était la seule chose vivante dans le fort. Elle était assise, l’image du désespoir, avec son père, son frère, son mari et ses enfants gisant morts autour d’elle. »

Les Britanniques débattent de l’opportunité de détruire Kaboul ou non, et aussi de l’opportunité d’enlever l’enfant du roi pour l’élever en chrétien à Londres (ce qu’ils ont fait avec le prince Duleep Singh après les guerres anglo-sikhs).

Ils prennent Kaboul et commettent une nouvelle atrocité de masse, viols, meurtres, assassinats aveugles, asservissement et commerce des femmes, brûlant vifs les blessés. « Plus d’une mère cachée et un nouveau-né sont morts. Mais de telles choses, vous le savez, se produisent à chaque victoire célèbre. »

« Toute la journée, le pillage s’est poursuivi, et les ravisseurs ont obtenu un grand butin, de riches robes, des châles, des tapis, des soies, des accessoires de chevaux, des armes, des corans emblématiques, etc… ».

Ils abandonnent Jalalabad « une masse fumante de ruines ».

Lorsque les Britanniques quittent l’Afghanistan, un officier écrit en 1843 : « Le travail de rétribution était maintenant considéré comme accompli, et, en effet, il était sévère… et les années ne répareront pas les dommages et les maux infligés ».

Roebuck : « Ghuznee, Cabul, Istalif et Jalalabad ont partagé un sort commun ; le chaos et la désolation ont marqué le chemin de nos armées victorieuses, et une vengeance si brutale a été infligée à nos ennemis que le plus chaud partisan de la vengeance ne pouvait qu’en être satisfait ».

Les Britanniques installent alors un enfant de 12 ans sur le trône de Kaboul.

Un député britannique déclare : « Nous pouvons abandonner tout espoir d’obtenir des avantages en ouvrant l’Indus à notre commerce ; nous avons détruit toutes les villes qui pouvaient nous offrir un marché, et des siècles s’écouleront avant que l’Afghanistan ne se remette de la misère et de la désolation dans lesquelles il a été plongé. »

Mais à d’autres qui s’inquiétaient de l’argent que coûterait la destruction de l’Afghanistan en 1843, on répondait que, la guerre de l’opium ayant été gagnée, la demande accrue d’opium après la guerre de l’opium en Chine permettrait de payer la guerre d’Afghanistan !

(nous couvrons tout cela dans l’épisode 36a de Civilisations – qui s’appuie sur le livre de Farukh Husain https://podur.org/2021/05/15/civilizations-36a-islam-imperialism-pt3-t…)

Quel était le but de la guerre britannique de 1839 contre l’Afghanistan ? En gros, l’Empire britannique, dont le but premier était de soutirer à l’Inde ce qui allait devenir 45 mille milliards de dollars, a détruit l’Afghanistan pour en faire une « zone tampon » contre toute forme d’incursion.

Ils ont dit qu’ils étaient inquiets de la Russie, mais c’est absurde. Ils craignaient davantage que l’Iran et d’autres puissances asiatiques ne s’allient à ceux qu’ils s’efforçaient encore de déposséder intégralement sur le sous-continent lui-même.

La dépossession de l’ensemble de l’Inde a été achevée en 1857, au prix de 10 millions de vies en Inde (voir les épisodes 20a et 20b de Civilisations https://podur.org/2020/10/10/civilizations-20a-1857-indias-war-of-inde…).

Après avoir décidé que l’Afghanistan était une « zone tampon », ils devaient ensuite s’assurer de son obéissance par d’autres guerres. La deuxième guerre anglo-afghane en 1878-9, une autre série d’atrocités, et la Grande-Bretagne a imposé le traité humiliant de Gandamak à l’Afghanistan.

Comme d’autres traités humiliants que les impérialistes imposaient en Amérique du Nord et en Asie à l’époque, le traité de Gandamak donnait essentiellement à la Grande-Bretagne le contrôle de la politique étrangère de l’Afghanistan.

En 1893, Durand se rend à Kaboul et divise les terres pachtounes d’Asie entre le côté Inde britannique et le côté Afghanistan (« la ligne Durand »), ouvrant la voie à des siècles de conflits.

En 1919, troisième guerre anglo-afghane. Le modernisateur Amanullah Khan remporte la guerre et reprend le contrôle de la politique étrangère.

De 1919 à 1929, Amanullah tente de moderniser et de développer le pays de manière indépendante. Il est renversé lors d’une opération de changement de régime soutenue par les Britanniques et une série de dirigeants éphémères suivent, jusqu’à ce que le roi Zahir Shah monte sur le trône en 1933.

Zahir Shah est également un modernisateur, qui règne de 1933 à 1973. Toutes les puissances européennes sont présentes, à divers titres d’aide au développement, y compris l’URSS.

De 1964 à 1973, il y a une fameuse « ouverture démocratique », dont les États-Unis profitent pour exercer une influence sur les politiciens afghans pro-américains et tenter d’exclure les politiciens de gauche.

L’histoire de la manipulation américaine de 1964 à 1973 se trouve dans les câbles PLUSD américains que nous n’aurions jamais eus sans Julian Assange – qui est emprisonné par ces mêmes empires en ce moment, alors prenez un moment pour faire tout ce que vous pouvez pour libérer Assange.


Daud Khan, le cousin de Zahir Shah, était l’un des dirigeants modernisateurs, détenant divers portefeuilles, dont celui de ministre de la défense et de premier ministre. Il s’opposait à la ligne Durand et voulait un Pachtounistan, ce qui dérangeait le Pakistan.

Le Pakistan, dont la population pachtoune est plus importante que celle de l’Afghanistan, en est venu à associer le nationalisme afghan à la proposition du Pachtounistan (qui priverait le Pakistan d’une grande partie de son territoire et de dizaines de millions de ses habitants).

Par conséquent, à partir des années 1970, le Pakistan a jugé utile de parrainer les tendances islamiques de la politique afghane en tant qu’alternative.

Pendant l’ »ouverture démocratique » de 1964 à 1973, Daud a été exclu des fonctions politiques parce que la constitution interdisait à la famille royale de participer.

La constitution n’autorisait pas non plus les partis politiques, mais un puissant parti politique de gauche s’est formé (le Parti démocratique populaire), qui a dû fonctionner plus ou moins clandestinement.

En 1973, Daud a fait un coup d’État pour renverser la constitution. Les câbles indiquent que les États-Unis préparaient eux-mêmes un coup d’État pour contrer l’influence croissante de la politique de gauche.


En 1978, Daud lui-même est renversé par la gauche, et Muhammad Taraki devient président.


Le cofondateur de cette révolution était Hafizullah Amin. J’ai lu deux points de vue diamétralement opposés sur Amin dans deux livres. L’un par Phil Bonosky, et l’autre par Beverly Male. Bonosky dit qu’Amin était un agent de la CIA ; Male dit qu’il était un bon révolutionnaire.

Voici la chronologie : Taraki est président d’avril 1978 à septembre 1979. Puis il est tué (peut-être par Amin). Puis Amin prend le pouvoir de septembre 1979 à décembre 1979, date à laquelle il est également tué (peut-être par les troupes soviétiques, qui envahissent le pays).

Pendant l’année et demie de la présidence de Taraki, il y a eu une réforme agraire, qui a été très populaire auprès des agriculteurs et très impopulaire auprès des propriétaires terriens.

Continuité : Taraki, comme Daud Khan, a continué les efforts de « modernisation » qu’Amanullah et Zahir Shah avaient fait. https://covertactionmagazine.com/2021/08/10/afghan-tragedy-still-relev…

Les États-Unis ont immédiatement commencé à organiser les propriétaires terriens, en exil, selon un schéma familier si vous connaissez l’Amérique centrale, Cuba, Haïti, au cours de ces décennies.

Vous pouvez lire des articles à ce sujet chez Steve Coll, et autres https://www.wilsoncenter.org/event/ghost-wars-the-secret-history-the-c….

Il s’agit avant tout d’une campagne violente de changement de régime, que le Pakistan est heureux de parrainer et que les autres alliés des États-Unis parrainent également. Le gouvernement afghan appelle à l’aide soviétique, et les Soviétiques sont en mesure d’aider le régime (contrairement aux États-Unis).

De 1979 à 1989, l’Afghanistan devient l’épicentre d’une insurrection soutenue par les États-Unis contre le gouvernement afghan et son allié russe.

Vous connaissez cette partie de l’histoire grâce à la culture pop américaine, mais comme d’habitude, ce que vous savez est plein de mythes. Ce n’était pas la magie des missiles stinger, par exemple. Comment cela aurait-il pu être le cas ? Le gouvernement afghan qui venait d’être renversé disposait d’un armement plus avancé que les missiles stinger.

Les mythes sur les armes magiques mis à part, il y a eu 10 ans d’insurrection généreusement soutenue par les États-Unis, un soutien illimité de la frontière ouverte avec le Pakistan, l’organisation et la réorganisation d’une force de combat internationale de « moudjahidines » sous différents commandants.

Ces commandants, connus par la suite sous le nom de seigneurs de la guerre, avaient chacun un ou plusieurs parrains extérieurs, et leur guerre contre le gouvernement a fait des ravages.




Lorsque l’URSS s’est effondrée en 1989, ses troupes sont également parties. Le gouvernement afghan a cependant tenu bon jusqu’en 1992, date à laquelle Eltsine a conclu un accord avec les Américains pour mettre fin à toute fourniture à l’Afghanistan.

Si Poutine avait conclu un tel accord sur la Syrie en 2015, la Syrie appartiendrait aujourd’hui à l’État islamique.

C’est ainsi qu’en 1992, les insurgés parrainés par les États-Unis ont finalement renversé le gouvernement afghan (« communiste ») et ont entrepris de nettoyer le pays du « communisme » et du nationalisme de la variante Daud.

Les moudjahidines ont ensuite appliqué leur savoir-faire en matière de sabotage, d’atrocité et de destruction pour démanteler l’État dans les régions du pays qu’ils ne contrôlaient pas auparavant. Pensiez-vous que les seigneurs de la guerre créés pour détruire un État allaient en construire un ?

De nombreux seigneurs de la guerre se contentaient de contrôler leurs régions – ce sont les noms que vous avez entendus récemment de personnes fuyant ou capturées comme Ismail Khan (Herat), Rashid Dostum et Atta Mohammad Noor (Mazar).





Mais en 1992, deux seigneurs de guerre en particulier voulaient le contrôle de Kaboul et n’arrivaient pas à se mettre d’accord – l’un était Gulbuddin Hekmatyar et l’autre Burnuhuddin Rabbani (et Ahmad Shah Massoud). Ils se sont battus pour Kaboul.





Hekmatyar a été mis à la porte et a commencé à bombarder Kaboul de l’extérieur. La lutte pour Kaboul a détruit la ville et tout ce qui n’a pas été détruit par entre 1979-1992 et 1992-1996.

C’est là que les Talibans apparaissent. Les Talibans étaient la nouvelle génération, élevée exclusivement pendant la guerre et par les islamistes, sans aucune influence du nationalisme ou du communisme (qui avaient été effacés de la mémoire collective).

Soutenus par le Pakistan, les Talibans se sont positionnés contre les atrocités et le chaos des seigneurs de la guerre comme des partisans austères de la loi et de l’ordre.

Partant du Pakistan, ils ont pris Kandahar, et ont progressé de 1992 à 1996 jusqu’à prendre Kaboul. Ce n’est qu’après avoir pris Kaboul en 1996 que le président communiste jusqu’en 1992, Najibullah, a été tué (pendu publiquement sur une horrible photo que vous trouverez sur Internet).

En 2001, les États-Unis ont envahi le pays et réorganisé les seigneurs de la guerre pour former l’Alliance du Nord. Les talibans se sont retirés au Pakistan.

Les États-Unis ont remis les seigneurs de la guerre au pouvoir à Kaboul et ont imposé leur propre candidat, Hamid Karzai, sous la direction d’un vice-roi afghan-américain, Zalmay Khalilzad.

Pendant les 20 années suivantes, Karzai, puis son successeur, Ghani, ont régné sur les seigneurs de la guerre, et les États-Unis, par l’intermédiaire de Khalilzad, sur eux.

Les États-Unis ont traité l’Afghanistan comme un monde de jeux vidéo pour pratiquer la guerre des drones, ont protégé le commerce de l’opium et ont commis des atrocités permanentes, y compris la chasse aux Afghans pour le sport, tout en en faisant un terrain de jeu pour les entrepreneurs privés et les ONG. https://www.bbc.com/news/world-asia-55225827

Pendant tout ce temps, les Américains se sont fait dire par leurs politiciens et leurs médias que tout cela était un énorme fardeau pour eux.

Et c’est là où nous en sommes aujourd’hui.

Alors, que sera l’après-2021 ?

Justin Podur

@justinpodur

https://podur.org/

https://twitter.com/justinpodur

https://threadreaderapp.com/thread/1427319555085553664.html

PS : voici une façon de résumer la situation :

  • 1839-1919 : 80 ans dé-développement impérialiste.
  • 1919-1929 : 10 ans de modernisation nationaliste.
  • 1929-1933 : retour de l’impérialisme
  • 1933-1992 : 60 ans de nationalisme
  • 1992-2021 : 30 ans dé-développement impérialiste à nouveau.

Traduction « la version médias mainstream est toujours au minimum un mensonge par omissions » par Viktor Dedaj avec probablement toutes les fautes et coquilles habituelles.

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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