Nous vivons une époque formidable *

Nous vivons une époque formidable *

Vraiment, les temps présents nous en font voir et entendre de toutes les couleurs!

Il n’y a pas que le Québec qui soit le théâtre de situations singulièrement biscornues, de déclarations plus saugrenues les unes que les autres, d’orientations pour le moins tordues. La planète tout entière semble marcher la tête en bas!

Mais ici, on ne donne pas notre place…

Un jour où je discutais avec feu Louis O’Neil, professeur d’éthique à l’Université Laval et ex-ministre du gouvernement Lévesque en 1976, de la drôle de situation qui fait de Québec une ville plus conservatrice que le reste de la province, il me fit part de ses considérations tant sociologiques que philosophiques.

À un moment donné, je l’ai interrompu. « Louis, cesse de chercher d’autres explications. Il n’y en a qu’une seule : Y a de quoi dans l’eau. »

Davantage habitué à des observations plus scientifiques, l’ami O’Neil avait mis plusieurs secondes avant de comprendre mon explication…

Les 14 et 15 mai 2025, à l’UQAM, se tient le colloque « Corporéités queers dans l’imaginaire contemporain: le corps queer comme arène des ontologies possibles.» Voici quelques titres des conférences que ce colloque aura entendus :

« Iconologie des corps fluides dans les séries télé. Des queerités monstrueuses aux récits écoqueer postnaturels. »

«Utopies crip-queer et corporéité – la monstruosité et l’anonymat. »

« “C’est comme si je n’étais pas assez bègue ou assez queer”: les antinomies normatives de la mise en représentation des femmes trans et queers qui bégaient. »

« Des corporéités travesties in/formées par un défilé de mode brésilien: réflexions pour une contre-perception queer. »

« Le hijab comme subversion décoloniale de l’hétérosexualité. »

Ce colloque est organisé par le Centre de recherche interuniversitaire sur la littérature et la culture au Québec, « le seul regroupement de recherche à se consacrer, de façon systématique et structurée, à l’étude de la littérature et de la culture au Québec ».

Sophie Durocher nous a appris l’existence de ce colloque dans Le Journal de Montréal. Vous vous demanderez sans doute, comme moi, ce qu’il y a de trouble dans l’eau à l’UQAM…

Me viennent à l’esprit ces vers de Jacques Prévert : « Il ne faut pas laisser les intellectuels jouer avec des allumettes, car le monde mental, quand il ment, ment monumentalement. »

Pendant que ces intellectuels dits de gauche se penchent sur ce qu’ils considèrent être des problèmes existentiels dont il faut s’occuper d’urgence, la classe ouvrière d’un grand nombre de pays se jette dans les bras de la droite et de l’extrême droite.

Aux dernières élections fédérales, les électeurs de comtés ontariens largement composés d’ouvriers des industries de l’automobile et de l’acier, dans les villes de London, Windsor et Hamilton ont élu des députés conservateurs.

En Roumanie, c’est un fan de Trump qui a reçu 43 % des voix au premier tour, le 4 mai. En Angleterre, le 1er mai, le parti d’extrême droite de Nigel Farage a délogé un député travailliste qui avait remporté l’élection précédente par 14 000 voix. En Allemagne, l’Agence de protection de la constitution vient de statuer que le parti d’extrême droite Alternative für Deutschland aurait « des aspirations contre l’ordre fondamental libéral et démocratique ».

Ce n’est pas un hasard si ces deux partis ont reçu l’onction d’Elon Musk, à qui Trump a donné le mandat de détruire les fondements de l’État étatsunien.

« J’aimerais être pape. Ce serait mon choix numéro un », a déclaré Donald Trump. Quelques jours plus tard, il publiait sur sa page Truth Social une photo de lui, l’air sévère, habillé en pape. Photo produite par l’IA.

Trump répète qu’il a parlé au téléphone avec le président chinois. Xi Jinping le dément. Trump ment. Il n’en est pas à un premier mensonge. De 2016 à 2020, le Washington Post en avait relevé plus de 30 000. C’est du grand mensonge, ça!

Interrogé sur les ondes de NBC, à la question de l’animatrice : « Allez-vous respecter la Constitution ? , il a répondu : « Je ne sais pas. Je ne suis pas avocat ! »

Et Mark Carney, qui va faire lire le discours du Trône par le roi Charles III, soi-disant pour affirmer l’indépendance et l’unité du Canada. Vraiment, il n’y a pas que Trump qui vit dans un univers parallèle…

Et PSPP, d’habitude de bon jugement, qui reproche au chef du Bloc sa stratégie. Le Bloc aurait-il obtenu davantage de sièges si Yves-François Blanchet s’était déguisé en nuvite, courant dans les rues en criant : « On veut un pays! On veut pays! » ?

Époque formidable en effet. Qui fait davantage pleurer que rire…

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* Titre d’une chronique de Sophie Durocher dans le Journal de Montréal.

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Source: Lire l'article complet de L'aut'journal

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