Je comprends parfaitement Vincent, qui monte encore dans mon estime, pour son intégrité intellectuelle et morale. En oûtre j’admire qu’il ait tenu dix ans, à vivre en « tradi » (avec tout ce que cela comporte de dogmatique), pour laisser finalement s’évaporer sa foi catholique.
Je le reçois 5/5, d’autant que j’ai connu autrefois cette même tentation (j’ai tenu infiniment moins longtemps que lui) d’essayer de raviver mon éducation chrétienne, à la flamme ardente de Saint-Nicolas-du-Chardonnet. J’en ai gardé de l’estime pour ces paroissiens dont beaucoup sont sincères, et patriotes, ce qui ne gâche rien.
La preuve : il y a dix-huit mois dans un train, trois charmants bambins, qui avaient passé l’après-midi que durait le trajet, pour venir de Clermont-Ferrand à Paris Bercy, à courir dans le couloir, en jouant aux cow-boys et aux Indiens j’imagine, ont fini par s’asseoir sur ma valise dans laquelle je transportais un objet de valeur…en miettes évidemment ! Comme je leur avais demandé très gentiment à plusieurs reprises de faire attention, j’allais trouver leur père, qui me dit tout de go » bien entendu je vais vous rembourser, pas question de ne pas assumer ce que font mes gosses », et il me décline son nom et numéro de téléphone. On sympathise immédiatement, et je comprends rapidement que j’ai à faire à une famille « tradi » pur jus… « on s’appelle par nos prénoms » me dit-il…
J’en étais tellement heureux car je me sentais presque en famille, en terrain archi-connu en tout cas, et le plaisir de me faire peut-être un futur vrai ami, un père-de-famille aussi adorable que ses garnements ! Le lendemain 09h., déjà un appel de sa part, pour un rendez-vous pour le remboursement quoique la question me fût devenue totalement secondaire, pour ne pas dire sans aucune importance. Je concoctais déjà toutes les petites infos. culturelles, que je me faisais une joie de leur passer bientôt !
Patatras ! ça a duré des mois d’atermoiements, et finalement il a coupé sa ligne téléphonique ! Donc les sacrés faux-culs, j’en ai tiré cette conclusion, ça existe bien chez les tradis, que ce qui me reste d’idéalisme catho. (on ne peut jamais s’en défaire vraiment, je crois) m’avaient fait prendre pour des parangons de vertu.
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