
Une fois que Trump sera à court de moyens faciles pour désengorger le gouvernement fédéral, son administration se retrouvera à la croisée des chemins, probablement plus tôt que plus tard. – Matt Taibbi
Par James Howard Kunstler – Le 27 janvier 2025 – Source Clusterfuck Nation
C’est le bruit d’un marécage que l’on assèche. Et beaucoup d’eau fétide est encore refoulée sur les 176 km carrés qui composent le District de Columbia. Vous êtes peut-être en train de réaliser que le régime de « Joe Biden » n’était pas du tout un gouvernement, mais plutôt une colossale opération de racket. Et soyons clairs et précis : le racket consiste à gagner de l’argent de manière malhonnête. C’est ainsi que la famille Biden, au sommet de cette chaîne alimentaire putride, a récolté à la petite semaine de simples restes de table. Là où les gros alligators se sont emparés de milliers de milliards, les Biden ont tout risqué pour quelques maigres millions, comme des tritons se gavant de moucherons dans un fossé de drainage.
Êtes-vous si cynique – comme le sont les marxistes dans leur soi-disant « critique » du capitalisme – que vous pensez que toutes les transactions humaines sont malhonnêtes ? C’est une autre erreur de lecture de la réalité, que les dernières années de propagande officielle ininterrompue et de gaslighting ont aggravée de façon catastrophique, au point que la moitié de l’Amérique n’est plus capable de penser du tout.
Le capitalisme n’est pas une idéologie politique, malgré le « isme » qui lui est incorrectement accolé, comme la queue d’un âne. Le capitalisme est simplement la gestion des richesses excédentaires. Le problème, c’est que dans une société hypercomplexe, la gestion elle-même devient complexe à l’extrême. Et cela peut facilement conduire à une mauvaise gestion, qui va déformer et pervertir les mécanismes mêmes qui supervisent la richesse, parfois si mal que la richesse disparaît complètement.
Telle est la dynamique à laquelle est confronté le nouveau commandement de Trump. Les deux partis politiques, en tant que tels, ont pris la triste habitude de se livrer au racket dans cet état de l’empire sclérosé. Mais aujourd’hui, M. Trump a pris le contrôle de l’appareil républicain, du moins, et les vieux crocs et pythons retranchés du parti s’aperçoivent que sous DJT, la frénésie alimentaire régulière est terminée. D’où l’agitation autour de Pete Hegseth qui met le pied au Pentagone, comme il le fera un jour ou l’autre. Les dollars déversés dans ce trou à rats au cours de ce siècle auraient pu financer la création de plusieurs empires, mais au lieu de cela, ils ont atterri dans les fonds indiciels d’innombrables membres de conseils d’administration parasités par un cosmos sombre de cercles d’approvisionnement des GI. Une grande partie de ces pratiques peut être arrêtée et elles le seront. Et ceux qui ne veulent pas abandonner risquent d’être démasqués.
Aujourd’hui, le Parti démocrate est confronté à d’autres dilemmes qui le laissent perplexe. Il est lui aussi conçu comme une gigantesque machine à escroquer. Mais si l’on soustrait les employés des multiples ONG et organisations à but non lucratif créées ces dernières années pour bénéficier des largesses du gouvernement – qui se sont multipliées comme des éperlans dans le delta de San Joaquin – on élimine une grande partie de la base du parti. (Les autres sont apparemment intégrés au gouvernement lui-même et au syndicat des enseignants). Un grand nombre d’activistes perdraient leurs plates-formes d’activisme dans le processus.
Ces crypto-bureaucraties sont devenues les lieux où le Parti démocrate cache la « surproduction d’élite » de semi-fous marxistes fumeux issus des usines à diplômes américaines – dans lesquelles les organisations sont grassement payées pour mener les opérations de propagande et de « gaslighting » susmentionnées, qui ont détruit tant d’esprits américains. Le robinet de financement de nombre d’entre elles est en train d’être fermé. Il en résultera une pénurie d’emplois pour une large cohorte de pleurnichards professionnels. Ils pourraient éventuellement s’adapter à leur nouvelle situation en cessant d’être des pleurnichards et en trouvant d’autres activités plus utiles. Cela présagerait des changements culturels très importants, qui pourraient inclure la mort du Parti démocrate tel que nous l’avons connu. Ou alors, ils pourraient tous rejoindre les Antifa (s’ils n’en font pas déjà partie) et aller semer le trouble dans les rues.
Les sept premiers jours de M. Trump ont été un véritable feu d’artifice. Lui et les gens qui l’entourent ont déchiré le zeitgeist comme des tractopelles dans un campement de sans-abri. Il n’a pas encore rencontré de crise. Certains des pièges évidents peuvent être évités. Par exemple : chercher à blesser davantage la Russie pour mettre fin à la stupide guerre d’Ukraine – que nous avons déclenchée en 2014, grâce à Victoria Nuland & Company – puisque les États-Unis et la Russie souhaitent presque inconditionnellement mettre un terme à cette satanée affaire dès que possible. Cela n’a profité à personne d’autre qu’au lobby de la guerre mené par Raytheon et à la légion d’escrocs du régime Zelensky. Les récents discours musclés de M. Trump n’ont été qu’un simple spectacle, un amas de lubrifiant rhétorique destiné à décoincer la stase persistante de « Joe Biden » dans ce triste coin du monde.
Si une crise nous attend, elle se cache probablement dans le domaine financier, où les opérations d’endettement ont mis presque tous les pays de la Terre verte de Dieu dans l’impasse. Il y a tout simplement trop de dettes dont tout le monde sait qu’elles ne pourront pas être remboursées – ni même bientôt remboursées – et les grands gestionnaires de ces questions sont finalement à court d’astuces pour prétendre que les choses peuvent continuer à aller de l’avant. Ici, en Amérique, M. Trump ne peut pas non plus réduire les dépenses assez rapidement pour rééquilibrer les comptes. Et s’il y parvenait, la part de l’emploi public dans l’économie totale est devenue si importante que nous entrerions sans tarder dans une nouvelle grande dépression.
Entre-temps, c’est la semaine où les guerriers les plus endurcis du cabinet de M. Trump doivent se justifier devant les commissions du Sénat américain : Bobby Kennedy Jr, Tulsi Gabbard et Kash Patel. Préparez-vous à un peu de chaleur et de lumière. Et ensuite, le déluge.
James Howard Kunstler
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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