Les drag queens et les enfants

Les drag queens et les enfants
Les drag queens et les enfants

Dans son livre intitulé «Où sont les femmes?», paru aux Éditions du Journal en 2024, l’écrivaine et chroniqueuse Sophie Durocher tire à boulets rouges au chapitre 3 sur le phénomène des drag queens qui étend ses auditoires jusque dans l’univers fragile des enfants. En ce qui me concerne, j’ai toujours éprouvé un certain malaise face à ces créatures qui présentent une image caricaturale des femmes en les affublant d’un maquillage halloweenesque, d’une poitrine plantureuse et de souliers à talons hauts finement taillés.

Que les drag queens se produisent dans une salle de spectacles devant un auditoire adulte, grand bien leur fasse! Toutefois, qu’elles soient les vedettes d’un spectacle devant des enfants en pleine croissance sur les plans physique, psychologique, social et intellectuel, dépasse outrancièrement les limites du raisonnable. À titre d’exemple, en 2023, Bibliothèque et Archives nationales du Québec a présenté son «Heure du conte drag» pour enfants au cours de laquelle «les enfants peuvent y entendre des histoires axées…et sur la déconstruction de stéréotypes de genre ». Et, de répliquer Sophie Durocher: «…en quoi participe-t-on à la «déconstruction des stéréotypes de genre» lorsqu’on invite un artiste qui, au contraire, renforce les stéréotypes liés à la représentation de la femme?»

Un peu plus loin, l’auteure cite le livre de Dana Blue intitulé «Papa est une princesse» destiné aux enfants de 3 à 6 ans. «C’est l’histoire d’une petite fille qui a «deux papas» dont l’un se maquille les paupières, peint ses lèvres en rouge et enfile une robe somptueuse…La petite s’extasie devant la métamorphose de papa numéro 1… Elle le trouve magnifique…«Moi aussi je veux faire la même chose plus tard», s’exclame la fillette.

Dans un contexte où la femme s’efface de plus en plus en plus de la scène médiatique et où en revanche le résurgence de la virilité omniprésente de l’homme incarné par le mâle alpha occupe de plus en plus d’espace dans les médias sociaux, il m’apparaît impératif de redonner à la femme ses lettres de noblesse en la repositionnant, aux yeux des enfants, sur la saine égalité complémentarité qu’elle exerce avec l’homme, à défaut de quoi les stéréotypes caricaturaux de la femme risquent de contribuer à des situations conflictuelles, voire déchirantes,entre la mère et le père et, par ricochet, à l’intérieur de la famille.

Henri Marineau, Québec

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