Coup de barre des jeunes caquistes en éducation

Coup de barre des jeunes caquistes en éducation
Coup de barre des jeunes caquistes en éducation

Éducation

À l’école des parents

Devons-nous nous réjouir du coup de barre proposé par les jeunes caquistes en éducation lors de leur congrès annuel, à Saint-Hyacinthe, un revirement visant à ramener le civisme et de la discipline à l’école? D’entrée de jeu, force est de constater que les problématiques soulevées par les membres sont bel et bien concrètes dans l’école québécoise d’aujourd’hui. En revanche, j’émets certaines réserves sur les solutions proposées pour pallier ces écarts de conduite. Parmi celles-ci, je retiens le vouvoiement envers les enseignants et le personnel dès la maternelle et le port de l’uniforme obligatoire au secondaire.

Primo, à mes yeux, le respect ne s’exige pas par des «vous», il se gagne avec le temps. Je demeure convaincu que le respect ne s’impose pas de droit, mais qu’il s’acquiert dans une attitude respectueuse des personnes humaines que nous côtoyons, peu importe leur âge et leur statut. En termes clairs, l’enseignant gagnera le respect de ses élèves pour autant qu’il leur rend la pareille. Par ailleurs, il est utopique de croire qu’un professeur qui exige le vouvoiement gagnera de facto le respect de ses élèves.

Secundo, la réforme en éducation des années ‘60 prône à grands traits la notion d’école «milieu de vie» ouverte à toute la jeunesse du Québec. Dans cette perspective, le port de l’uniforme obligatoire m’apparaît antinomique et contribue à uniformiser la tenue vestimentaire dérogeant ainsi à la liberté de se vêtir selon le goût des élèves pour autant que le costume respecte les critères adéquats à un milieu d’éducation.

Enfin, les jeunes caquistes dénoncent à grands cris le manque de discipline dans les écoles. Or, les règles de conduite communes à tous les élèves, notamment le respect des autres, et l’obéissance à ces règles sont indispensables en milieu scolaire. Toutefois, à mon avis, plus elles recevront l’aval des élèves, plus ils acquiesceront volontiers à leur approbation. En termes clairs, la discipline imposée à coups de règlements incite les élèves à se braquer devant leur application alors qu’un cadre de conduite sous-jacent au milieu de vie d’une maison d’éducation recevra tout au moins une oreille attentive et bien intentionnée.

À l’école des parents

C’est un secret de polichinelle, les premiers balbutiements de l’éducation de l’enfant émergent du milieu familial. En effet, nonobstant les changements qui se sont produits au sein de la famille traditionnelle depuis plusieurs décennies, notamment le fait que les deux parents occupent un emploi hors des murs de la maison familiale, ces derniers demeureront toujours les premiers responsables de l’éducation de leur(s) enfant(s).

Or un défi gigantesque s’est sournoisement installé à la maison au cours des dernières années. Je veux parler de l’attrait des médias sociaux chez les jeunes qui, très rapidement, se transforme en une dépendance systémique et qui, notamment, ébranle la concentration chez les jeunes. De là, d’ailleurs, la décision de plusieurs directions d’école de bannir l’utilisation du cellulaire à l’école.

Toutefois, un autre phénomène dévastateur se propage à vitesse grand V dans notre société actuelle. Je veux parler de la violence physique et psychologique entre les élèves. Or, je suis d’avis que la violence prend son origine du manque de respect envers une personne, une attitude qui souvent provient d’un laisser-aller à la maison eu égard à la violence et l’intimidation.

Conséquemment, l’école aura beau implanter des normes de discipline sévères eu égard à ces phénomènes sociétaux, ces mesures n’auront que l’effet d’un coup dans l’eau si le manque de respect et la violence sont tolérés sans coup férir dans la famille, d’où l’arrimage essentiel entre les parents et le personnel scolaire eu égard à la violence sous toutes ces formes.

Henri Marineau, Québec

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec

À propos de l'auteur Vigile.Québec

Vigile ouvre ses pages à tous ceux que le combat pour l’indépendance mobilise. Vigile respecte et encourage la liberté d’expression et accueille les différences qui ne compromettent pas l’avenir de la nation. Les auteurs assument l’entière responsabilité du contenu de leurs textes.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You