Par WD
Pratiquement tous les jours nous apprenons qu’un élu subit des préjudices plus ou moins graves. Le dernier en date, Christian Eurgal maire de Montjoi dans le Tarn-et-Garonne, est menacé de mort et placé sous protection policière après que le fameux influenceur Papacito prit position contre lui dans une affaire qui oppose cet élu à un agriculteur de sa commune.
Nous avions évoqué ce problème dans l’article « La chasse aux élus est ouverte » paru le 17 Mai dernier dans Profession Gendarme. Il semble que dans cette affaire de sévices envers les élus, malgré une mise en place de protection des édiles, l’augmentation des cas devient exponentielle.
Dans un climat sociétal où tout le monde est stressé par la pression économico-sociale que met l’exécutif au quotidien, il n’est pas anormal que les esprits les plus faibles réagissent négativement. L’exemple vient d’en haut. Les impérities de la justice exaspèrent les gens. Son laxisme ne sanctionne pas à la juste valeur tous les grands qui nous gouvernent pris la main dans le sac de la corruption. L’association Anticor ne sait plus où tourner la tête tant il y a des affaires. Le public est écœuré tant par l’abondance de procès de malversation que de l’injustice qui en résulte. Il y a pléthore de « coupable mais pas condamnable », de minimes condamnations avec sursis, de blanchiments juridiques éhontés que la coupe est pleine. Ce climat vexatoire perçu à tord ou à raison par les gens délivre une sourde colère. Le ressentiment envers les hommes politiques et les juges est général. Les plus excédés rendent « justice » eux-mêmes avec tous les dangers que ces gestes individuels entraînent au niveau de la cohésion sociétale. Ils tendent à ouvrir la voie à l’anarchie.
À force d’absorber la culture américaine où le Far west a une place prépondérante, il n’est pas étonnant de voir une émergence violente type hors la loi. Il y a un nombre incalculable de films qui mettent en scène des individus seul contre tous, seul contre le système, seul contre une injustice qui réussi son coup, que ceci crée un certain mimétisme du subconscient.. Les plus faibles d’esprit s’identifient à ces héros cinématographiques et lorsqu’un abus réel ou ressenti comme tel les touche personnellement, ils concrétisent le mythe du redresseur de tord promu par la production hollywoodienne. Ils se prennent pour des Zorro.
L’ambiance actuelle devrait faire réfléchir les élus locaux avant qu’ils ne commettre un favoritisme quelconque, de délivrer un passe-droit ou perpétrer une injustice notable. De plus en plus de gens n’ont plus rien à foutre des lois votées par un sérail de corrompus et de bandits. Comment une loi peut-elle être juste et pertinente quand on sait qu’elle est fomentée et votée par une majorité de législateurs aigrefins ?
Le bien commun est depuis belle lurette galvaudé, trahit, enterré dans le terrain vague des intérêts particuliers ou de groupes influents. Le bouchon a été lancé trop loin. Lutter contre les agressions des élus passe en premier lieu par l’assainissement des comportements publics. Le respect se gagne par le fait d’être respectable. On est loin du compte. Tant que les élus ne révisent pas leur copie, il est fort à craindre que les débordements agressifs de certains vont se multiplier. Tous les pays bananiers sont sujets à la violence, aux débordements de masse où le sang coule de partout à cause de ses facéties. La France semble prendre ce chemin de tous les dangers. Il faut qu’elle se ressaisisse avec le grand chaos.
Source : WD
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