Les membres du G7 veulent que le reste du monde rejoigne leur croisade contre la Russie et la Chine. Ils n’y parviendront pas

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par Fyodor Lukyanov

En Occident, l’élection turque de ce week-end a été présentée comme un affrontement entre le bien et le mal. La situation est bien plus complexe.

À la veille du dernier tour de l’élection présidentielle turque, le suspense est retombé.

Après que le candidat arrivé en troisième position il y a quinze jours, Sinan Ogan, a annoncé son soutien au président sortant, les chances du président Recep Tayyip Erdogan d’obtenir les 1,5% supplémentaires nécessaires à sa victoire se sont accrues.

Cependant, la réalité est que le débat n’aurait jamais attiré autant d’attention sans les efforts des commentateurs – en particulier en Europe occidentale et aux États-Unis – pour le présenter comme un choix presque civilisationnel.

Dans cette version, l’adversaire d’Erdogan – Kemal Kilicdaroglu, âgé et bien élevé – a été positionné comme le symbole du développement démocratique à l’occidentale. Quant au président actuel, il incarne le retour au passé.

Ce récit est illustratif et typique. Plus le monde qui nous entoure est complexe et plus il rejette souvent les modèles antérieurs, plus le désir de le faire entrer dans un format simple et compréhensible est grand. Idéalement, ce format serait celui des contrastes. Dans le cas présent, un démocrate moderne, qui s’efforce de faire le bien, est censé s’opposer à un autoritaire vicieux et rétrograde. Le désir de simplification est non seulement humainement compréhensible, mais il a aussi son utilité. Les décideurs ont besoin d’une sorte d’image facile à digérer. Dans un sens, il est préférable pour eux de l’avoir que de ne pas l’avoir, même si elle est erronée.

On se souvient du best-seller international du journaliste américain Thomas Friedman à la fin des années 1990, «The World is Flat» (Le monde est plat). À l’époque, il faisait référence au rassemblement de tout et de tous dans le contexte de la mondialisation. Mais aujourd’hui, la métaphore doit être modifiée. Aujourd’hui, le message doit être plus simple, voir plus clair, faute de quoi il n’est pas possible de saisir l’effrayante multiplicité des dimensions.

Cette approche est caractéristique des relations internationales contemporaines et, de là, elle se répercute sur la politique intérieure de chaque pays. Cela dit, à l’intérieur même des États, tout est mieux compris, et les facteurs du monde réel restent donc importants. À l’échelle mondiale, cependant, la situation est plus ambiguë.

Le récent sommet du G7 à Hiroshima a illustré avec force les efforts déployés pour corriger, voire cimenter, ce schéma très bidimensionnel au niveau mondial. C’est peut-être la première fois que la Russie et la Chine se sont vu accorder un statut essentiellement égal – en tant qu’adversaires et menaces majeures pour le monde que représente le bloc dirigé par les États-Unis. Les organisateurs ont pris très au sérieux l’élargissement de leur cercle de sympathisants, de nombreux États majeurs du monde non occidental ayant reçu des invitations : L’Inde, le Brésil, le Vietnam et l’Indonésie. Des dirigeants de grandes organisations internationales se sont joints à eux.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky était le principal invité, ce qui mérite d’être souligné. La question de son pays devient, selon l’expression consacrée, un «point de ralliement» pour une communauté qui se considère «du bon côté de l’histoire.»

En effet, voici un détail curieux : la presse japonaise a écrit qu’après le sommet, leur Premier ministre Fumio Kishida envisageait de convoquer des élections anticipées parce que le succès de l’événement, en particulier l’arrivée du dirigeant ukrainien, avait fait grimper la cote de son parti. En d’autres termes, Zelensky a réussi à devenir un facteur dans la politique intérieure d’un pays très éloigné de l’Ukraine.

La nécessité d’un motif fort, personnel et unificateur est évidente. En l’absence de tels éléments, ces communautés ont tendance à se désintégrer, car le monde n’est pas vraiment bidimensionnel. Il n’est pas seulement diversifié, il est aussi fragmenté par des intérêts, des perceptions et des agendas, et il a besoin d’un maximum de flexibilité pour répondre à des défis de plus en plus variés. Il est très difficile de maintenir la cohésion sans recourir à l’artillerie lourde, au sens figuré et, malheureusement, au sens propre.

Que devraient faire ceux qui sont visés par cette consolidation ? Probablement le contraire, c’est-à-dire qu’ils devraient chercher à maximiser la diversité de leurs connexions et de leurs options de développement, et insister sur le droit de ne pas faire de choix définitifs et irrévocables d’adhésion à l’un ou l’autre bloc.

La dichotomie bien/mal est compréhensible et moralement attrayante, mais dans la plupart des cas, elle n’est pas pertinente pour le véritable processus international. Les tentatives du G7 d’attirer l’Inde, le Brésil et d’autres pays dans son orbite sur cette base ne seront pas efficaces.

source : Russia in Global Affairs via Arrêt sur Info
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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