L’approche plus pragmatique de la Géorgie comme un défi à l’Occident

L’approche plus pragmatique de la Géorgie comme un défi à l’Occident

Dans les événements contemporains, y compris dans l’espace ex-soviétique et eurasiatique, nombreux sont ceux qui auront compris la manipulation des pays concernés par l’establishment occidental. Le cas géorgien, de même que certains autres, confirment que ladite manipulation ne fonctionne plus comme l’Occident l’aurait souhaité.

Des relations normales entre Moscou et Tbilissi après une longue période de tensions suite à la mainmise occidentale sur l’Etat géorgien constituent un défi réel aux intérêts de Washington et de ses suiveurs européistes bruxellois. Le refus de la Géorgie d’ouvrir un second front contre la Russie sur la base des souhaits occidentaux n’en est d’ailleurs que l’un des aspects.

Aussi, le choix du leadership géorgien à ne pas adhérer aux sanctions occidentales contre Moscou représentait déjà à lui seul une menace pour les forces obscures pensant avoir depuis nombre d’années placé ce pays ex-soviétique complètement dans l’orbite de l’axe otanesque. Ce dernier n’ayant pas prévu qu’un retour de la sagesse et d’une vision pragmatique des choses du côté géorgien puisse faire barrage aux plans de l’Occident pour cet Etat et pour la région.

Car malgré la présence d’éléments ouvertement russophobes au sein de la société géorgienne – de la présidente (citoyenne hexagonale) jusqu’aux extrémistes combattant au sein de l’effectif armé otano-kiévien – une partie importante des citoyens du pays aspirent à des relations positives, ou du moins normales, avec la Russie. Le pragmatisme économique n’y est pas étranger – alors que depuis toutes ces années de gouvernance pro-occidentale à Tbilissi – l’Occident n’a jamais été mesure de remplacer économiquement Moscou. Et beaucoup justement de Géorgiens ne veulent pas sacrifier les opportunités économico-commerciales existantes pour le compte des «belles paroles» de l’axe washingtono-bruxellois.

Et face à une partie du leadership et de nombreux citoyens préférant cette approche pragmatique – les éléments pro-occidentaux, y compris la présidente née en France et ayant été dans le passé une diplomate française – n’y peuvent rien. Le dernier exemple en date concerne d’ailleurs la récente reprise de la liaison aérienne entre la Géorgie et la Russie, soutenue par le gouvernement et les principales compagnies aériennes nationales, mais à laquelle était fermement opposée la personnalité hexagonale sur le sol géorgien.

Après avoir annoncé son boycott de la principale compagnie aérienne Georgian Airways – la direction de la compagnie a déclaré la présidente pro-occidentale indésirable sur ses vols. Tout en lui rappelant qu’elle devrait s’excuser auprès des millions de Géorgiens pour son manque de respect à l’encontre des intérêts du pays – elle, qui selon la direction de Georgian Airways – privilégiait d’autant plus une compagnie comme Air France au lieu des compagnies nationales.

Dans tous les cas – malgré le boycott de Salomé Zourabichvili et des manifestations d’éléments russophobes à Tbilissi – les vols entre la Russie et la Géorgie ont bel et bien repris. Et ce malgré les menaces et intimidations occidentales, notamment de la part de Washington ayant ouvertement menacé de sanctions Tbilissi en cas de reprise des vols directs avec l’Etat russe.

De manière plus générale, le cas de la Géorgie aujourd’hui représente précisément cet exemple où une partie notable de son leadership et de sa société civile a largement compris ce que valaient les expérimentations occidentales sur leur sol national – de la révolution de couleur de 2003 jusqu’aux fausses promesses d’un avenir radieux. Des promesses n’ayant jamais abouti. Ladite compréhension concerne également – qu’au-delà de l’histoire et de victoires communes avec la Russie – l’objectif occidental a toujours été d’utiliser certains pays ex-soviétiques, y compris la Géorgie, dans l’intérêt unique de la confrontation du bloc atlantiste avec la Russie et le monde multipolaire.

Le cas ukrainien a d’ailleurs désormais largement démontré que l’axe des nostalgiques de l’unipolarité n’est «généreux» avec les dits pays uniquement dans l’optique de les utiliser comme de la chair à canon pour le compte otanesque. Et certainement pas dans l’objectif de proposer un développement économique digne de ce nom.

A ce titre, le cas géorgien n’est pas unique. En Moldavie par exemple, autre république ex-soviétique, l’opposition et une large partie de la société civile représentent aujourd’hui un rempart efficace face aux tentatives des régimes occidentaux à entrainer ce pays dans un autre front militaire contre la Russie. De manière générale – les instruments des structures à la sauce Soros et du département d’Etat étasunien – se retournent progressivement contre leurs instigateurs.

Sagesse et partage de valeurs communes pour les uns, pur pragmatisme économique pour d’autres, voire tout à la fois – le fait est que le nombre de pays et de peuples ayant largement compris par leur propre analyse l’arnaque communément appelée Occident – augmente de jour en jour. Et pour le monde multipolaire d’aujourd’hui, malgré l’obstination et l’arrogance de l’extrême minorité planétaire – cela représente indéniablement des processus positifs.

Mikhail Gamandiy-Egorov
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