La « contre-offensive » otano-kévienne: entre le mal et le mal en pis

La « contre-offensive » otano-kévienne: entre le mal et le mal en pis

Une offensive équivoque face à une défense redoutable

Le président Volodymyr Zelensky, dans une interview accordée à la publication finlandaise a annoncé « qu’il était confiant dans son succès et serait en mesure de capturer la Crimée ». Son ministre de la Défense, Alexei Reznikov, a affirmé que l’armée ukrainienne était prête à lancer une contre-offensive et n’attendait que les ordres.

À ce jeu « du chat et de la souris », on a l’impression que l’on veut faire renaître la tactique d’Hitler pour envahir la France en mai 1940 qui a entrainé la débâcle de l’armée française. C’était suite au piège tendu par l’État-major allemand qui avait choisi, pour envahir la France, la direction la plus inattendue à savoir le massif des Ardennes en direction de la Meuse (par Sedan, Givet et Dinan), région insuffisamment défendue par les Français ! Le 15 mai, le pays est occupé ce qui a fait dire au président du Conseil Paul Reynaud à Churchill : « la contre-attaque menée contre les Allemands à Sedan a échoué. La route de Paris est ouverte. La bataille est perdue ». Paris tomba sans combat le 14 juin. L’Ukraine des atlantistes veut-elle adopter la même tactique et ruse d’Hitler ? Cependant, la différence fondamentale est qu’Hitler, pour son offensive, avait des objectifs, les moyens, des dirigeants compétents, en défendant un seul pays qui est le sien, face à une défense française médiocre.

Ce qui n’est pas le cas de la Russie qui est en position solidement défensive ! La grosse différence est que l’armée russe possède des moyens puissants (artillerie, blindés, avions d’attaque, missiles, drones, satellites d’observation…) que ne possèdent pas les atlantistes sur le théâtre des combats. C’est donc bien une « offensive » que préparent les atlantistes et non une « contre-offensive » ! Selon Poutine, la Russie dispose d’armes hypersoniques, qu’elle « n’utilise pas réellement en Ukraine » ainsi que « d’autres systèmes modernes ». Les Russes, en plus, semblent bien préparés, puisqu’ils le déclarent en précisant qu’ils « surveillent » attentivement tout en se permettant d’attaquer à distance, les centres de commandement, de détruire les « arrières » et les sources d’approvisionnement ainsi que les concentrations des troupes armées en carence déjà de munitions et d’expérience. Une offensive sur plusieurs fronts ne semble pas envisageable au vu des moyens possibles à engager, mais l’on spécule sur la récupération de la Crimée, au regard de la déclaration de Victoria Nuland qui a qualifié les installations militaires en Crimée de « cibles légitimes » et des politiciens ukrainiens qui ne cessent d’aviser, constamment, qu’ils remettront la Crimée sous leur contrôle lors de cette offensive annoncée.

La Crimée, enjeux pour la mer noire.

C’est là où se trouve l’enjeu principal, la mer noire, objet de toutes les convoitises, source de tension de longue date entre la Russie et l’Otan. Une mer que nomme le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba pour en faire « une mer de l’Otan démilitarisée ». Chose que balai d’un revers de la main Dmitri Peskov en affirmant qu’elle appartient à tous les états côtiers d’une part et que les concepts même « Otan et démilitarisée » s’excluent mutuellement d’autre part. Une Crimée que Moscou considère comme sienne et stratégique par l’importante base qu’elle abrite à Sébastopol.

Cette « contre-offensive » planifiée par les autorités otano-ukrainiennes recèle toutefois de grands risques. L’attaque éventuelle nécessite plus de troupes et d’armement que les Russes, en plus d’une organisation assez élaborée pour gérer la suite si l’Otan prétend gagner la bataille, mais avec aussi le risque de se voir piégée dans un chaudron effroyable ! A ce sujet, le chef de la république, Sergueï Aksyonov , a averti que les tentatives de restitution de la péninsule par la force des armes ne « feraient qu’entraîner la perte de nouveaux territoires et la vie de milliers de militaires Ukrainiens.»

Pour le chef du parlement de cette république, Vladimir Konstantinov « la botte d’un nazi ukrainien ne mettra jamais le pied sur le sol de Crimée, alors laissez-les continuer à remplir les ondes de toutes sortes de déclarations, crépitant et vides comme un tambour ». Une offensive vers la Crimée ne sera donc pas une mince affaire ! L’un des deux s’effondrera avec la forte probabilité que ce sera l’Europe et l’Otan, mais sans trop de dommages sur Etats-Unis, il faut le préciser ! Ils sont trop pragmatiques et égoïstes pour prendre officiellement de tels risques. Ils sont assez malins pour charger les autres d’exécuter leurs sales missions et assez manipulateurs pour convaincre les imbéciles et les cupides d’aller se faire tuer suivant le sentence « prête-moi ton fils pour mourir à la place du mien ». Mis à part les Ukrainiens dont on a fait anéantir l’armée régulière expérimentée, détruire les infrastructures, perdre des territoires, il faut voir les milliers de mercenaires occidentaux tués (surtout des Polonais). Les Etats-Unis réussissent bien dans ce genre d’entreprise !

Les atlantistes connaissent parfaitement la situation en Ukraine et sur le front ; ils sont bien renseignés et convaincus des puissantes capacités de la Russie et de son armée ainsi que ses soutiens dans le monde ; ils pressentent les limites et l’issue des combats. Cependant leur engagement éperdu, arrogant et sans réflexion dans cette confrontation avec la puissante Russie, en vue de la réduire, les paralyse à un point où continuer serait destructeur pour eux et y mettre fin serait un échec cuisant, humiliant militairement, politiquement, économiquement, financièrement, socialement et diplomatiquement. Ils se retrouvent donc dans une situation kafkaïenne où comme disent les Maghrébins « très chaude d’un côté et brulante de l’autre ». La seule chance, perdue, qui permettait d’éviter cette situation était les accords de Minsk que les atlantistes avaient bafoué par tromperie (voir les déclarations de A. Merkel, F. Hollande et B. Johnson).

Tout cela à force de prédation, d’injustice, de domination, de sentiment de suffisance et d’invincibilité qui les poussent à continuer à faire, instinctivement et idiotement, encore plus jusqu’au jour où ils se sont retrouvés à gratter l’anus … d’un ours !

Selon des analystes, il semble improbable que l’offensive de l’Ukraine réussisse, car le champ de bataille est entre les mains des Russes dotés d’arsenaux imparables (terre, air, mer) face à un matériel déclassé ou incommode.

L’ancien Premier ministre ukrainien Mykola Azarov a jugé sur sa chaine Telegram que l’Otan envoie du matériel non fonctionnel « …le problème est qu’ils doivent d’abord être restaurés. Ni l’argent ni la capacité de le faire depuis les pays européens… »

Michael Schwirtz du New York Times a donné cette pénible sentence : « Après 14 mois de combats incessants, les soldats ukrainiens sont épuisés…les missions de combat sont effrayants ».

Au même titre, l’ancien officier du renseignement britannique Philip Ingram dans une interview à Newsweek pense que les frappes des forces aérospatiales russes sur des installations militaires stratégiques en Ukraine (dépôts de munitions et des installations de l’industrie de la défense) peuvent affecter la préparation des actions offensives.

Pour l’ancien chef adjoint des forces de la république populaire de Lougansk (RPL) Vitaly Kisselev (propos rapportés par URA.ru) les attaques d’envergure pourraient être lancées dans cinq ou six directions dont la Crimée, mais elles seront sans effet avec en plus des conséquences négatives qui mèneront Kiev vers le néant, selon ses prévisions !

L’Ambassadeur de Chine en France a enfoncé le clou, sur LCI, quand il a jugé « que la péninsule était tout au début à la Russie ». Ce qui a « consterné » Paris dont la diplomatie n’a pas trouvé une plus forte réaction que de demander à Pékin « de dire (s’il) reflète sa position, ce que nous espérons ne pas être le cas ».

Une armée kévienne « pas prête », des atlantistes qui tergiversent

L’autre problème, non des moindres, et que quelle que soit la performance des armes occidentales envoyées, elles n’équivalent pas celles des Russes technologiquement plus avancées. L’armée russe est bien plus importante et organisée que lorsque le Kremlin a lancé son opération spéciale. L’armée otano-kévienne doit au moins égaler la force russe pour espérer l’affronter.

Aujourd’hui on ne voit rien de rationnel et de sérieux dans les décisions prises par l’Otan sous l’égide de Washington et ce, quoiqu’il en coûte à l’Ukraine et à l’Europe ! Toutefois pour se donner « bonne conscience », les politicards américains, amateurs des discours mensongers et de la diversion – pour cacher le réel et en compensation d’une offensive qui stratégiquement et matériellement est vouée à l’échec – peuvent ordonner des pseudos percées, lancer des reconnaissances offensives ou de légères « contre-offensives », sans résultats et trouver motif/prétexte à un éventuel changement de politique vis-à-vis de l’Ukraine et ce, en se préservant surtout d’en être les responsables et surtout la cause. Tout cela dans le contexte des prochaines élections américaines bien sûr !

Selon d’autres analystes, la stratégie américaine actuelle est d’aider l’armée ukrainienne à infliger à la Russie au moins une défaite relative, géopolitique, pour la pousser ensuite à des négociations et la contenter seulement d’un « corridor terrestre » vers la Crimée.

Cette politique est à l’opposé des objectifs Russes qui n’ont pas encore éliminé toutes les racines du mal, ni d’ailleurs les objectifs de Zelensky qui s’est engagé à libérer « tout le territoire ukrainien » avec l’aide « sans limite » de l’Occident !

Il est bien dans un terrible embarras aussi bien vis-à-vis des USA qui peuvent le lâcher s’il refuse, que des siens qui s’en tiennent à ses promesses de succès. Ce qui a fait dire à Scott Ritter, officier du renseignement à la retraite du Corps des Marines des États-Unis, dans une interview accordée à la chaîne YouTube US Tour of Duty « Plus il siège au pouvoir, moins on doute que sa mort soit proche. S’il ne démissionne pas … il ne vivra pas longtemps… que sa popularité chute fortement… ». Lors d’un entretien avec le journaliste américain Danny Haiphong sur YouTube, Scott Ritter va jusqu’à prononcer cette sentence que les « occidentaux massacrent les Ukrainiens en leur envoyant ces armes… les forces armées reçoivent des chars qu’elles ne savent pas manier …chaque char Léopard allemand deviendra un « cercueil sur roues » pour son équipage …Quant aux avions de combat F-16 … leur éventuelle apparition n’aurait aucun impact …Si vous placez des pilotes ukrainiens sur des F-16, ils seront tous abattus, garantie à 100% »

Des médias occidentaux jugent, dans le même sens, que l’Ukraine n’est pas prête pour une contre-offensive, mais elle n’a pas d’autres choix !

L’Otan aussi se retrouve devant un obstacle majeur (sans pouvoir le dire ouvertement aux Ukrainiens). N’étant pas sûre du succès de l’offensive, elle est loin d’envisager une confrontation directe avec la Russie. Ce qui explique sa réticence à admettre l’Ukraine membre de l’Otan au risque d’activer le principe de défense collective. Lors de sa visite à Kiev, Jens Stoltenberg ne peut donc que réitérer sa « solidarité » pour distraire en hurlant son allocution habituelle « l’Otan est aux côtés de l’Ukraine », pas plus !

C’est dans ce contexte délétère, que Henry Kissinger, du haut de son siècle d’âge, a réitéré nouvellement sa proposition de négociation d’il y a quelques mois. Selon CBS, que rapporte un média russe, Kissinger aurait déclaré récemment : « maintenant que la Chine a proposé une initiative de paix, tout va se mettre en place. Je pense que d’ici la fin de l’année, nous parlerons du début du processus de négociation ». Kissinger encore « lucide » ? Possible, mais toujours pour les intérêts américains exclusivement, mêmes illégitimes, au détriment des intérêts de tout autre pays souverain y compris européen !

Aussi puissant que soit l’adversaire manipulateur, la vérité l’affaiblira, le réduira, le vaincra, car la vérité est invincible !

À notre sens et au regard de la situation et de l’évolution du conflit, il apparaît net que même si les Etats-Unis arrivent à compenser toutes les pertes subit par l’Ukraine en doublant la quantité, ils n’arriveront pas à infliger une défaite à la Russie. À ce stade déjà, les pertes otano-kéviennes sont colossales en armes et en hommes pendant que V. Poutine avertit que « les choses sérieuses n’ont pas encore commencé ». Depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, l’armée russe a abattu 418 avions, 230 hélicoptères et 4.027 drones. Elle a détruit 421 systèmes de défense sol-air, 9.014 chars et autres blindés, 1.096 lance-roquettes multiples, 4.754 pièces d’artillerie de terrain et de mortiers, et 10.037 autres équipements militaires.

Conclusion

Drôle donc de « contre-offensive » que l’on annonce imminente avec des dates probables que l’on reporte. Preuve que les décideurs politiques atlantistes sont troublés La faisabilité reste très équivoque et les chances de succès, notamment stratégiques, nulles selon des experts militaires occidentaux. Il suffit de voir les vidéos de soldats ukrainiens qui se plaignent du manque de munitions, de matériel, d’effectif et même de commandement. Un prisonnier ukrainien aurait avoué qu’on leur disait de ne tirer qu’avec des visées pour économiser les balles ; qu’il n’y a pas d’officiers avec eux sur le front. L’échec est donc acté. Cela ne fera que prolonger la souffrance des Ukrainiens en leur causant encore plus de pertes inutiles, sans gain significatif ! Les véritables responsables militaires ne mettront jamais leurs soldats en danger de mort certaine s’ils savent qu’une offensive est d’avance vouée à l’échec.

L’Otan n’est autre qu’une organisation satanique belliqueuse et génocidaire au service des Etats-Unis, son promoteur, qui ont trouvé chez les « décideurs » européens des serviteurs inespérés pour défendre leurs seuls intérêts. Si les choses évoluent négativement, ils n’ont aucun scrupule pour rétropédaler ou décamper en leur imputant l’échec. C’est ce que semble exprimer Tamila Tasheva, une représentante de Vladimir Zelensky, dans une interview qu’a rapporté RIA Novosti :

« L’Occident exhorte Kiev à ne pas compter sur le retour de la Crimée…ils soutiennent que la Crimée peut être rendue, mais les conséquences potentielles seront énormes à la fois pour les habitants de la péninsule et pour l’Ukraine dans son ensemble. Ils pensent que nous devrions complètement abandonner les tentatives de retour ».

On peut comprendre que « l’offensive » demeure hypothétique.

V. Zelensky, le président de l’Ukraine homme de paille des USA (dans une interview avec le journaliste Dmitry Komarov) qui a comparé le conflit avec la Russie à un « gâteau qui doit être divisé en morceaux » risque fort de se voir lui-même éliminer, avec son clan et son pays en lambeaux.

Quand on dépend et imite, en tout, un pays prédateur, cupide, belliqueux, sans morale et sans racines, on perd le sien ! Dans ce cas mieux vaut quitter le « Jardin » du sinistre raciste socialo catalan J. Borrell (qui a été volontaire en 1969 dans un kibboutz) et rejoindre la « jungle » du reste du monde !

Pendant ce temps, même sous quelques passages de drones menaçants, les Criméens se permettent de fêter le 240ème anniversaire du rattachement de la Crimée à la Russie ! C’est en 1783 que ce khanat ottoman de Crimée (sorte d’empire sous l’autorité d’un khan) a rejoint la Russie suite au manifeste de l’impératrice russe Catherine II.

Amar Djerrad


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