La bouquinerie des béats

La bouquinerie des béats

Maximilien Kolbe | Alexia Vidot

Suggestion de Sophie Bouchard, directrice générale

Brillamment préfacée par Martin Steffens, cette biographie de Maximilien Kolbe le révèle si simple qu’on peut le comparer à un enfant. Il en a tout l’élan, la candeur et la confiance. En particulier envers Marie, à qui il s’abandonne comme un fils. Quitte à passer pour un fou, il n’appuie ses décisions que sur cette passion qui l’habite: faire aimer l’Immaculée, le Ciel, Dieu. Héroïque, il incarne la somme des Béatitudes, bien que celle de la pauvreté soit peut-être la plus évidente dans cet ouvrage. Oui, c’est un humble, mais pas un idiot. Au contraire, il rayonne de la force que donne l’Esprit, celle qui fait déplacer les montagnes, rayonner d’allégresse et ressusciter les condamnés à mort.

La vie devant soi | Romain Gary

Suggestion de Antoine Malenfant, rédacteur en chef

Heureux les pauvres, ceux qui pleurent, les persécutés, les doux, dit l’Évangile. Des vies balancées, violentées, des histoires lacérées, la littérature en déborde. Toutefois, ce qui marque dans le roman La vie devant soi, c’est l’âpreté du réel, l’incroyable rigueur d’un immeuble d’habitation où circulent les prostituées, où abondent les odeurs de parfum et de misère, mais où se déroule malgré tout, sous nos yeux humides, l’amour désintéressé d’une femme juive pour un orphelin magrébin qu’elle accueille sous son toit. Un amour maternel pas exactement comme il faut que le jeune Momo rendra à la vieille et immense Rosa, la revêtant jusqu’à la fin d’une dignité qui lui avait échappé sa vie durant.

De l’empire du Moi-d’abord au royaume du Don-de-Soi | Myrsine Viggopoulou

Suggestion de James Langlois, rédacteur en chef adjoint

Les vérités les plus profondes sont souvent exprimées dans une grande simplicité. C’est ce que fait ce conte pour jeunes et moins jeunes inspiré par les enseignements du saint orthodoxe Païssios du mont Athos. Obstiné, citoyen de Moi-ville, rencontre Sereine, résidente de Toi-ville, qui lui fait connaitre un royaume dans lequel les relations sont vécues avec humilité et charité. Le retour de la protagoniste dans sa ville d’origine est troublant. Elle l’expérimente comme un combat spirituel qui se soldera en un changement de vie et de mentalité – une conversion –, traçant les linéaments d’un bonheur authentiquement chrétien.

Le vieil homme et la mer | Ernest Hemingway

Suggestion de Benjamin Boivin, secrétaire de rédaction

Le vieil homme et la mer est, à bien des égards, le chef-d’œuvre d’Ernest Hemingway, figure de proue de la «génération perdue». Ce court roman raconte l’histoire de Santiago, vieux marin déchu qui, après avoir été abandonné par son jeune assistant à la suite d’une longue séquence de pêche malchanceuse, retourne en mer et entre en lutte contre un énorme marlin. Récit dur et d’une grande sècheresse, l’ouvrage est à certains égards le témoignage d’une résilience infructueuse. Au contact de Santiago, on sent bien que la béatitude qui nous est promise n’est pas d’ici. Mais on saisit tout autant que ce qu’il y a de bonheur en notre monde se goute à travers l’expérience d’une humble simplicité.

Cet article est tiré de notre numéro spécial BÉATITUDES. Abonnez-vous gratuitement en cliquant sur la bannière.

Où cours-tu? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi? | Christiane Singer

Suggestion de Simon Lessard, responsable de l’innovation

«Il est difficile au milieu du brouhaha de notre civilisation qui a le vide et le silence en horreur d’entendre la petite phrase qui, à elle seule, peut faire basculer une vie: “Où cours-tu?”» La romancière et essayiste Christiane Singer nous partage dans ce recueil des réflexions existentielles, nourries par ses expériences et ses rencontres. De sensibilité chrétienne et toutes imprégnées de sagesse orientale, ses paroles profondes et incarnées s’illustrent à travers des anecdotes, des contes et des récits mystiques, capables de rejoindre aussi bien l’intime que l’universel. Un condensé de sagesse touchant à la fois l’esprit et le cœur pour se poser, arrêter de se fuir soi-même et s’interroger de nouveau sur le sens de sa vie.

Histoire d’une âme | Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

Suggestion de Marie-Pier LaRose, graphiste

Récits autobiographiques de sainte Thérèse de Lisieux, Histoire d’une âme raconte le chemin vers Dieu d’une personne imparfaite et sensible. C’est la preuve que la sainteté n’est pas réservée à ceux ayant accompli de grandes œuvres, mais à tous ceux qui savent que Dieu est leur ultime consolation. Elle trouve dans les petites actions du quotidien une voie vers le vrai bonheur, la communion avec Dieu: «La joie ne se trouve pas dans les objets qui nous entourent, elle se trouve au plus intime de l’âme, on peut aussi bien la posséder dans une prison que dans un palais.»

Récits d’un pèlerin russe | Auteur anonyme

Suggestion de Judith Renauld, graphiste

Les récits d’un pèlerin russe nous transportent dans la quête de sens d’un auteur anonyme placé devant l’invitation de saint Paul à prier sans cesse. À travers notre quotidien et les pensées qui nous assaillent à tout moment, comment réserver notre esprit à Dieu et à la prière, et ce, à toute heure du jour? Un livre qui fait réfléchir sur notre perception de la prière du cœur dans toute sa simplicité, et sur le bonheur que celle-ci peut nous apporter. «Le chrétien doit faire beaucoup de bonnes actions, mais ce qu’il doit faire avant tout, c’est de prier, car, sans la prière, il ne peut, en général, rien faire de bon.» Ces textes, très pédagogiques à leur manière, font réfléchir sur notre propre quête de Dieu, tout en nous insufflant une inspiration à poursuivre l’état de «béatitude céleste» que procure un tel recueillement spirituel.

Conduis-moi sur le chemin d’éternité | Gilles Cusson, s.j.

Suggestion de Magdalie Nadeau, abonnement et secrétariat

Testament spirituel du jésuite québécois Gilles Cusson, Conduis-moi sur le chemin d’éternité vise à démocratiser les Exercices spirituels de saint Ignace. Rien de moins. L’auteur détaille son adaptation des Exercices en retraite fermée pour la vie de tous les jours, sur une année. Ce cheminement montre que le bonheur n’est pas un but à atteindre, mais l’invitation d’une vie à vivre, à la suite du Christ: vivre la joie de gouter à la vie en Dieu, par sa grâce. Des étapes vécues pour croitre dans l’amour et grandir en liberté intérieure. Parce que oui, nous pouvons déjà savourer la vie éternelle à même notre vie ordinaire. La relecture, la prière, le discernement, la vie dans l’Esprit et la Parole de Dieu deviennent ainsi des outils pour y arriver.

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