Le règne de la Kantité

Le règne de la Kantité

     Plutôt que d’être un règne de l’égalité, comme le pensait Alexis de Tocqueville, notre époque est celle du triomphe de la logique quantitative.

Dans nos démocraties libérales, le pouvoir repose sur le suffrage universel, soit la plus grande quantité de votes d’électeurs appelés citoyens.

Depuis l’abolition des privilèges, autrement dit la fin de la société aristocratique, c’est la quantité de richesses détenues qui est le principal critère établissant la hiérarchie entre les personnes, désormais appelées individus. Cela, Tocqueville l’écrivit ainsi : « comme l’argent, en même temps qu’il y est devenu la principale marque qui classe et distingue entre eux les hommes, y a acquis une mobilité singulière, passant de mains en mains sans cesse, transformant la condition des individus, élevant ou abaissant les familles, il n’y a presque personne qui ne soit obligé d’y faire une effort désespéré et continu pour le conserver ou pour l’acquérir. L’envie de s’enrichir à tout prix, le goût des affaires, l’amour du gain, la recherche du bien-être et des jouissances matérielles y sont donc les passions les plus communes. »

En somme avec l’avènement de la modernité, quel que soit le siècle qui fut le point de départ – XVIe, XVIIe ou XVIIIe la loi de l’Or supplante la loi du Sang. D’aucuns reconnaîtront ici la référence maurrassienne. Dans l’Enquête sur la monarchie, il fit cette remarque qui n’est pas sans rappeler celle de Tocqueville : « Les Français d’aujourd’hui se plaignent que l’argent soit tout. Mais c’est la conséquence d’un régime d’égalité démocratique. L’argent en est nécessairement le maître absolu. Jusqu’au jour où l’on sera parvenu à réaliser la chimère du partage égal des richesses, l’argent continuera seul à différencier les hommes entre eux. Tout s’achète, même le talent et la gloire. »

 

     Et nous voici arrivés à une situation où la renommée d’un artiste se mesure par la valeur des ses œuvres, ce que Banksy a dénoncé en détruisant à distance sa propre création le 6 octobre 2018 chez Sotheby’s à Londres.

Et la démocratisation du smartphone, parachevant l’informatisation du monde, amène chacun, dès sa prime adolescence, à se comparer aux autres par rapport au nombre de vues, de likes, de followers, d’abonnés générés par ce qu’il poste sur la toile.

L’ère des réseaux sociaux numériques est le règne absolu de la quantité : cette idée-force de l’œuvre de René Guénon, Maurras l’avait ébauchée dans Kiel et Tanger. Il y développa l’analyse suivante : « Une République démocratique, étant fondée constitutionnellement sur le nombre, doit croire au nombre en toute chose : habitants, lieues carrées, devaient impressionner et tranquilliser des républicains. Les monarchies et les aristocraties connaissent que le monde appartient à la force, donc à la qualité. Mais une foule croit aux foules comme le stupide Xerxès. »

 

     Si à l’époque où vivait ce dernier la Perse dominait le monde – du moins le verrou eurasiatico-africain – aujourd’hui c’est le paradigme issu d’Immanuel Kant qui régit le système politique global. Le règne de la quantité est aussi règne de la « Kantité » : sa Société des Nations, telle qu’il l’a formulée dans Idée d’une histoire universelle du point de vue cosmopolitique fut réalisée après la Grande Guerre, et rétablie sous l’impulsion des Alliés pendant la Deuxième Guerre mondiale, sous l’appellation « Organisation des Nation Unies » (O.N.U.).

Mais ce n’est pas uniquement sur le plan géopolitique que son œuvre triomphe : son système moral, fondé sur le syntagme impératif catégorique constitue le socle de l’esprit pédagogique de l’École de la République fondée par Jules Ferry, qui entendait laïciser les petites têtes blondes françaises. Maurice Barrès lui reprocha ce dessein, expliquant que cela revenait à les déraciner, via, outre un système moral se substituant au christianisme, l’écriture d’un nouveau roman national puisé chez Michelet et Littré. Le kantisme est le grand architecte de l’univers philosophique des républicains français.

Et cela ne s’applique pas seulement à la IIIe République. En atteste le présent offert par Emmanuel Macron au pape François : une édition ancienne d’un autre essai du penseur de l’Aufkarüng (ou Lumières), qui comme l’Idée d’une histoire universelle du point de vue cosmopolitique traite de politique mondiale : Vers la paix perpétuelle. Macron lui en a fait cadeau lors de sa vite au Vatican le lundi 24 octobre 2021. Sans doute, dans le contexte de la guerre en Ukraine, a-t-il voulu lancer un signal d’espoir.

 

 

     Personne ne peut nier qu’en ce moment le fond de l’air est à la guerre, et non à la paix. Ce texte du philosophe de Köninsberg – aujourd’hui exclave russe Kaliningrad – vient compléter le non moins substantiel Idée d’une histoire universelle du point de vue cosmopolitique. Le second, publié en 1784 a paru un an avant le premier. Ensemble ils forment le fondement théorique de l’école libérale de géostratégie, que le monde anglo-saxon nomme liberal-institutionnalism, dont les deux piliers sont la gouvernance globale et l’intégration régionale, qui a été initiée en Europe dans les années 1950 au travers de la construction européenne.

Le grand mythe de cette approche des relations internationales est celui du doux commerce, vilipendé à raison par Éric Zemmour. Dans Vers la paix perpétuelle Kant soutient que la nature, « en se servant de l’intérêt réciproque des différents peuples […] opère entre eux une union que la seule idée du droit cosmopolitique n’aurait pas suffisamment garantie contre la violence et la guerre. Cet intérêt est l’esprit de commerce qui ne peut s’accorder avec la guerre et qui, tôt ou tard, s’empare de chaque peuple. »

Sauf que, pour singer la maxime très célèbre de Clausewitz, l’économie est la guerre continuée par d’autre moyens.

Tant Karl Marx et sa théorie de la lutte des classes, qu’il reprit au comte de Boulainvilliers par l’intermédiaire des travaux d’historiens de Guizot et Augustin Thierry, que Napoléon Ier, qui institua un blocus contre l’Angleterre, ou John D. Rockefeller et ses pratiques immorales (concussions, intimidations) lui ayant permis de devenir, via sa Standard Oil, le roi du pétrole, témoignent par leurs œuvres ou par leurs actes que la guerre économique n’est en rien un oxymoron.

Le 1er mars 2022 sur Twitter, le vice-président du Conseil de sécurité russe Dmitry Medvedev l’a rappelé au locataire de Bercy Bruno Le Maire en ces termes : « Un ministre français a dit aujourd’hui qu’ils nous avaient déclaré la guerre économique. Faites attention à votre discours, messieurs ! Et n’oubliez pas que les guerres économiques dans l’histoire de l’humanité se sont souvent transformées en guerres réelles ».

 

     Aussi étrange que cela puisse paraître, le lieu par excellence de la violence est l’économique, dans la mesure où cette activité ne connaît jamais de pause, au contraire de la guerre au sens strict du terme, qui – Dieu merci – est par intervalles est remplacée par la paix.

Violence qui s’exerce sur l’ouvrier, qui doit travailler pratiquement toute une vie pour reproduire sa force de travail, avec à son terme une maigre pension de retraite, quand une poignée de marchands d’argent, qui dans la France de 1789 s’appelaient Walter Boyd (lié au « Foreign Office »), Perregaux, Proli, Eulogius Schneider, Gusman, Pereyra ou Frey, s’enrichit considérablement de façon indue au moyen des prêt à intérêt.

Mais violence qui s’exerce aussi sur le consommateur, lequel subit, à travers le matraquage de la publicité, une véritable coercition d’ordre psychologique. Pour Pier Paolo Pasolini l’arrivée de la télévision, consubstantielle à l’émergence de la « Société de consommation », produisait une aliénation sur les masses telle qu’il allant jusqu’à employer le vocable si lourd de sens de « fascisme » pour qualifier un tel phénomène historico-social. Et face à ce péril d’en appeler à l’Église de Rome, à son pape, ses évêques, ses prêtres et ses diacres, seul pouvoir constitué apte selon lui à contrer cette subversion civilisationnelle.

Le président Macron, s’il ne veut pas passer pour Tartuffe, devrait tirer des enseignements du livre qu’il a donné au souverain pontife François.

Quel décalage entre sa politique économique, qui a fait grimper le niveau d’endettement national à des sommets jamais atteints, et cette réflexion qui y est contenue. Kant estime que le « système de crédit consistant à accroître indéfiniment les dettes […] confère à l’argent une puissance dangereuse, c’est, en effet, un trésor tout prêt pour la guerre. […] Cette facilité à faire la guerre, jointe au penchant qui y pousse les souverains et qui semble inhérent à la nature humaine, est donc un grand obstacle à la paix perpétuelle ».

 

     C’est le système moderne du Crédit qui fit, en effet, que la terrible boucherie de 14-18 durât aussi longtemps. Au célèbre slogan proudhonien « La propriété c’est le vol ! » nous avions reparti « L’usure c’est le vol ! » Ce cri fait écho à celui, lointain, du prophète Ézéchiel, bouche de l’Éternel, à qui cette pratique faisait horreur : « Si un homme est juste et pratique le droit et la justice […] il ne prête pas à usure et ne prend pas d’intérêt » (chapitre XVIII, versets 5 et 8).

Ne négligeons point les avertissements qu’adressa il y a des lustres ce Juif, issu d’un Peuple par qui vient le Salut. Aussi devrions-nous ajouter « L’usure, c’est la guerre ! ». Et ce n’est pas verser dans le pacifisme, ineptie à combattre autant que le bellicisme, que de considérer la guerre comme le mal, le fléau absolu. Comme le dit ce proverbe grec – cité par Kant – : « La guerre est mauvaise en ce qu’elle fait plus de méchants qu’elle n’en supprime. »

D’où la préférence kantienne pour les traités de paix, qui n’assure celle-ci de que de manière provisoire, une alliance de paix, ayant « pour but de mettre fin à jamais à toutes les guerres ».

Cette alliance de paix, Kant la nomma par ailleurs Société des Nations et il est incontestable que son vœu est aujourd’hui réalisé via l’O.N.U., décalque de la S.D.N. – ou League of Nations en anglais – qui exista dans l’entre-deux-guerres. En 1918 le Droit international public stricto sensu sortit de la sphère de l’utopique.

 

     Au tournant du XIXe siècle l’avant-gardiste Kant affirmait déjà que « l’idée d’un droit cosmopolitique ne peut plus passer pour une conception fantasque et excentrique du droit ». Le monde westphalien en était arrivé à son crépuscule. Kant triomphait de Hegel, pour qui la finalité des temps reposait plutôt sur la persistance de l’ordre westphalien. Pour ce dernier c’est l’État-nation qui est la fin de l’Histoire, pas l’État-monde, un État-nation qui est un état de droit, c’est-à-dire établi sur des bases démocratiques et libérales.

Ainsi le fameux – bien que très surfait – Francis Fukayama, qui dans son opus devenu un classique La Fin de l’histoire et le dernier homme avance que la démocratie libérale est à la fois « point final de l’évolution idéologique de l’humanité » et « forme finale de tout gouvernement humain », est le disciple de la pensée de Hegel (telle qu’interprétée par Alexandre Kojève) : « L’échec total et manifeste du communisme nous oblige à nous demander si toute l’expérience marxiste n’a pas constitué un détour de cent cinquante ans et s’il ne nous faut pas considérer que Hegel avait effectivement raison de voir la fin de l’histoire dans les États démocratico-libéraux issus des Révolutions française et américaine. »

De surcroît, dans Principes de la philosophie du droit, Hegel avait posé que l’État est la condition de possibilité de la société, entendue comme non seulement marché de biens et services, mais aussi – et surtout – des idées.

Or sa réflexion ne portait pas sur le macroscopique. Avant lui John Locke avait développé la thèse que, si la société (civile) s’était substituée à l’état de nature, en revanche au niveau global les États avaient entre eux des rapports typiques de l’état de nature (au sens hobbesien et non rousseauiste ; autrement dit des rapports belliqueux). Ce que Kant reprit à son compte :

« Aux yeux de la raison, il n’y a pas, pour des États entretenant des relations réciproques, d’autre moyen de sortir de l’absence de légalité, source de guerres déclarées, que de renoncer, comme les individus, à leur liberté sauvage (anarchique), pour s’accommoder de la contrainte publique des lois et former ainsi un État des nations croissant sans cesse librement, qui s’étendrait à la fin à tous les peuples de la terre. »

La gouvernance globale revient donc à la fin de l’état de nature mondial, ou pour imiter l’expression hobbesienne, la fin de la guerre-de-chaque-État-contre-chaque-État.

 

     Plutôt que de voir la guerre comme une conséquence du péché originel, Kant estime qu’elle est consubstantielle à la condition humaine à l’état de nature, ce qui témoigne de la modernité de sa pensée, dans le sens d’affranchie du dogme, puisque l’état de nature est un mythe produit par la modernité, et qu’il n’a aucune validité historique.

Par conséquent d’après lui « la guerre n’est que le triste moyen auquel on est condamné à recourir dans l’état de nature pour soutenir son droit par la force (là où n’existe aucun tribunal qui puisse juger avec force de droit. » En ce cas, écrit Kant, « seule l’issue du combat (comme dans ce qu’on appelait les jugements de Dieu) décide de quel côté est le droit. »

Cette remarque évoque deux phrases très proches. La première fut prononcée par le légat du pape au siège de Béziers : « Tuez les tous ; Dieu reconnaîtra les siens. » La seconde figura dans une lettre qu’adressa le pape saint Pie V au roi Charles IV avant la Saint-Barthélémy : « Tuez-les tous, comme fit, jadis, Samuel, pour les Amalécites, sur l’ordre de Jéhovah. »

Le droit de la force remplacé par la force du droit : telle est l’intention sous-jacente au projet kantien ; qui a pour corollaire la disparition de toutes les armées, au profit d’une police mondiale. Problème épineux sur lequel Winston Churchill buta quand, à l’occasion de son intervention à Fulton le 5 mars 1946, expliqua qu’il ne voyait pas les Nations Unies nouvellement crées comme une institution désarmée, espérant « qu’elle soit un vrai temple de la paix où pourront un jour être suspendus les boucliers de beaucoup de nations, et non seulement un poste de contrôle dans une tour de Babel. Avant de nous défaire de nos armements nationaux, qui constituent une assurance solide pour notre sécurité, nous devons être sûrs que notre temple a été construit non pas sur des sables mouvants ou des bourbiers, mais sur du roc. »

Le rêve immémorial de Paix mondiale n’était pas étranger au père-la-victoire Churchill, lui qui fut si exposé à la guerre, taraudé que visiblement il était par ce passage du livre d’Isaïe : « Il sera le juge des nations, l’arbitre d’un grand nombre de peuples. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux, et de leurs lances des serpes. Une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre. » (ch. II, v. 4).

 

     De même que Kant : « Les armées permanentes doivent entièrement disparaître avec le temps. Car, en paraissant toujours prêtes pour le combat, elles menacent constamment de la guerre avec les autres États ; elles invitent les États à se surpasser les uns les autres par la quantité illimitée de leurs troupes. Cette rivalité engendre des dépenses qui finissent par rendre la paix plus onéreuse encore qu’une courte guerre, et sont la cause d’hostilités entreprises pour se délivrer de cette charge. » Une police mondiale a donc vocation à se substituer aux armées nationales.

 

Au fond dans sa pensée se mêlent mythes anciens et mythes modernes, en particulier l’idée de contrat social, qui est apparue au XVIe siècle avec Thomas Hobbes et son Léviathan. De son adhésion à la théorie contractualiste découle sa croyance en la supériorité des institutions républicaines.

Il estime que la constitution républicaine « est la seule qui dérive de l’idée du contrat originaire, et sur laquelle doit se fonder toute la législation juridique d’un peuple. » En tant que « source pure de l’idée de droit » elle présente « l’avantage de nous faire espérer la paix perpétuelle ». Kant aspire à une « république mondiale ».

En lisant ces lignes l’on comprend aisément pourquoi la IIIe République – dont Macron est un fidèle continuateur de l’esprit philosophique – choisit Kant comme maître à penser : il érigea ce système institutionnel en pinacle des régimes politiques.

 

Comme on l’a déjà dit, Maurice Barrès, auteur des Déracinés, ne se trompa pas : le kantisme est le substrat philosophique sur lequel est bâti la République dite française. La république universelle, qui est aussi le titre d’un ouvrage du révolutionnaire Anarchasis Cloots publié en 1795, est son Éden-des-temps-de-la-fin. Et non la royauté universelle, telle qu’elle a été prophétisée : « L’Éternel sera le roi de toute la terre. » (Zacharie 14 : 9) Kant, quant à lui, s’oppose « à la fusion de tous les États entre les mains d’une puissance qui envahit toutes les autres et se transforme en une monarchie universelle. »

 

     On en arrive au cœur du sujet : la thèse de Kant est une laïcisation du dessein – non de la nature mais de Dieu – qui veut qu’un jour la planète soit gouvernée par le shilo (Genèse IL : 10), ou Messie. La république est abstraite alors que la royauté est incarnée, elle promet un homme juste et victorieux (Zacharie IX : 9), de même qu’humble (idem). Un Christ-Roi appelé à « frapper les nations » (Apocalypse XIX : 15), non pour les subjuguer, mais au contraire établir le règne de la Justice.

Fort peu préoccupé par ces considérations d’ordre eschatologique, Charles Maurras y a néanmoins mis son apport, en démontrant de façon rationnelle les vertus du principe monarchique.

Et soixante-dix années après la disparition du « Maître de Martigues », en ce début des années 2020, nous sommes les témoins d’une accélération d’un mouvement de fond qui, en définitive, existe depuis la nuit des temps.

Un tel mouvement est géopolitique au sens plein du terme. Ce qu’il vise n’est ni plus ni moins que d’offrir à « Géo » un État à sa dimension. Des écrits vétéro-testamentaires aux épopées babylonienne, perse, grecque et romaine, l’idée d’État-monde taraude l’humanité.

 

     Nombreux, notamment parmi l’Élite globale mobile, croient dur comme fer que l’État-monde est sur le point de se réaliser : l’O.N.U. existe et depuis 1989 les États-Unis sont en mesure de revendiquer la suprématie mondiale, les Nations Unies, sises à New York, étant que le paravent de l’hyperpuissance américaine.

Beaucoup se posent, et c’est légitime, la question : les États-Unis sont-ils la « République mondiale » évoquée par Kant dans Vers la paix perpétuelle ? Il y a lieu de voir que le contenu de la destinée manifeste à laquelle croit l’administration Biden est cette conception des États-Unis comme instrument messianique de la Paix éternelle terrestre, comme « gendarme planétaire ». Macron, homme-lige des Américains, ne peut que se résoudre à vivre cette réalité, à s’y soumettre, comme avant lui ses prédécesseurs.

La République universelle, voilà le dessein que poursuivent nos élites occidentales : c’est le Global One-Government (GOG) qu’elles façonnent, et qui les façonne. Elles sont ce GOG, cette foi rageuse dans la gouvernance globale.

Consciente de la rupture politique que représente un tel changement d’échelle administrative, cette élite « bancocratique » sème le chaos parmi les peuples. Par exemple en mettant dans la tête de certains ploutocrates « musulmans » – et Allah sait qu’il y en a – que le Califat mondial est en marche.

Ainsi la Global One-Government n’a pas manqué de créer la Muslim AreaGlobal One-Government (MAGOG) ; la dynastie Bush n’a-t-elle pas fréquenté le clan Ben Laden ? En arabe Al-Qaïda veut dire la base : soit la base-de-données-de-la-CIA-en-Afghanistan, comme rappelé par le juge antiterroriste Marc Trévidic. L’Armée syrienne libre (A.S.L.), soutenue par les Occidentaux face au « tyran » Bachar al-Assad, n’était qu’une couverture de l’État « islamique » en Irak et au Levant (E.I.I.L.), qui fut proclamé Califat par Abu Bakr al-Baghdadi en juillet 2014 depuis la ville irakienne de Mossoul. Le MAGOG est l’instrument utile dont dispose GOG pour accomplir sa tâche.

Mais ce dernier, à savoir l’Occident – ou ordre « anglobaliste » – est confronté à un obstacle qui fait office de caillou dans sa chaussure : la Russie, adossée à la Chine.

 

NOTES

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