Dieu + Catho = Joie

Dieu + Catho = Joie

Fille unique d’une jeune maman divorcée, j’ai eu la solitude comme première compagne. Je n’ai pas la joie facile et je suis souvent la proie du syndrome de l’imposteur. C’est comme si l’abandon de mon père avait instillé en moi une forme de refus d’exister. Mes refuges : l’imaginaire et le silence. Dieu a malgré tout trouvé le moyen d’apprivoiser ce terrain miné, mais non sans peine. Un labeur qui ne commencera à porter quelques fruits qu’après 27 ans.

Dieu saisit d’abord ma mère, puis celui qu’elle mariera et qui deviendra mon père d’adoption. J’ai cinq ans au début de leur histoire. Alors qu’ils m’entrainent à leur suite, je participe aux activités de la Famille Myriam (Défis pour les jeunes, Gospel), je vais même aux Journées mondiales de la Jeunesse (JMJ) à Rome en 2000. Là, à 17 ans, je fais pour la première fois l’expérience de la Joie. En ce qui me concerne, ça mérite une majuscule!

Ce moment sera décisif, mais ne trouvera pleinement son sens que 10 ans plus tard.

Refus de l’héritage

Avec la joie est venue une autre transformation : la fin de l’acné. Je n’avais aucune idée de ce qui se cachait là-dessous jusqu’à ce d’autres (au masculin) le découvrent aussi. La petite mendiante d’amour s’est trouvé un beau mirage à poursuivre avec la séduction. Ce chapitre de l’histoire pourrait s’intituler : le sac de chips ou les flirts éphémères. On arrive au fond toujours trop vite et on en redemande sans cesse!

L’insidieux de la chose, c’est que ça vide à petite dose. Au départ, l’excitation de la nouveauté me donnait la sensation d’être comblée, mais peu à peu, je m’avilissais. Oui, avilir : je suis devenue mesquine. Une bitch. Je me souviens d’un ami qui quitte la pièce, horrifié de ce que je viens de dire à un autre, une vraie langue de vipère. Je revois ma meilleure amie, ma sœur de cœur depuis l’enfance, chercher ses mots parce qu’elle ne sait plus comment m’annoncer une bonne nouvelle. Là, j’ai mesuré l’ampleur de ma misère.

Ça m’en prenait quand même encore un peu plus. C’est une rupture qui a finalement déchiré le dernier lambeau d’illusion qui me restait. Incapable de dormir, prise par les crises de panique la nuit et l’angoisse le jour, j’ai cédé. Du fond de son trou, mon âme a enfin pu me poser une question : quand as-tu ressenti la Joie pour la dernière fois?

J’aimerais dire que j’ai cherché Dieu, mais ma quête était plus égoïste. Lui, en revanche, me cherchait et il avait enfin une prise.

Dieu + Catho = Joie

Ma dernière expérience de la joie? 10 ans plus tôt, aux JMJ. J’ai fait d’autres voyages dans l’intervalle, partagé de beaux moments entre amis, mais jamais je n’ai retrouvé cette joie. Viendrait-elle de Dieu? Cette perspective ne me plaisait pas vraiment, mais je ne perdais rien à vérifier l’hypothèse.

Je me suis donc mise au butinage spirituel, testant tel groupe, puis tel autre, pour aboutir à la messe des jeunes de la paroisse Saint-Thomas d’Aquin à Québec. Là, je me suis reconnue, je pouvais enfin m’installer. Pour court-circuiter un défilement potentiel, j’ai pris les grands moyens : je me suis engagée dans un service. Si on compte sur moi, ça me donne une raison de plus de rester.

Mon stratagème a fonctionné et j’ai persévéré. Je sentais que je m’éloignais de l’abime, j’aimais celle que je me voyais devenir – plus ouverte, plus douce (un peu) –, mais la joie s’est longtemps fait désirer. Difficile d’être précise, mais je dirais environ 5 ans après les premiers tâtonnements de mon retour à la foi. Il y avait beaucoup de débris à nettoyer avant d’arriver au lieu où la joie peut se manifester.

Dieu m’a voulue

Pendant longtemps, je n’ai pu me tenir devant le Saint-Sacrement sans pleurer. Je ne faisais que ça : regarder et pleurer. Ce n’est pas la tristesse qui m’envahissait, mais l’Amour. Celui que j’avais cherché partout à m’en dilapider l’être est venu me trouver dès que je me suis posée. Pendant un temps d’adoration nocturne (entre 2 h et 3 h, c’est ce que je préfère), je me suis surprise à prier ainsi :

« Je te remercie, Seigneur, pour ce père absent qui m’a tant fait souffrir, mais qui a fait de moi cette petite mendiante d’amour qui se tient devant toi cette nuit ».

Son Amour se communiquait et je commençais enfin à en vivre.

Je me suis levée pour prendre une parole au pied de l’autel. Voici ce qu’il m’a répondu : « Tu m’appelleras mon père et plus jamais tu ne t’éloigneras de moi», Jr 3,19.

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À propos de l'auteur Le Verbe

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