Affaire Frédéric Péchier : l’anesthésiste de Besançon autorisé à pratiquer à nouveau la médecine

Affaire Frédéric Péchier : l’anesthésiste de Besançon autorisé à pratiquer à nouveau la médecine
L’avocat de la clinique Saint-Vincent, Frederic Douchez, quitte le tribunal de Besançon, le 16 mai 2019. SEBASTIEN BOZON / AFP

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Nouveau rebondissement dans l’affaire Frédéric Péchier. L’anesthésiste de Besançon, mis en examen pour plus d’une vingtaine d’empoisonnements, pourra à nouveau pratiquer la médecine. Sa spécialité, l’anesthésie, lui restera cependant interdite, a annoncé mercredi 11 janvier le parquet général de Besançon.

Frédéric Péchier a été mis en examen pour vingt-quatre empoisonnements en 2019 et est soupçonné d’en avoir commis huit autres. Son contrôle judiciaire lui interdisait jusque-là d’exercer la médecine.

Le conseil de l’ordre des médecins devra décider in fine si M. Péchier, qui nie les faits qui lui sont reprochés, pourra de nouveau exercer, précise le parquet, relayant une décision de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Besançon. Lire aussi Article réservé à nos abonnés Qui est le docteur Frédéric Péchier, l’anesthésiste soupçonné d’avoir empoisonné 24 personnes ?

Neuf cas mortels d’empoisonnement

L’anesthésiste est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de patients de ses collègues pour provoquer des arrêts cardiaques, mais aussi pour discréditer des collègues de cliniques de Besançon avec lesquels il était en conflit.

L’affaire avait débuté lorsqu’une anesthésiste de la clinique Saint-Vincent de Besançon avait donné l’alerte après trois arrêts cardiaques inexpliqués de ses patients en pleine opération. En janvier 2017, une information judiciaire avait été ouverte, et en mars Frédéric Péchier, qui exerçait dans cette clinique, avait été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour sept premiers cas d’empoisonnement présumés de patients. La direction de la clinique avait ensuite présenté aux enquêteurs de la police judiciaire de Besançon soixante-six cas d’événement indésirable grave survenus dans leur établissement. Ces investigations ont mené, en mai 2019, à la mise en examen du docteur Péchier pour dix-sept nouveaux cas d’empoisonnement, soit un total de vingt-quatre cas concernant des patients âgés de 4 ans à 80 ans, dont neuf mortels. Lire aussi Article réservé à nos abonnés Au-dessus de l’affaire Péchier, l’ombre de celle des « médecins de Poitiers »

Le Monde avec AFP

Chère lectrice, cher lecteur,

Alors que je parcourais l’actualité, je suis tombé sur une nouvelle tout à fait choquante1

Pour ceux qui ne sont pas au fait de cette affaire, déjà vieille de plusieurs années, voici un petit récapitulatif des faits.

Début 2017, une anesthésiste de la clinique Saint-Vincent de Besançon signale trois arrêts cardiaques inexpliqués de ses patients, alors en pleine opération et une information judiciaire est ouverte2.

Des anesthésiques locaux sont retrouvés en surdose, tandis que les poches de perfusions employées lors des opérations en question ont été contaminées par un excès de potassium (jusqu’à 100 fois la dose normale3 !), entraînant des arrêts cardiaques4.

Quelques mois plus tard, l’enquête conduit à Frédéric Péchier, alors médecin anesthésiste.

La justice le met en examen pour empoisonnement avec préméditation sur sept patients, dont deux sont décédés alors que leurs interventions étaient bénignes.

En parallèle, la direction de la clinique Saint-Vincent communique à la police judiciaire plus d’une soixantaine d’autres évènements indésirables survenus au sein de leurs murs5.

En poussant davantage leurs recherches, les enquêteurs parviennent, deux ans plus tard, à relier dix-sept nouveaux cas d’empoisonnement à Frédéric Péchier. 

Soit un total de 24 victimes, âgées de 4 à 80 ans, dont neuf décès. Un pompier pyromane au bloc opératoire Mais pourquoi aurait-il commis de tels actes ? Dans quel but ?

Au fil des recherches, l’hypothèse porte sur une pollution volontaire des poches de perfusion, pour provoquer des arrêts cardiaques et ainsi discréditer des collègues avec lesquels Frédéric Péchier aurait été en conflit… tout en apparaissant pour un sauveur en réanimant les patients dont il aurait joué avec la vie6.

Tel un pompier pyromane, Frédéric Péchier aurait joué avec la vie de ces patients pour apparaître en héros et régler ses comptes avec ses collègues.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là.

Tout juste une année après, 8 nouveaux cas d’empoisonnement viennent encore s’ajouter à l’affaire, dont 4 à l’issue tragique7.

Des nouveaux cas qui remonteraient jusqu’à 2009 et porteraient le nombre de victimes à 32, dont 13 décès !

Une bien triste attente pour les familles des victimes, toujours en quête de réponses. Nouveau rebondissement ! Et pourtant, voilà que l’actualité nous apporte un nouveau rebondissement dans cette affaire.

Ce mercredi 11 janvier, le parquet général de Besançon a annoncé que Frédéric Péchier, qui clame toujours son innocence, pourrait reprendre l’exercice de la médecine, la pratique de l’anesthésie lui restant néanmoins interdite8 !

C’est le conseil de l’Ordre des médecins qui tranchera cette question prochainement.

La justice a également levé son interdiction de paraître dans le département du Doubs, où se trouvent notamment ses enfants9.

Par ailleurs, la magistrature attend toujours les résultats d’expertise pour les 8 nouveaux cas dont est soupçonné Frédéric Péchier, auquel cas ce dernier pourrait être à nouveau remis en examen10.

Sans vouloir me faire l’avocat, le juge et le bourreau, cette situation me révolte.

Déjà par la lenteur de la procédure judiciaire, mais aussi par le manque de cohérence de la justice française.

Ne faudrait-il pas attendre la fin de la procédure judiciaire et un verdict définitif pour laisser cet homme reprendre ou non son activité de médecin ?

Laisser cet ancien anesthésiste, sur lequel pèse de lourdes charges – on parle de meurtres, ni plus ni moins ! -, reprendre une activité de médecin est un vrai pari, voire un risque.

Car s’il est vraiment coupable, ce n’est pas une activité de “simple” médecin généraliste qui l’empêchera de jouer à nouveau avec la vie de ses patients.

A l’inverse, partout en France, des naturopathes se font censurés et bafoués pour leurs pratiques non conventionnelles, quand bien même ils n’ont fait aucune victime.

Bien sûr, il y a des charlatans partout, mais de là à laisser un suspect potentiellement coupable de nombreux crimes en liberté et freiner la pratique d’honnêtes gens, il y a tout un monde.

A bon entendeur.

Prenez soin de vous,

Thibaut Masco de Santé Non Censurée

P.S. : Et vous, que pensez-vous de cette actualité ? Trouvez-vous que la justice se montre clémente pour cet homme toujours présumé innocent ou bien préféreriez-vous qu’il se tienne éloigné des bistouris jusqu’à ce qu’un verdict soit posé ? Votre avis m’intéresse, cliquez ICI pour me le laisser.

Sources : 
1 https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/11/affaire-frederic-pechier-l-anesthesiste-de-besancon-de-nouveau-autorise-a-pratiquer-la-medecine_6157499_3224.html
2 https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/11/affaire-frederic-pechier-l-anesthesiste-de-besancon-de-nouveau-autorise-a-pratiquer-la-medecine_6157499_3224.html
3 Affaire Péchier : mis en examen pour empoisonnements, l’anesthésiste de Besançon peut retravailler comme médecin – Libération (liberation.fr)
4  https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/empoisonnements-a-besancon-l-ex-anesthesiste-frederic-pechier-suspecte-de-8-nouveaux-empoisonnements-2622440.html
5 https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/11/affaire-frederic-pechier-l-anesthesiste-de-besancon-de-nouveau-autorise-a-pratiquer-la-medecine_6157499_3224.html
6 https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/01/11/affaire-frederic-pechier-l-anesthesiste-de-besancon-de-nouveau-autorise-a-pratiquer-la-medecine_6157499_3224.html
7 https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/doubs/besancon/empoisonnements-a-besancon-l-ex-anesthesiste-frederic-pechier-suspecte-de-8-nouveaux-empoisonnements-2622440.html
8 Affaire Frédéric Péchier : l’anesthésiste de Besançon de nouveau autorisé à pratiquer la médecine (lemonde.fr)
9 Affaire Péchier : L’anesthésiste de Besançon peut retravailler comme simple médecin (20minutes.fr)
10  Affaire Péchier : mis en examen pour empoisonnements, l’anesthésiste de Besançon peut retravailler comme médecin – Libération (liberation.fr)

Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme

À propos de l'auteur Profession Gendarme

L'Association Professionnelle Gendarmerie (APG) a pour objet l’expression, l’information et la défense des droits et intérêts matériels et moraux des personnels militaires de la gendarmerie et de toutes les Forces de l'ordre.Éditeur : Ronald Guillaumont

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