Sondage : De nombreux Occidentaux soutiennent les fuites d’Assange, et peu souhaitent son extradition vers les États-Unis. (MorningConsult) — Alex Willemyns

Sondage : De nombreux Occidentaux soutiennent les fuites d’Assange, et peu souhaitent son extradition vers les États-Unis. (MorningConsult) — Alex Willemyns
Œuvre de Morning Consult par Kelly Rice.

L’opposition à l’extradition s’inscrit dans un contexte de popularité relativement faible pour Assange lui-même.

Alors que le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, reste dans les limbes de l’extradition, une nouvelle enquête de Morning Consult montre que les Américains, les Européens et les Australiens sont beaucoup plus enclins à dire que le ressortissant australien a eu «raison» plutôt que «tort» de faire la lumière sur les politiques du gouvernement américain, comme la surveillance secrète des citoyens américains, et peu souhaitent le voir extradé pour faire face à des accusations d’espionnage aux États-Unis.

Peu d’Américains, d’Européens et d’Australiens disent qu’Assange a eu tort de publier des informations sensibles sur les États-Unis.

On a demandé aux adultes de chaque pays si le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, avait eu raison de sensibiliser le public aux politiques et aux actions du gouvernement américain, comme la surveillance des citoyens américains.

Sondages réalisés en août et septembre 2022 auprès d’échantillons représentatifs d’au moins 1 000 adultes dans chaque pays, avec des marges d’erreur non pondérées pouvant atteindre +/-3 points de pourcentage. La somme des chiffres peut ne pas atteindre 100 % en raison des arrondis.
  • Les adultes d’Australie, de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne et du Royaume-Uni sont au moins deux fois plus susceptibles de dire qu’Assange a eu «raison» plutôt que «tort» de diffuser des documents secrets du gouvernement américain, selon des sondages réalisés en août et en septembre, les Allemands (60 %) et les Australiens (52 %) exprimant le soutien le plus fort aux fuites.
  • Ce n’est qu’aux États-Unis que le soutien (42 %) aux publications de l’homme de 51 ans est moins de deux fois supérieur à l’opposition (24 %). Les républicains sont beaucoup plus susceptibles de soutenir les actions d’Assange (50 %) que de s’y opposer (19 %), mais les démocrates sont proches de la rupture : 36% soutiennent les fuites et 32% s’y opposent.
  • Le soutien à la publication de documents secrets ne se traduit pas par une popularité pour Assange. À 35 %, sa cote de popularité est la plus élevée en Allemagne et en Italie, suivies par l’Australie (33 %), l’Espagne (28 %) et la France (21 %). Les Australiens sont plus susceptibles de dire qu’ils n’ont aucune opinion (30 %) de leur compatriote que d’avoir une opinion défavorable (21 %) de lui.
  • Ce n’est qu’au Royaume-Uni et aux États-Unis qu’Assange est vraiment impopulaire : 17 % des Américains et 14 % des résidents du Royaume-Uni ont une opinion favorable, contre respectivement 22 % et 23 % qui ont une opinion défavorable. Mais 45% des Américains ont déclaré n’avoir jamais entendu parler de lui, ce qui n’est dépassé que par les 48% de Français adultes qui ont dit la même chose.

Peu d’Occidentaux soutiennent l’extradition d’Assange.

M. Assange, qui a fondé WikiLeaks en 2006, fait appel de la décision prise le 17 juin par le gouvernement britannique de l’extrader vers les États-Unis afin qu’il y soit jugé pour espionnage pour avoir publié des documents du gouvernement américain, ce qui pourrait entraîner une peine de 175 ans de prison.

Le gouvernement américain a accusé M. Assange d’un certain nombre de crimes, notamment d’avoir conspiré avec l’ancienne analyste de l’armée Chelsea Manning pour pirater les mots de passe du ministère de la défense afin d’obtenir et de diffuser des rapports militaires classifiés sur les guerres en Afghanistan et en Irak. Mais l’équipe juridique d’Assange affirme qu’il n’a jamais agi qu’en tant que journaliste, en recevant et en publiant des documents divulgués par des sources, et qu’il ne bénéficiera pas d’un procès équitable s’il est envoyé aux États-Unis.

Les cinq plus grandes économies européennes et l’Australie ne sont pas favorables à l’extradition d’Assange. Seuls 21 % des Australiens sont favorables à l’extradition, contre 46 % qui y sont opposés, mais ce sont les Allemands qui sont les plus opposés à cette idée : Seuls 18 % souhaitent que l’extradition d’Assange ait lieu, contre 52 % qui s’y opposent. L’opposition l’emporte sur le soutien par 12 points de pourcentage en France, 13 points en Espagne et 27 points en Italie.

Seuls les Américains sont beaucoup plus susceptibles de soutenir l’extradition que de s’y opposer : Le soutien est de 40 %, soit presque le double des 21 % d’adultes qui y sont opposés. Au Royaume-Uni, le soutien à l’extradition l’emporte également sur l’opposition, mais l’écart est beaucoup plus étroit : 30 % des adultes britanniques sont favorables à l’extradition d’Assange, contre 26 % qui y sont opposés. Mais nombreux sont ceux qui, dans les deux pays, disent ne pas avoir d’opinion : 39 % aux États-Unis et 44 % au Royaume-Uni.

En fait, dans tous les pays interrogés, une proportion non négligeable des personnes interrogées ont déclaré ne pas connaître ou ne pas avoir d’opinion sur les activités d’Assange. C’est particulièrement vrai lorsqu’il s’agit de fuites particulières.

Les publications de WikiLeaks ont plus de chances d’être soutenues que rejetées, mais beaucoup de gens ne savent pas comment réagir.

Pourcentage d’adultes dans chaque pays qui soutiennent ou s’opposent à chacune des publications suivantes de WikiLeaks concernant des données sensibles du gouvernement américain :

Sondages réalisés en août et septembre 2022 auprès d’échantillons représentatifs d’au moins 1 000 adultes dans chaque pays, avec des marges d’erreur non pondérées pouvant atteindre +/-3 points de pourcentage. La somme des chiffres peut ne pas atteindre 100 % en raison des arrondis.

De nombreux Occidentaux n’ont pas d’opinion sur certaines publications de WikiLeaks.

  • Bien que les adultes d’Europe, d’Australie et des États-Unis soient plus susceptibles de dire qu’ils sont pour ou contre chaque publication de documents américains classifiés par WikiLeaks, ce soutien est, dans presque tous les cas, éclipsé par la part de ceux qui disent ne pas avoir d’opinion.
  • L’absence d’opinion est la plus évidente au Royaume-Uni : Des majorités d’adultes britanniques ont déclaré ne pas avoir entendu parler de la publication des journaux de bord de la guerre en Irak, des fichiers de piratage téléphonique de la CIA, des courriels de campagne de l’ancienne candidate à la présidence Hillary Clinton en 2016, des fichiers concernant l’espionnage des présidents français ou des millions de câbles des ambassades américaines de 1973 à 2010.
  • En France, les 41% qui soutiennent la publication des fichiers qui ont montré que les États-Unis ont espionné les présidents français Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande de 2006 à 2012 sont talonnés de près par les 37% qui n’ont pas d’opinion à ce sujet.

Sondages réalisés les 5 et 6 août 2022 au Royaume-Uni, du 7 au 9 septembre 2022 aux États-Unis et les 16 et 17 août 2022 en Australie, en France, en Allemagne, en Italie et en Espagne, auprès d’échantillons représentatifs d’au moins 1 000 adultes dans chaque pays, avec des marges d’erreur non pondérées pouvant atteindre plus ou moins 3 points de pourcentage.

Alex WillemynsMorningConsult – 19 septembre 2022

Traduction texte et illustrations sondages : #Unity4JFrance https://vk.com/@toutelafranceavecassange-de-nombreux-occidentaux-souti…

»» https://morningconsult.com/2022/09/19/many-in-the-west-support-assanges-leaks/

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You