Legault prêt à marchander avec Ottawa au sujet de l’immigration

Legault prêt à marchander avec Ottawa au sujet de l’immigration

La langue ne doit pas être le seul critère de sélection : les islamistes peuvent être francophones…

Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, est prêt à renoncer à sa demande de posséder les « pleins pouvoirs en immigration » si le gouvernement fédéral s’engage à sélectionner davantage de personnes maîtrisant la langue française.

M. Legault donne désormais le choix à Ottawa « soit de nous donner les pouvoirs [de sélection des immigrants économiques qui lui restent], c’est ce qu’on préfère, soit d’être plus exigeant sur la connaissance du français ».

En effet, il pourrait se satisfaire d’un engagement de la part du gouvernement fédéral à retenir une plus grande proportion de candidats à l’immigration québécoise qui connaissent le français parmi ceux qui sont inscrits à son programme de regroupement familial ou encore à son programme de travailleurs étrangers temporaires.

La CAQ propose d’accueillir un maximum de 50 000 immigrants par année, dont un maximum de 10 000 immigrants non francophones, à défaut de quoi le Québec se heurterait à des difficultés d’intégration. « 80 % [de francophones], c’est un bel objectif », a fait remarquer M. Legault lors d’un nouvel arrêt de son autobus de campagne à Drummondville, dimanche.

Cohésion nationale

 

Autrement, la « cohésion nationale » pourrait s’effilocher, selon lui. « On a un devoir de protéger cette cohésion nationale. Puis, au coeur de cette cohésion, de cette nation, il y a notre langue, le français. Puis, le premier ministre du Québec, qui est le seul chef d’État en Amérique du Nord qui représente une majorité de francophones, a un devoir : arrêter ce déclin du français au Québec », a soutenu le chef caquiste devant des dizaines de sympathisants rassemblés à Drummondville dimanche après-midi.

Plus tard, M. Legault a laissé entendre que les cibles d’immigration préconisées par Québec solidaire (entre 60 000 et 80 000 immigrants par année) et le Parti libéral du Québec (70 000 immigrants par année) mineraient la « cohésion » de la nation québécoise si elles étaient suivies. « C’est sûr que les partis qui veulent aller à 70 000 ou 80 000, par année, de nouveaux arrivants, c’est comme mathématique… Si on veut arrêter le déclin pendant un certain temps, il faut mieux intégrer les nouveaux arrivants au français », a-t-il affirmé dans une mêlée de presse. « C’est important pour garder cette cohésion nationale de défendre le français », a-t-il aussi dit, parlant même d’« urgence ». « Il y a des clans, il y a des camps, il y a des factions, pas juste au Québec. On voit ça aux États-Unis. On voit ça en France. Et, il faut toujours être prudent de garder cette cohésion de notre nation. »

On a un devoir de protéger cette cohésion nationale. Puis, au coeur de cette cohésion, de cette nation, il y a notre langue, le français. 

 

Dans sa plateforme électorale, la CAQ dit vouloir poursuivre la « grande relance linguistique » amorcée par l’adoption de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français (PL 96) au printemps dernier.

Pour y arriver, le parti politique de François Legault réclame les « pleins pouvoirs en immigration », ce à quoi le premier ministre fédéral, Justin Trudeau, a opposé une fin de non-recevoir.

Il compte aussi « entreprendre une révision en profondeur de l’ensemble des programmes d’enseignement du français » aux jeunes et aux Québécois d’expression anglaise, en plus de favoriser la création de « séries stimulantes, 100 % en français, bien ancrées dans la réalité québécoise, et ce, dans un environnement sécuritaire, sans publicité ».

Aux commandes de l’État québécois depuis près de quatre ans, François Legault dit avoir « le goût de continuer de servir le Québec, au meilleur de [ses] capacités ». « Je ne suis pas parfait, on commence à le savoir ! Je fais des erreurs. Parfois, je réponds à des questions auxquelles je ne devrais pas répondre », a-t-il mentionné, dans un clin d’oeil aux propos qu’il a tenus la semaine dernière sur les risques posés par une immigration soutenue sur les valeurs québécoises de « laïcité » et de « pacifisme ». « Quand je fais des erreurs, je les corrige », a-t-il poursuivi.

Près de 30 milliards de promesses

 

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