Le retour de la Russie en Afrique : Surprise ou processus parfaitement logique ?

Le retour de la Russie en Afrique : Surprise ou processus parfaitement logique ?

par Mikhail Gamandiy-Egorov.

Si pour de nombreux analystes hostiles aux réalités issues de la multipolarité, le retour de la Russie sur le continent africain s’est réalisé sur une base prétendument opportuniste, la réalité démontre plutôt que les liens entre les deux parties ne s’étaient jamais réellement arrêtés et ne demandaient qu’à être fortement réactivés et développés.

Alors que dans les événements contemporains, l’Occident collectif avait tout fait pour isoler la Russie sur l’arène internationale, il devient aujourd’hui évident que dans le monde non-occidental – représentant l’écrasante majorité de l’humanité – ces tentatives ont connu un échec flagrant. L’Afrique représente en ce sens l’un des meilleurs exemples.

En effet, ni les visites récentes des hauts représentants occidentaux, ni les pressions et les innombrables intimidations, n’ont pu convaincre la large partie des États africains de se détourner du partenariat avec Moscou. Confirmant l’impuissance des régimes occidentaux.

De manière générale, le plein retour de la Russie sur le continent africain était largement attendu aussi bien au sein des leaderships de plusieurs pays du continent, que de la société civile se revendiquant du panafricanisme. Cela n’était d’ailleurs guère surprenant sachant qu’au-delà de ne pas posséder de passé colonial en Afrique, la Russie durant la période soviétique avait largement contribué à soutenir les États africains dans leur lutte pour l’indépendance et dans les processus ayant suivi l’obtention des indépendances vis-à-vis des puissances coloniales occidentales.

S’ajoutent à cela des milliers de cadres africains formés en URSS, puis en Russie, et le rejet de la politique occidentale – aussi bien à l’encontre du continent que plus généralement dans le cadre des affaires internationales. Y compris après les interventions néocoloniales dans plusieurs pays du continent, parmi lesquelles la destruction de la Jamahiriya libyenne de Mouammar Kadhafi, avec comme résultat non seulement la fin d’un des États les plus prospères et stables du continent, mais également la création d’une large zone d’instabilité et de terrorisme au-delà des frontières libyennes, notamment dans le Sahel.

Fait marquant, si le retour de la Russie en Afrique a été marqué par une réactivation relationnelle depuis ces dernières années avec des États qui étaient des alliés et partenaires historiques durant la période soviétique, de nouvelles pages se sont ouvertes avec des pays dont les relations étaient relativement peu développées et qui se trouvaient longtemps sous la coupe occidentale. L’exemple de la République centrafricaine ne fait d’ailleurs que le confirmer.

Le premier Sommet Russie-Afrique de Sotchi d’octobre 2019 avait par la même occasion non seulement officiellement replacé le continent africain au centre des priorités de la politique extérieure russe, mais également et plus globalement encore – au centre du concept multipolaire mondial.

Aujourd’hui et plus que jamais l’Afrique, ou du moins sa large partie, comprend les enjeux et les défis auxquels il sera nécessaire de faire face – afin de tourner définitivement la page du néocolonialisme et du sous-développement. Un sous-développement qui n’a pas lieu d’être alors que le continent dispose de tous les atouts nécessaires pour prendre définitivement son envol.

Il est également devenu plus que jamais clair que dans le monde non plus seulement multipolaire, mais également post-occidental – qui se profile, les ressources naturelles seront la clé du nouveau système international. Et dans ce cadre-là, ceux qui n’en disposent pas tout en abordant une posture ouvertement arrogante – devront s’adapter aux nouvelles règles du monde contemporain.

Ainsi, la relance au plus haut niveau des relations russo-africaines, aussi bien anciennes que nouvelles, représente un processus parfaitement naturel, et ce pour les deux parties. Si de l’avis des régimes occidentaux cela n’est pas le cas – à dire vrai leur avis compte peu, pour ne pas dire du tout.

Mikhail Gamandiy-Egorov

source : Observateur Continental
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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