Promettre 20% moins de taxes pour 20% moins de services

Promettre 20% moins de taxes pour 20% moins de services

Aux élections municipales, un parti innovateur à l’écoute de la population devrait ajouter à son programme la promesse d’une réduction de taxes municipales de 20% en s’engageant à réduire de 20% les services municipaux superflus -et ils sont pléthore.

Car plus une administration municipale arrive à nous soutirer de l’argent, plus elle s’ingéniera à trouver de façons de le dépenser. En aucun cas les gestionnaires ne chercheront à nous en remettre. Ils se disent en se frottant les mains: «on a tant à dépenser, on va tout dépenser», des signes de dollars dans les yeux.

Je suis convaincu qu’une majorité de citoyens préfèrera recevoir moins de services et garder 1 000$ de plus dans ses poches chaque année. Vous et moi saurons certainement en faire un usage plus judicieux.

Et au bout d’un mandat de 4 ans, cela fait 4 000 beaux dollars dont on n’est pas dépouillé à jamais pour un excédent de services dont on peut facilement se passer.

On peut sabrer salutairement, sanitairement, dans presque tout:

1- heures d’ouvertures des bureaux exagérées. On coupe une demi-heure de service par-ci, une demi-heure par là

2- trop d’augmentations de salaires et d’avantages sociaux sont à réviser à la baisse, surtout chez les cols bleus, bien connus pour obtenir ce qu’ils veulent par les moyens de pression aggressifs, par le brasse-camarade et l’intimidation

3- heures d’ouverture trop étendues des bibliothèques, piscines et arénas à des périodes où il n’y a pas suffisamment d’achalandage pour les justifier

4- trop d’activités de loisir et d’activités sportives qui n’attirent à peu près personne

5- trop de conférences et activités culturelles qui attirent moins de 8-10 personnes

6- trop de formations du personnel ridicules dans le genre «Trouvez votre vrai moi à travers le raiku» ou «La relaxation par l’autohypnose»

7- trop d’emplois permanents de gratte-papiers à la municipalité qui empilent de la paperasse; élagage requis

8- trop de tablettés au rendement nul qui ne servent plus à grand-chose mais qui «font du temps» en attendant de pouvoir prendre leur retraite d’ici 1 à 5 ans (haro sur les conventions collectives les protégeant). On en a tous connus au moins un.

9- trop d’études coûteuses demandées à des firmes chérantes qui se retrouvent sur les tablettes et ne servent strictement à rien, et dont on ne suit aucune des recommandations

10- trop de comptes de dépenses faciles à déjouer

11- trop de coktails et de réceptions officielles avec traiteur chic et vins de choix

12- qu’on plante un peu moins d’arbres, d’arbustes entre les artères et de jardinières accrochées aux poteaux

13- qu’on baisse le chauffage de 1 degré partout, et plus la nuit et les fins de semaine. Que les frileux se mettent une petite laine. Exemple indirect: au Centre des congrès de Québec (une société d’État) installé sur 4 étages et couvrant une superficie totale de 300 000 pi², c’est un véritable four surchauffé 24 heures sur 24, incluant toutes les salles inoccupées.

14- pourquoi organiser une élection partielle pour un simple conseiller à moins d’un an de l’élection générale au coût d’un demi-million de dollars dans une petite municipalité comme L’Ancienne-Lorette au nord de Québec? Encore du gaspillage injustifiable de nos taxes.

15- trop de voyages de représentation et de pseudo «missions économiques» avec trop de participants, en première classe et hôtels 4 étoiles qui ne donnent aurcun résultat tangible

Avec un peu de bonne volonté et des directives fermes, ce serait très facile de couper dans le gras. Soyons donc plus pragmatiques et économes avec l’argent des contribuables.

Plusieurs citoyens ont la nette impression que les municipalités ne cherchent jamais vraiment à économiser, qu’elles n’ont aucune notion de gaspillage. Par exemple, si les travaux publics reçoivent 109 millions à dépenser (comme à la Ville de Gatineau en 2021 – voir tableau plus haut), ils trouveront sans difficulté le moyen de tout dépenser, en réfectant des bout de trottoirs inutiles si nécessaire. Combien de fois a-t-on pu l’observer soi-même? Chaque service dépense tout son budget jusqu’à la dernière cenne noire.

Le cas classique mais si répandu d’un employé qui travaille pendant que les autres le regardent faire

On a la nette impression que les cadres et gestionnaires n’ont aucune espèce d’incitation à restreindre les dépenses de 10, 15 ou 20% par rapport à l’année précédente. Aucune.

C’est la mentalité du fonctionnaire qui est à l’oeuvre. Il prend tout l’argent alloué et le dépense. Il joue au gagnant de la loto qui s’arrange pour tout dilapider en un an, comme la famille Lavigeur de triste mémoire. L’argent leur brûle les doigts. Les mots austérité et rationalisation ne font certainement pas partie de leur vocabulaire.

Ça fait penser à ces co-propriétaires gestionnaires de condo qui imposent leurs lubies de luxe, puisque que ce sont les 48 autres qui vont leur payer piscine et salle d’entraînement qui ne serviront qu’à une poignée d’entre eux.

Il faut voir comment s’écarquillent les yeux des cadres et gestionnaires le jour où ils reçoivent le montant du budget annuel alloué prêt à dilapider. Soudainement, ils deviennent tout-puissants, réalisant le rêve du multimillonnaire qui peut enfin s’acheter toutes les bébelles qu’il veut sans regarder à la dépense. Quelle sensation grisante! J’ai connu le cas d’un de ces cadres qui planifiait en un seul après-midi avec son assistante toutes les dépenses de l’année à venir, à coups de 5 000$ par-ci, 10 000$ par là, jusqu’à ce que tout soit dépensé, que la cagnotte soit vide. Pas un bout de trottoir au fond d’un cul-de-sac non passant n’a été épargné.

Photo: le sympathique maire Bruno Marchand, bien connu pour son penchant pour les espadrilles aux couleurs criardes, qui se fait payer un modèle haut-de-gamme pour sa collection personnelle lors du discours du budget de la Ville de Québec

Comme on vient de le voir dans la liste d’exemple ci-haut, il existe pourtant 1001 façons de réduire les dépenses municipales. Tiens, encore une petite dernière qui me vient:

16- lorsque survient la dernière grosse bordée de neige de mi-avril qu’on n’attendait plus, on annule tout simplement l’opération déneigement et on laisse fondre la neige d’elle-même en 48h. Économie de 100 000$

Réduire les services de 20% chaque année, et conséquemment les taxes municipale de 20%, pour que le citoyen garde 1000$ de plus dans ses poches? Qui en veut? «Moi, moi, moi». Vous avez mon vote!

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Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec

À propos de l'auteur Vigile.Québec

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