La relation maître/élève, fil conducteur d’une saine communication

La relation maître/élève, fil conducteur d’une saine communication

 

Dernièrement, j’ai fait la connaissance d’un jeune enseignant lors d’une rencontre d’Anciens de mon alma mater qui me faisait part de ses difficultés d’ordre disciplinaire avec quelques-uns de ses élèves. « Ce sont toujours les mêmes qui dérangent le groupe, j’ai beau les avertir de se taire, voire les expulser du cours, ils recommencent toujours le même manège », me confia-t-il.

Retour en arrière

Il n’en fallait pas davantage pour que je me transporte dans le passé, au moment où je suivais des cours de didactique à l’université, lesquels devaient me préparer à devenir un « bon » enseignant. Malheureusement, ces cours « magistraux » sur l’histoire de la didactique ne m’ont été d’aucune utilité lorsque je rencontrai mes premiers élèves au début de ma carrière.

Par bonheur, ces cours offraient aussi des stages dans les écoles où un professeur avait accepté d’agir comme tuteur en nous permettant, dans un premier temps, d’assister à ses cours et, dans un deuxième temps, de donner quelques cours en présence du maître de stage. Sans l’ombre d’un doute, ce sont ces stages pratiques qui m’ont vraiment initié à l’enseignement en plongeant au coeur de la profession.

L’enseignement, une question de communication

Plus tard, au début de ma carrière, j’appréhendais le premier contact avec « mes » élèves. Ce n’était pas le contenu de mon cours qui m’inquiétait, c’était les outils pédagogiques que je devais utiliser pour le communiquer à mes élèves qui me trituraient les méninges.

J’ai d’abord essayé l’approche qui m’apparaissait la plus efficiente, à savoir qu’au son de la cloche, les élèves devaient prendre leur place rapidement et qu’aussitôt, j’entamais le contenu du cours. Mais je me suis vite rendu compte que cette approche ne fonctionnait pas, la plupart des élèves n’étant tout simplement pas attentifs à ce que je tentais de leur communiquer.

Puis, l’expérience aidant, je me suis mis à laisser plus de temps aux élèves pour mieux se disposer à l’écoute, mais surtout pour me permettre de créer la communication avec eux en leur expliquant, par exemple, quelle sera l’utilité du prochain cours sur l’apprentissage de leur langue. En bref, j’avais appris que l’acte d’enseigner présuppose la création d’un canal de communication avec les élèves si j’espérais que le message se rende aux oreilles de mes élèves.

Garder ses distances avec les élèves

Avec les années, de nouveaux professeurs sont venus se greffer à notre équipe, certains s’acclimatant bien au métier d’enseignant, d’autres, par contre, commettant l’erreur d’adopter le style familier avec leurs élèves, dans l’espoir, en agissant ainsi, de créer un climat détendu dans leurs classes.

Erreur! Petit à petit, les élèves sont devenus les « chums » de l’enseignant et vice versa. La nécessaire distance entre les élèves et l’enseignant s’est effritée, si bien que l’enseignant perdit peu à peu le contrôle de ses classes jusqu’à devenir, à son grand désarroi, la risée de ses élèves.

Amener les élèves timides à poser des questions .

Il y a toujours eu et il y aura toujours dans chaque groupe d’élèves des tempéraments plus timides qui n’oseront jamais posé des questions de peur de faire rire d’eux par les « leaders » du groupe auprès desquels je m’empressais d’intervenir illico et sans ménagement.

Aussi avais-je pris l’habitude, dès le début de l’année et occasionnellement en cours d’année, d’inviter les élèves qui avaient des questions, et qui ne se sentaient pas à l’aise pour les poser ouvertement, à venir me rencontrer à la fin du cours ou à mon bureau en fin de journée. De cette façon, j’ai pu récupérer une pléiade d’élèves qui seraient demeurés sans réponse eu égard à une notion du contenu de cours et qui auraient accumulé des retards indus eu égard à une notion quelconque.

L’enseignement, une vocation

Régulièrement au cours de ma carrière d’enseignant, je me faisais interpeller par un curieux qui se demandait comment je faisais pour avoir la patience d’« endurer » 35 adolescents pendant une heure et ce, tout au cours de l’année scolaire.

Je lui répondais qu’il faut d’abord et avant tout aimer les jeunes et les respecter tout en établissant un code de conduite propice à l’apprentissage. J’ajouterais qu’on ne devient pas enseignant, mais que l’on naît avec les talents nécessaires pour faire carrière dans cette profession. Enfin, j’ai de plus en plus la certitude que l’enseignement est une vocation, dans le sens « d’être appelé ». J’irais même jusqu’à dire, selon mon expérience personnelle, qu’on ne choisit pas l’enseignement, mais que c’est l’enseignement qui nous choisit.

Henri Marineau, enseignant retraité, Québec

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