Hong Kong, d’hier à aujourd’hui — Xiao PIGNOUF

Hong Kong, d’hier à aujourd’hui — Xiao PIGNOUF

Le 1er juillet 1997, après plus de 150 ans de domination britannique, le territoire de Hong Kong, comprenant l’île de Hong-Kong, la péninsule de Kowloon et les Nouveaux Territoires, est rétrocédé à la République Populaire de Chine. Cette région avait été reçue par l’empire britannique en paiement des dommages subis lors de la première guerre de l’opium, ce avec l’aide de la France dans une ponctuelle et opportune association de malfaiteurs. Ce serait un truisme de préciser que durant ce siècle et demie sous le règne de la couronne d’Angleterre, les Chinois de Hong-Kong furent privés de leurs droits élémentaires.

Pendant près de 130 ans, Hong Kong fut un paradis capitaliste, un cercle extrêmement restreint d’Européens régnant sur une vaste majorité de Chinois. En mars 1858, le Times déclarait : « Hong Kong est toujours liée à une pestilence mortelle, une guerre suspecte ou une discutable querelle interne. À tel point que le nom de cette petite île bruyante, animée, querelleuse, mécontente et insalubre peut être utilisé à bon escient dans le langage populaire comme synonyme d’un endroit dont on ne parle pas dans la société polie ».

Cette perception n’était pas injustifiée. Hong Kong, hormis sa population locale, c’était alors un groupe de marchands corrompus et de pirates dirigés par une administration qui considérait le profit comme la priorité absolue. La colonie insulaire fonctionnait grâce à une main d’oeuvre très bon marché, à la contrebande et à l’opium. En 1918, la part des revenus du gouvernement de Hong Kong engrangés par l’opium était de 46,5%. Ces revenus étaient accumulés au profit exclusif de ses dirigeants qui cherchaient par tous les moyens à conserver leurs privilèges. Ils mirent donc en place un double système de lois, inédit dans les colonies britanniques, l’un pour les Européens, l’autre pour les locaux et inspiré en partie par la loi appliquée alors en Chine. Enfreindre une règle en tant qu’Européen conduisait à une amende. Enfreindre la même règle en tant que Chinois résultait en une variété de sanctions cruelles.

Flagellations (qui resteront dans l’ordonnance des punitions corporelles jusqu’en… 1990), pendaisons publiques, coupe des cheveux (les hommes portaient alors une longue natte signifiant leur respect pour l’empereur ; la couper faisait d’eux des parias). Sous administration anglaise, les Chinois n’avaient pas droit à la protection de leur vie privée. Les autorités britanniques pouvaient à tout moment violer la propriété privée des habitants autochtones, maison ou bateau. Chaque Chinois devait être inscrit sur les listes du gouvernement colonial, sinon il risquait une amende ou l’expulsion. Un Chinois expulsé du territoire de Hong Kong était marqué d’une flèche à l’oreille gauche afin de pouvoir être détecté en cas de tentative de retour. Les Chinois n’avaient pas le droit de vote à Hong Kong et n’avaient aucune idée de la manière dont ils étaient gouvernés car ils l’étaient en anglais, une langue que très peu parlaient. Les Chinois n’avaient pas le droit de sortir dans les rues de leur propre ville à la nuit tombée, sauf s’ils avaient un laisser-passer et portaient une lanterne. Les Européens considéraient alors les Chinois comme des sous-hommes et préféraient leur jeter au sol un paiement dû que de les toucher. Il y avait donc des règles ségrégationnistes interdisant aux Chinois d’entrer en contact avec les Européens. Par exemple, ces derniers n’avaient le droit de se rendre au musée que le matin, les Européens y allant exclusivement l’après-midi une fois qu’il était nettoyé. Les terres appartenant aux Chinois qui étaient situées autour du port furent systématiquement confisquées afin d’éviter tout contact entre les deux communautés. Certains secteurs étaient exclusivement réservés aux Britanniques, comme le district Victoria Peak, aujourd’hui le plus cher au monde. Jack Ma y a payé sa maison des centaines de millions de dollars. En 1900, tout son argent ne lui aurait servi à rien. En 1919, le sud de l’île de Chengchao fut décrété lieu de vacances réservé aux Blancs. Les Chinois n’eurent plus le droit d’y résider.

Être européen à Hong Kong, ce n’était pas seulement jouir de privilèges sociaux mais aussi de vastes avantages économiques et gouvernementaux. Hong Kong avait la réputation d’être un endroit où des individus de statut social inférieur en Europe pouvaient parvenir à des emplois ou des postes élevés et hautement rémunérés. Jusqu’en 1993, les plus hautes fonctions de l’administration coloniale furent occupées par des Anglais blancs. La plupart des policiers et des juges étaient blancs. 95% des services de polices jusqu’aux années 70 étaient européens. En comparaison, un tiers des services de police de Ceylan (Sri Lanka) furent attribués aux locaux dès les années 20.

Durant la période coloniale, la population de Hong Kong était à 98% chinoise. Pendant les 150 ans qu’elle a duré, moins de 2% ont dominé ces 98% sans le moindre semblant de démocratie ou de justice.

Des débuts de l’occupation japonaise jusqu’à la Révolution culturelle maoïste, de nombreux Chinois quittent le continent, soit pour fuir l’occupation japonaise soit pour fuir la Chine communiste, et se réfugient à Hong Kong où certains feront fortune et participeront au développement économique de la colonie britannique. Ceux qu’on connaîtra sous l’appellation de tycoons se nomment Jimmy Lai, Li Ka-shing, Lee Shau-kee, Cheng Yu-tung ou la famille Kwok. Ces magnats des affaires et de l’immobilier tireront profit du libéralisme économique mis en place par le système colonial et s’enrichiront, notamment en spéculant sur l’immobilier hongkongais avec pour résultat d’en faire une des villes où le logement est le plus cher du monde.

En 1967, les Hongkongais vivent dans des conditions de logement déplorables et des quartiers insalubres, travaillent jour et nuit pour parvenir à nourrir leur famille et sont toujours soumis à un régime colonial répressif. Prenant appui et inspiration sur les évènements se déroulant au même moment en Chine, les syndicats de travailleurs unissent leurs forces pour demander de meilleures conditions de travail. Le gouvernement britannique répond par une répression brutale. Pendant les huit semaines que dure le mouvement, un couvre-feu est imposé et l’armée occupe les rues tandis que la police pourchasse les syndicalistes et les chefs de la révolte. Beaucoup sont arrêtés, beaucoup sont tués.

Ce n’est qu’en 1994, face à la perspective imminente de la rétrocession que les Britanniques envisagent une démocratisation de leur colonie. Ce retard à l’allumage de plus de 150 ans leur est même reproché par les cercles anti-communistes de Hong-Kong qui y voyaient là un moyen de faire obstacle à la rétrocession. Le gouvernement de Jiang Zemin, perçant à jour la manoeuvre, s’y oppose fermement.

Le 1er juillet 1997, à minuit passé, le territoire de Hong Kong est restitué à la Chine. Selon la déclaration conjointe sino-britannique de 1984 et sous les auspices du principe « un pays, deux systèmes », le socialisme tel qu’appliqué en RPC ne sera pas étendu à Hong Kong et pendant 50 ans, le système capitaliste restera en vigueur dans l’ancienne colonie britannique.

Qu’est-ce qui change ?

Le drapeau chinois flotte sur les administrations de Hong Kong.

Le portrait d’Élisabeth disparait des billets, des pièces, des timbres et des bureaux.

Les références à la couronne sont remplacées par celles à l’État.

Les jours fériés britanniques disparaissent et sont remplacés par la fête nationale chinoise et la commémoration de la rétrocession.

Les boîtes aux lettres, de rouge, deviennent jaunes.

Qu’est-ce qui ne change pas ?

L’indépendance policière et juridique : la juridiction hongkongaise est indépendante et distincte de la juridiction chinoise ; elle continue à appliquer le droit anglophone.

L’indépendance frontalière et douanière : la frontière avec le continent est maintenue et surveillée comme avant. Le libre échange avec le reste du monde et avec le continent sont préservés.

Hong-Kong reste membre à part entière de divers organismes internationaux tels que CIO, l’APEC et l’OMC, et préserve ses droits de négocier et maintenir ses propres traités et conventions, y compris les accords bilatéraux d’aviation avec les pays et les territoires étrangers.

L’indépendance de la politique d’immigration pour la plupart des pays étrangers. De même, les détenteurs de passeport de Hong-Kong ont un accès plus facile aux pays au sein de l’Union européenne et les pays de l’Amérique du Nord, contrairement aux citoyens du continent.

L’anglais reste une des langues officielles et continue à être enseigné couramment dans les écoles. Cependant, la plupart des écoles (mais pas toutes) enseignent maintenant en dialecte cantonais avec des textes écrits en chinois, en tandem avec la langue anglaise.

Les citoyens hongkongais continuent à jouir davantage de libertés politiques que la Chine continentale, en l’occurrence la liberté de la presse.

Les automobilistes hongkongais roulent toujours à gauche.

Beaucoup de normes techniques britanniques sont toujours usitées à Hong Kong : prises électriques, transmission TV (etc.)

Toutefois, en 2021, le gouvernement de la RPC promulguera une réforme du Conseil Législatif de Hongkong (LEGCO), organe dirigeant la région autonome, lui garantissant ainsi une majorité de sièges et un exécutif favorable.

En 2018, un étudiant de Hong Kong, Chan Tong-kai, 20 ans, et sa petite amie, Poon Hiu-wing, 20 ans, prennent des vacances à Taiwan. Pendant le voyage, Chan découvre que Poon est enceinte d’un autre homme et la tue brutalement. Il met le corps dans une valise et s’en débarrasse, puis il prend un vol de retour vers Hong Kong. Comme il n’existe pas d’accord d’extradition entre les villes chinoises, le gouvernement de Hong Kong ne fait rien d’autre que de le garder en détention pour violation de la loi sur le blanchiment d’argent.

En février 2019, les médias occidentaux commencent à évoquer la volonté du gouvernement chinois de faire promulguer une loi permettant les extraditions de Hong Kong vers la Chine. On parle d’un projet de loi inquiétant, la France refuse de ratifier l’accord et tout est dit pour qu’on y voit le bras du Parti Communiste chinois. En réalité, c’est l’exécutif hongkongais qui en est à l’initiative et l’amendement vise à rendre possible l’extradition de délinquants en fuite dans le cadre de l’entraide judiciaire avec des pays ou des régions qui n’ont pas d’accord avec Hong Kong tels que la Chine continentale, Taïwan ou Macao. En effet, la Chine qui y est pourtant chez elle depuis 1997 ne peut toujours pas faire extrader les auteurs de crimes ou de délits ayant fui dans la région administrative spéciale. Taïwan non plus.

Au printemps 2019, Hong Kong est le théâtre de manifestations, mais celles-ci sont d’abord menées contre l’impossibilité de se loger. Les manifestants sont majoritairement des étudiants et des jeunes travailleurs. D’après le National Post dans un article intitulé La cause cachée qui a contribué à déclencher les protestations massives de Hong Kong : les prix des logements, « Hong Kong possède le marché immobilier le plus cher du monde. La propriété moyenne coûte près de 1,6 million de dollars, selon un rapport mondial annuel de la société immobilière américaine CBRE. La liste d’attente pour les logements sociaux est de 5 ans et demi, tandis que de nombreux autres appartements ne sont pas à l’épreuve du feu. Un recensement de 2016 a montré que plus de 200 000 Hongkongais vivent dans des appartements subdivisés, et ces appartements ont souvent des dimensions par personne pas beaucoup plus grandes que la surface d’une table de ping-pong.

De nombreux jeunes Hongkongais n’ont aucun espoir d’avoir une maison vivable, et dans une ville où le chef n’est pas démocratiquement élu, ils ne peuvent pas voter contre leur gouvernement. Le projet de loi sur l’extradition présenté en février a fait craindre une ingérence chinoise dans le système judiciaire de Hong Kong, mais la plupart des habitants de la ville n’ont pas immédiatement besoin d’une protection contre l’extradition ; ils ont besoin d’un endroit pour vivre. »

Très rapidement, la tournure des manifestations évolue : les manifestant sont de plus en plus nombreux et les revendications prennent un visage clairement hostile à Pékin avec pour cible la loi d’extradition dont ils attribuent la paternité au gouvernement de Xi Jinping. Les parapluies sont de retour et on voit fleurir les drapeaux anglais. Pourtant, il semble peu probable qu’un document de 14 pages soit à l’origine d’un tel mouvement populaire lorsqu’on prend en considération les difficultés quotidiennes vécues par la jeunesse de Hong Kong qui sont bien plus le résultat de 150 ans de colonisation anglaise que le fait de la Chine qui intervient très peu dans les affaires locales, respectant le principe « un pays, deux systèmes ». Nombreux sont les leaders de la révolte qui considèrent cette loi comme un risque de voir la Chine extrader les opposants politiques. Les manifestants commencent alors à réclamer la démission de Carrie Lam, cheffe de l’exécutif hongkongais et l’instauration, par des réformes, du suffrage universel.

« Vingt-deux ans se sont écoulés depuis la rétrocession et le système « un pays, deux systèmes » a fondamentalement tenu Pékin à l’écart de la scène politique locale. Cela a donné aux partis d’opposition pro-occidentaux l’occasion de convertir au moins trois générations de jeunes de Hong Kong en anticommunistes purs et durs. (…) Les indépendantistes ont été reconnus pour la première fois en 2012, lorsqu’un adolescent, Joshua Wong, est devenu célèbre en menant un groupe d’étudiants pour contester la demande du gouvernement de Hong Kong d’enseigner l’« éducation nationale et morale » dans les écoles, en affirmant que c’était un lavage de cerveau communiste. Les Hongkongais non informés, en particulier parmi les parents d’enfants fréquentant les écoles primaires et secondaires, ont été choqués par cette affirmation. Craignant que les doctrines de Mao ne soient enseignées à la petite cuillère aux élèves, ces Hongkongais sont descendus dans la rue pour protester contre cette réforme de l’enseignement. Wong et ses complices sont allés jusqu’à faire des grèves de la faim. Finalement, le gouvernement de Hong Kong a dû faire marche arrière et annuler cette réforme, et ce n’est pas un hasard si l’opposition a remporté une grande victoire lors de l’élection du conseil législatif de 2012, une semaine plus tard. Wong est devenu la coqueluche de l’opposition et le « Guaido » de Hong Kong, « élu » pour faire avancer les intérêts nationaux américains dans la ville. » (The Geopolitics)

Joshua Wong est une des figures les plus médiatisées des manifestations de Hong Kong en 2019. C’est en tout cas celui que les médias occidentaux, avides de trouver un angle d’analyse anti-Chine, choisissent pour symboliser le mouvement et la répression policière, sans toutefois préciser que les services de polices de Hong Kong sont totalement indépendants des services chinois, ce qui est accessoirement l’origine précise de la loi d’extradition, objet des protestations. Les journalistes occidentaux se jettent sur les évènements de Hong Kong comme ils le firent lorsqu’eurent lieu deux ans auparavant ceux de Caracas au Vénézuéla. Joshua Wong et Nathan Law, jeunes militants indépendantistes notoires qui n’en sont pas à leur coup d’essai entretiennent des relations pour le moins suspectes avec les autorités américaines, notamment la NED (National Endowment for Democracy), cette fondation privée à but non lucratif des États-Unis, fondée en 1983 sous le gouvernement de Ronald Reagan, dont l’objectif déclaré par les autorités étasuniennes est le renforcement et le progrès des institutions démocratiques à travers le monde et que l’on trouve derrière toutes les révolutions récentes de Caracas à Kiev en passant par Hong Kong.

Le magnat des médias Jimmy Lai, un activiste anti-chinois connu et le propriétaire du journal anti-chinois Appledaily, qui a financé la « Révolution des parapluies » de 2014, a rencontré le vice-président américain Mike Pence et le secrétaire d’État Mike Pompeo au sujet de la « loi d’extradition » et de la situation de la ville. Mark Simon, l’assistant de Lai, dont le père a travaillé à la CIA pendant 35 ans et qui est lui-même un possible espion de la CIA, a déclaré que Lai « a remercié le secrétaire Pompeo pour les préoccupations de l’administration en matière de droits de l’homme et a encouragé la poursuite de l’attention internationale sur Hong Kong et les promesses faites par le gouvernement chinois ». Pompeo a également rencontré des délégations de législateurs et de militants des partis d’opposition en mai 2019, de manière flagrante, juste avant que les militants ne mobilisent des centaines de milliers de personnes dans la rue pour protester contre le projet de loi.

Julie Eadeh, cheffe de l’unité politique du consulat général des États-Unis à Hong Kong, a été surprise en train de rencontrer des membres du parti politique Demosistō – parmi lesquels Joshua Wong et Nathan Law – pour leur donner des instructions sur les émeutes. Le consulat américain à Hong Kong est l’un des plus grands consulats américains au monde, abritant des milliers d’agents de la CIA. Des agents présumés de la CIA ont été vus en train de parler aux émeutiers.

Ce serait être sourd de nier la sincérité de la majorité des manifestants qui ont protesté contre la loi d’extradition, mais ce serait être aveugle que de ne pas voir le caractère hybride, polymorphe de ces manifestations, dans lesquelles la République populaire de Chine, malgré son peu d’implication dans la politique de Hong Kong et sa réserve devant les protestations, a joué le rôle de bouc émissaire. Le mécontentement de la population hongkongaise ne peut être mis exclusivement sur le compte de Pékin si l’on prend conscience de la mainmise sur l’île et ses territoires par une classe d’ultra-riches qui a fait de cet endroit un havre pour eux et la conduite de leurs affaires, mais un enfer pour les plus modestes. Kacey Wong, 49 ans, un manifestant qui possédait sa propre maison, disait que la plupart des jeunes ne pouvaient plus espérer la même chose. Il disait qu’il protestait en partie contre le projet de loi sur l’extradition et en partie contre l’incapacité du gouvernement à offrir une qualité de vie décente à la plupart des Hongkongais. « Le gouvernement est comme un distributeur automatique, a déclaré Wong après son sixième jour de protestations. Parfois, vous mettez de l’argent là-dedans, et vous voulez acheter des chips, et vous êtes coincé, et les chips ne tombent pas, alors que faites-vous ? Vous donnez une gifle à la machine ! ». Et surtout il est impératif, encore une fois, de se poser la question du rôle joué et de l’influence étasuniennes dans l’évolution des évènements de 2019, aussi réelle pour Hong Kong que l’ombre du rapace pour sa proie.

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You