Nasrallah : si Israël ne se retire pas du gisement de gaz de Karish, le Hezbollah interviendra

Nasrallah : si Israël ne se retire pas du gisement de gaz de Karish, le Hezbollah interviendra

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 9 juin 2022, consacré à la volonté d’extraction par Israël et la compagnie pétrolière grecque Energean d’un gisement de gaz maritime revendiqué par le Liban.

Le forage pourrait débuter d’ici quelques mois.

Source : Al Ahed News

Révision : lecridespeuples.fr

Voici les principales idées de son allocution.

Nous sommes face à une nouvelle étape, ce qui s’est passé ces derniers jours est une attaque contre le Liban et le met dans une situation difficile. L’ennemi israélien dit aux Libanais et au monde que le navire qui est arrivé commencera bientôt à extraire du pétrole et du gaz du champ de Karish. Les Libanais sont aujourd’hui confrontés à une grande question, qui est de savoir comment faire face à cette agression israélienne en mer.

Nous avons une immense richesse dans les eaux territoriales libanaises, elle appartient à tous les Libanais dans toutes leurs composantes. Il s’agit du seul espoir qui reste pour sauver le Liban de sa situation économique et financière difficile. Protéger cette richesse, l’extraire et l’utiliser au maximum doivent être les objectifs de tous les Libanais.

Le premier danger auquel le Liban est confronté est le pillage d’une très grande superficie des eaux libanaises, y compris les droits et les richesses qu’elles contiennent. Le deuxième danger est que les Etats-Unis font tout pour empêcher le Liban d’extraire la richesse pétrolière de ses eaux, même celles qui ne sont pas disputées, en faisant pression sur toutes les entreprises étrangères qui souhaiteraient intervenir, Total et autres : cette question doit être résolue. Le troisième danger auquel le Liban est confronté réside dans le fait de vider les champs de pétrole et de gaz dans ses eaux de la part de l’ennemi et d’autres pays.

Nous n’avons pas longtemps pour commencer à travailler dans les champs de gaz et de pétrole dans les eaux du Liban. Nous sommes face à une question qui n’est pas moins importante que celle de la libération de la zone frontalière occupée. Le Liban a le bon droit, la raison impérieuse et le plus grand besoin d’obtenir et d’exercer ses droits maritimes. L’objectif direct est d’empêcher l’ennemi d’extraire le gaz et le pétrole du champ de Karish : peu importe que le navire grec ne soit pas directement positionné sur la zone contestée, s’il puise le gaz du gisement disputé, cela revient au même.

Le dossier des frontières maritimes doit devenir une cause nationale majeure. Le Hezbollah ne se prononce pas sur la question des frontières ou de la région contestée. Depuis l’an 2000, le Hezbollah a confié à l’Etat la responsabilité de la démarcation des frontières.

La Résistance possède les capacités matérielles, militaires, sécuritaires, informationnelles, logistiques et humaines pour empêcher l’ennemi d’extraire du pétrole et du gaz du champ de Karish. Et toutes les mesures prises par l’ennemi (il a déjà fait venir sur place ses navires de guerre, son « Dôme de Fer ») ne pourront protéger ni le navire ni le processus d’extraction du champ de Karish. Nous déclarons notre engagement envers le peuple libanais que nous sommes en mesure d’empêcher l’ennemi d’extraire du gaz et du pétrole du champ de Karish. La demande populaire pour que la résistance intervienne pour dissuader l’ennemi dans ce dossier, nous accusant d’inaction pour nous inciter à entrer en scène, nous rend heureux et ne nous dérange pas.

Concernant les menaces de guerre par « Israël », le Hezbollah ne souhaite pas la guerre, mais il ne la craint nullement et il y est prêt. Et ce qu’Israël perdra dans toute guerre est beaucoup plus important que ce que le Liban perdra. Et il n’est pas dit qu’une guerre se limiterait au Liban. Le choix de la guerre par l’ennemi n’aura pas seulement des répercussions stratégiques sur l’entité d’occupation temporaire, mais plutôt des répercussions existentielles.

Si la majorité du peuple libanais adopte une position unifiée en adhérant à ses droits, les calculs de l’ennemi seront alors différents. L’État aujourd’hui opte pour la poursuite des négociations, c’est la responsabilité du Président de la République qui est connu pour sa fermeté et son courage. Unifier la position officielle dans les négociations est un point positif, ces jours-ci sont le temps de la solidarité et du consensus national. Quand le président de la République sentira que l’Etat, l’armée, la Résistance et le peuple sont de son côté, sa fermeté et sa responsabilité seront très élevées,

Tous les Libanais doivent être à la hauteur de cette bataille nationale, loin des divergences. Nous devons être réalistes dans nos attentes et ne pas donner aux gens des attentes irréaliste. Nous sommes face à un ennemi qui ne reconnaît pas le droit international ou les résolutions internationales, il les ignore et suit la logique de la force et de l’arrogance.

Grâce aux combats et à la Résistance, non pas aux lois internationales, l’ennemi s’est retiré du sud du Liban et de la bande de Gaza. Contribuer à la protection du Liban, de son peuple et de ses ressources est l’une des principales raisons de l’existence et de la légitimité de la Résistance.

La principale fonction de la résistance est de contribuer à protéger la terre, la mer, le pétrole, le gaz et la dignité du Liban, c’est son devoir religieux, national et djihadiste. La Résistance forte ne peut pas rester les bras croisés devant le pillage des richesses du Liban. Et elle ne restera pas les bras croisés, avec la grâce de Dieu.

Toutes les options de résistance sont ouvertes et sur la table, sans aucune hésitation. Au nom de la Résistance, je dis que l’ennemi doit cesser son activité dans ce champ : tout travail d’extraction de gaz et de pétrole du champ de Karish doit cesser. La société grecque propriétaire du navire doit savoir qu’elle est complice de l’attaque contre le Liban et qu’elle doit retirer son navire très rapidement, immédiatement. Désormais, la compagnie grecque doit assumer l’entière responsabilité des pertes matérielles et humaines qui pourront être causées à la plateforme d’extraction gazière.

Vu les données régionales et internationales et les points de faiblesse et de force, le Liban aujourd’hui est plus fort que jamais. Nous devons faire pression sur ceux qui empêchent les entreprises engagées dans l’exploration et l’extraction de pétrole et de gaz des eaux libanaises.

Nous avons pris la décision au Hezbollah de constituer un dossier pour tout ce qui concerne le gaz, le pétrole et les richesses dans l’eau et sur terre, nous avons ajouté tout ce qui concerne les frontières terrestres au dossier concernant le suivi du gaz et du pétrole et la démarcation des frontières maritimes.

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À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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