Docteur Strange et la question du bonheur

Docteur Strange et la question du bonheur

Le dernier film de Marvel, Docteur Strange dans le multivers de la folie, plonge tête première dans la sorcellerie et nous révèle, sans le savoir, une grande vérité de foi. 

Ancienne adepte de films d’horreur, j’ai aimé les références du réalisateur Sam Raimi à Evil Dead (L’Opéra de la terreur en version québécoise, 1981), son propre film, devenu depuis un classique du genre. Les clins d’œil au légendaire Carrie (Brian De Palma, 1976) étaient encore plus savoureux.

Fan de Marvel — maman de six enfants de 13 à 23 ans oblige ! — j’ai grandement apprécié le concept du voyage à travers le Multivers, avec ses dimensions alternatives où évoluent différentes versions des personnages de Marvel.

Pourtant, en sortant de la salle de cinéma, notre cadet a lancé : « Ce ne sont plus les bons vieux Marvel ! ».

Il a raison. La science-fiction et l’humour marvelien ont cédé la place au drame et au monde de l’occulte.

Drame et tristesse

(Attention : divulgâcheurs)

Docteur Strange dans le multivers de la folie entre dans l’univers de la sorcellerie pure, et les auteurs ne savent visiblement pas de quoi ils parlent.

Mais parlons d’abord du drame et de la tristesse profonde que vivent les trois personnages principaux.

Stephen Strange (Benedict Cumberbatch) assiste au mariage de son ex, Christine Palmer (Rachel McAdams), l’amour de sa vie. Cette dernière lui demande s’il est heureux. Il répond « oui », sans conviction. C’est faux, il le sait. Et il se posera la question à lui-même tout au long du film. L’ancien chirurgien égocentrique a beau être devenu Maitre des arts mystiques, le plus grand sorcier qui soit, il constate qu’il n’est pas heureux.

Docteur Strange détient de grands pouvoirs : télépathie, projection astrale, hypnose, télékinésie et téléportation. Il peut détruire une planète avec une décharge d’énergie mystique et ériger des boucliers protecteurs. Il possède toutes les armes pour vaincre ses ennemis : cape de lévitation, œil d’Agamotto (une amulette qui annihile toute magie maléfique), livre des Vishanti (un grimoire de connaissances en magie blanche) ainsi que l’Orbe d’Agamotto (une boule de cristal).

Malgré toute cette puissance, Stephen, on le devine, souhaite se projeter dans le Multivers et connaitre l’amour avec sa Christine.

Que dire de son ennemi, la puissante Wanda Maximoff (Elizabeth Olsen), devenue la Sorcière rouge, la plus puissante qui soit ? Il n’y a pas de limite à ses pouvoirs. Elle peut affecter les champs de probabilités et altérer ainsi la réalité tout entière afin de la soumettre à ses désirs.

Pourtant, Wanda est malheureuse à en mourir ; elle cherche les deux fils qu’elle a perdus. Des fils créés par sa propre imagination, tellement elle souhaitait vivre le grand amour avec Vision, l’homme-machine de sa vie, qu’elle a vu mourir sous ses yeux. Wanda est prisonnière de son imagination — c’est ce que le film veut faire croire — mais il est évident qu’elle est possédée par des esprits qui la maintiennent esclave de ses désirs. Elle n’a qu’une obsession : s’emparer du pouvoir d’America Chavez afin de retrouver ses fils, quitte à tout détruire sur son passage.

C’est qu’America a le pouvoir d’ouvrir des portails et de voyager dans le Multivers. Alors qu’elle n’était qu’une enfant, une « fausse manœuvre » y projette ses deux mamans. Soudainement orpheline, elle n’aura, elle aussi, qu’un seul but : les retrouver.

Occulte pour les incultes

Le monde de l’occulte est fascinant et Marvel, comme bien des superproductions, joue cette carte à valeur sure.

On ne peut pas entrer dans les détails ici, mais on observe que dans tous les films où les pouvoirs occultes sont utilisés, le résultat est invariablement le même. Malgré l’échec et le malheur, on s’entête dans la pratique occulte, on cherche à obtenir encore plus de pouvoir, on change de technique ou de formule magique, et on finit par être possédé par les esprits qu’on croyait toutefois pouvoir manipuler.

C’est pourtant une règle de l’occultisme : les esprits donnent du pouvoir un certain temps, rendent dépendant, et finissent par manipuler, infester ou posséder.

Les personnages persistent à ignorer cette règle et s’enfoncent inéluctablement. Plus Wanda devient puissante, plus elle perd contact avec la réalité, et plus elle s’éloigne de son véritable désir, celui de connaitre l’amour et la maternité. Son pouvoir finit même par la tuer.

Même chose pour Docteur Strange. En transe, sous les encouragements de Christine, il utilise les âmes damnées afin de prendre possession de sa version alternative, morte et enterrée, à moitié décomposée. Il finira possédé par les esprits, alors qu’il croyait avoir sauvé America et vaincu la Sorcière rouge.

Et tout cela, dans un joyeux fatras mysticosurnaturel où on mélange Bien et Mal à qui mieux mieux, sans distinction. Les Illuminati sont bons, la magie blanche est bonne, mais pas la noire… Quand Wong, le Sorcier suprême, dit à Strange : « Cela n’est pas de la sorcellerie, c’est de la magie noire. », la petite famille catho que nous sommes a carrément éclaté de rire. C’était l’apothéose de la confusion spirituelle…

Docteur Strange dans le multivers de la folie confirme une grande vérité de foi : s’amuser avec les forces du mal, se servir des esprits, même pour de bonnes raisons, rend dépendant et esclave. Le pouvoir, même le plus puissant, n’apporte ni le bonheur ni l’amour.

Au contraire, le pouvoir nous pousse à désirer davantage de pouvoir. Telle est la nature humaine. Celui ou celle qui refuse cette vérité sombre dans la tristesse et connait la mort spirituelle.

***

Alors, on comprend bien pourquoi le premier commandement et plus d’une trentaine de versets bibliques pourfendent les pratiques occultes. À voir tout le mal que se donnaient les protagonistes pour trouver le bonheur tant convoité, la chrétienne que je suis n’avait qu’une envie : leur dire de tout lâcher ça, et de se tourner vers le seul Maitre qui soit, celui de la Vie : Jésus, le Christ.

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À propos de l'auteur Le Verbe

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