La guerre sans fin de l’Occident : Le vrai combat est celui du dérèglement climatique

La guerre sans fin de l’Occident : Le vrai combat est celui du dérèglement climatique

par Chems Ediine Chitour.

« La guerre c’est des gens qui ne se connaissent pas et s’entre-massacrent pour le bénéfice de ceux qui se connaissent mais ne se massacrent pas ».

« Quand le dernier arbre aura été abattu. Quand la dernière rivière aura été empoisonnée. Qand le dernier poisson aura été péché.. Alors on saura que l’argent ne se mange pas » (Geronimo)

***
Résumé

Cette boutade est un hommage à la situation des jeunes qui se battent pour tuer ou être tués par des gens qu’ils ne connaissent pas ! Et tout ceci au nom de mots d’ordre de ceux qui ne risquent rien ! Devant cette anomie du monde, nous vivons en effet des temps difficiles. Cette année 2022 est l’année de toutes les peurs et où la condition humaine joue sa survie pour avoir déclaré la guerre à la Terre notre Alma Mater Cette Gaïa que le néolibéralisme refuse de considérer comme un être vivant qu’il faut respecter. La deuxième violence est celle d’un monde occidental qui se croit investit d’une mission divine celle de la destinée manifeste ou du White man burden (le fardeau de l’Homme blanc) qui l’autorise a dicter au nom du « toujours plus » la norme du bien et du mal. L’Occident s’accroche à une vision passéiste qui lui permettait de dicter la norme du bien et du mal des libertés qu’il bafoue allègrement allant jusqu’à imposer la démocratie aéroportée se permettant dans son aventure coloniale de nous faire bénéficier  des lumières grâce à l’éclairage du napalm comme ce fut le cas au Vietnam et en Algérie. Nous avons connu l’américan way of life avec Neil Armstrong et sa phrase culte : « It’s one small step for man, one giant leap for mankind » (« Un tout petit pour l’homme mais un grand pas pour l’humanité » Nous écoutons  Neil Armstrong qui nous parle à partir de la lune ! ».

Nous connaissons depuis : « l’american way of war « racontée par Russel F Weigley d’un Occident sûr de lui et dominateur et qui est condamné à évoluer. Ce temps est passé, mais l’accouchement du nouveau monde se fera dans la douleur. Le multilatéralisme est inévitable mais le monde unipolaire s’accroche en vain. À juste titre Antonio Gramsci dans les années trente écrivait : « Le vieux monde se meurt. Le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair obscur surgissent les monstres ». Nous y sommes ! Nous devons être attentifs aux événements qui s’accélèrent du fait du covid qui semble reprendre du service et surtout de la débâcle climatique reléguée au second plan elle qui problématise la condition humaine pouvant conduire à cette cadence d’aveuglement au continent de la sixième extinction qui a commencé à bas bruit.

Introduction

La violence au temps de la préhistoire est un sujet de controverse chez les anthropologues et les archéologues. Les uns estiment qu’à cette époque la guerre est rare ; les autres qu’elle ne l’est pas. Les premiers sont les disciples de Rousseau et de son bon sauvage ; les seconds de Hobbes et de sa célèbre maxime, « L’homme est un loup pour l’homme ». Pendant de nombreuses années, la conception des premiers domine dans les cercles universitaires. On considère l’homme comme naturellement bon. Peu à peu, cette vision évolue. (…) L’étude des sociétés primitives indique également que les échanges sont sources de conflits et que la violence est souvent la réponse à un échange perçu par l’une des parties comme inégal ».

Au XXe siècle le pétrole et le gaz au cœur des conflits

Graduellement dans les pays développés occidentaux, l’État confie le destin énergétique du pays à des multinationales. Tout commença comme on le sait avec la Standard Oil qui de 1870 à 1911 était l’empire industriel de John D. Rockefeller et associés, contrôlant la quasi-totalité de la production, de la transformation, de la commercialisation et du transport du pétrole aux États-Unis. Parallèlement d’autres pays créèrent la BP, la Royal Dutch et la CFP. Avec le temps le cartel des sept sœurs contrôla le pétrole mondial avec fixation des prix, jusqu’a a l’avènement le 5 septembre 1960 de la création de l’OPEP puis de l’AIE par les Américains chargée de combattre l’OPEP. « Le contrôle total sur le pétrole par les grandes firmes est une mainmise plus puissante que n’importe quelle armée ou n’importe quel gouvernement […] les trusts préparent les terrains, lancent les guerres ». Le pétrole est le produit le plus « conflictogène » de l’économie mondiale depuis le début du XXe siècle. Indispensable au développement, à la croissance, au commerce, il est la matière première la plus convoitée du monde. Sans pétrole, pas d’énergie. Sans énergie, pas de commerce, ni d’économie. Entre 1945 et 1995, il y aurait eu cent trente conflits majeurs et 40 millions de morts dus directement ou indirectement au pétrole et autres matières premières. Nul besoin d’être marxiste pour comprendre que l’histoire du pétrole est celle de l’asservissement de la politique à l’économie[2].

1989 est une année tectonique : la chute du mur de Berlin suivie, deux ans plus tard, par la disparition de l’Union soviétique marque la véritable fracture historique de ces trois dernières décennies. La guerre idéologique prend fin à l’avantage du néolibéralisme un cadre unique, celui de l’économie de marché. Même l’immense Chine, qui préserve son système politique communiste, accepte les règles du libre-échange. Mais ce ne sera pas la fin de l’histoire, comme le martelait à l’époque Francis Fukuyama : la lutte se déplace du territoire au marché et les multinationales défient les États.

« Dans cette nouvelle mondialisation l’économie devient le vecteur le plus actif de la puissance : la guerre économique est préférable à la guerre militaire. […] Washington déclare que sa priorité absolue est la défense de ses intérêts économiques. Plus rien ne s’oppose à l’Empire américain. Les nations et les peuples, dans leur écrasante majorité, continuent de développer des stratégies de dominance technologique, de développement industriel et de conquête commerciale ». Il est utile de montrer que la guerre économique n’est plus l’apanage du Nord : le Brésil, l’Inde, l’Afrique du Sud s’intéressent également au concept d’intelligence économique »[2].

Brzeziński, conseiller à la sécurité nationale du président Carter énonce clairement l’enjeu que représente l’Europe pour les États-Unis dans sa quête de domination mondiale : « L’Europe deviendrait, à terme, un des piliers vitaux d’une grande structure de sécurité et de coopération, placée sous l’égide américaine et s’étendant sur toute l’Eurasie. Pour l’Amérique, les enjeux géostratégiques sur le continent Eurasien sont énormes […] L’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale ». Les Américains ne voient pas dans les nations européennes des partenaires, mais des « vassaux » pour reprendre là encore les termes de Brzeziński. Elle va les traiter comme tels, de la fin de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. Elle déterminera leur périmètre de liberté et de mouvement, dans une guerre sans nuance.

François Mitterrand qui au crépuscule de sa vie avait ce cri d’exaspération concernant l’inévitable position de vassale des pays européens malgré des rodomontades, vis à vis de l’Empire : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort et pourtant une guerre à mort ».

Quels sont les perdants et les gagnants du chaudron ukrainien ?

Si l’on croit Foster Dulles secrétaire d’État américain du temps de la guerre froide : « le neutralisme est immoral ». C’est cette doctrine que l’Empire applique à ses vassaux européens les obligeant à détruire leur pays au profit d’une guerre qui ne profitera en définitive qu’aux Américains comme l’a souligné le président Poutine. Le terrain de lutte l’Ukraine en sortira démoli et il faudra des années pour qu’elle retrouve un minimum de vitalité. Avec une rare lucidité Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français dont le discours à la tribune des Nations unies en s’opposant à l’aventure irakienne  a été ovationné. Intervenant à propos de l’Ukraine, il met en garde contre l’esprit des croisades. Verbatim de ses déclarations « Le concept d’Occident contre le reste du monde est dangereux. Il faut sortir de l’impérialisme de l’Occident qui casse le monde en 2. Nous voulons sortir de cette diabolisation du monde. Mon grand espoir est que l’Europe refuse le manichéisme et la tentation permanente du choc des civilisations. Nous n’avons pas toujours les mêmes intérêts que les Américains ».

Après le président Chirac et avec Sarkozy la France s’est désarrimée de la politique d’indépendance du général de Gaulle concernant la Russie avec sa conviction d’une Europe de l’Atlantique à l’Oural mais aussi la politique arabe pour la France qui est passée à la trappe depuis qu’Israël a réussi à tétaniser les pays occidentaux pour une dette ad vitam aeternam. La guerre contre l’Irak a été déclenchée sans l’accord du Conseil de Sécurité pour des ADM introuvables ; Aucune sanction de l’Europe à l’encontre des États Unis. La Russie est sanctionnée par une Europe vassale qui en rajoute pour plaire à l’Empire.

Paiement en roubles et sanctions : les guignols de l’UE capitulent !

Marc Rousset commente le recul de l’Europe qui accepte  de payer en roubles : « L’UE se voit obligée d’autoriser les sociétés européennes acheteuses de gaz à ne pas respecter les sanctions qu’elle a mises en place : payer en euros ou dollars, mais pas en roubles ! Pourtant les dirigeants de l’UE affirmaient que jamais au grand jamais ils n’accepteraient de payer le gaz en roubles. L’important pour la Russie est d’éviter la saisie des paiements en euros ou en dollars dans des comptes ouverts auprès des banques occidentales. C’est la raison pour laquelle le rouble a non seulement retrouvé son taux de change d’avant le 24 février 2022, mais il l’a même dépassé. Selon le journal italien La Repubblica, malgré la pantomime grotesque des guignols de l’UE, « le gaz, à raison de 155 milliards de m3 en 2021, continuera à affluer de la Russie vers l’UE ». Quant à la politique des sanctions contre le pétrole russe, c’est aussi le fiasco le plus complet ! Les divergences entre les pays européens sont très vives ! Le résultat provisoire des courses, c’est que la Russie gagne plus d’argent avec ses ventes de gaz et de pétrole qu’avant la guerre en Ukraine et va réorienter son secteur des hydrocarbures vers la Chine, l’Inde, les BRICS et les pays émergents. La Russie croule donc sous les excédents financiers. Ses profits avec la hausse du baril sur les marchés internationaux sont supérieurs à ce qui était anticipé dans les prévisions budgétaires russes l’embargo par l’UE du pétrole russe ».

La signification de la guerre au XXIe siècle

Des craquements se font entendre dans cet  ordre prédateur des Occidentaux  qui devait durer mille ans. Comme en 1980 les pays anciennement colonisés levaient la tête pour arracher leur indépendance d’un colonialisme que les belles âmes d’un Occident qui dicte la norme en se gargarisant d’une vision des droits de l’homme à géométrie variable Thierry Meyssan écrit : « Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, il y a 77 ans, les Européens (sauf les ex-Yougoslaves) connaissent la paix sur leur sol. Ils découvrent la guerre avec horreur en Ukraine. Dès qu’elle s’enclenche, la guerre interdit les nuances. Elle somme chacun de se positionner dans un des deux camps. Il n’y a plus que des « bons », nous, et des « méchants », ceux d’en face. La propagande de guerre est tellement puissante qu’au bout d’un moment, plus personne ne distingue les faits de la manière dont ils sont décrits. L’homme est devenu un loup pour l’homme. « La guerre cherche toujours à résoudre les problèmes que la politique a échoué à régler. La guerre ne se limite plus au champ de bataille. Il devient indispensable de conquérir les spectateurs. Ce ne sont plus des hommes qui s’affrontent, mais des systèmes de pensée. La guerre se globalise (…) ».

La « fin de l’arrogance » et l’avènement d’un monde du partage

Il ne faut pas penser que le déclin des civilisations arrive brutalement. C’est un long délitement du en partie à une perte des valeurs.. On se souvient de la conférence de Soljenitsyne aux États Unis où il s’inscivait en faux contre l’american way of life au vue des valeurs, préférant à notre entendement les valeurs de l’âme russe. Dans un rapport intitulé : Le monde en 2025, la CIA constate une prise de conscience d’une nouvelle donne à la fois démographique, économique, financière et même dans une certaine mesure, militaire. Pour la première fois, les Américains reconnaissent qu’ils ne seront plus les maîtres du monde. Les États-Unis sont constamment en alerte surtout depuis la perte de leur suprématie économique. L’arrivée du 11 septembre fut du pain bénit. Le Satan de rechange tombait du ciel, l’Islam et terrorisme. Ainsi, furent organisées les expéditions punitives que l’on sait un peu partout semant le chaos, la destruction et la mort.

Cependant des craquements se font entendre, l’Empire est puissant mais il est exsangue sur le plan économique. Pour Ignacio Ramonet, « l’Empire n’a pas d’alliés, il n’a que des vassaux ». Ce basculement inexorable concernant l’avenir du Monde, est rendu nécessaire. L’analyse lumineuse de l’ambassadeur singapourien, Kishore Mahbubani, décrit le déclin occidental : recul démographique, récession économique, et perte de ses propres valeurs. Il observe les signes d’un basculement du centre du monde de l’Occident vers l’Orient : « (…) Même si la politique coloniale européenne touchait à sa fin, l’attitude colonialiste des Européens subsisterait probablement encore longtemps. En fait, poursuit Kishore Mahbubani, celle-ci reste très vive en ce début de XXIe siècle. Souvent, on est étonné et outré lors de rencontres internationales, quand un représentant européen entonne, plein de superbe, à peu près le refrain suivant : « Ce que les Chinois [ou les Indiens, les Indonésiens ou qui que ce soit] doivent comprendre est que… », suivent les platitudes habituelles et l’énonciation hypocrite de principes que les Européens eux-mêmes n’appliquent jamais. Le complexe de supériorité subsiste.. ».

« Quand Kishore Mahbubani auteur d’un ouvrage sur le déplacement du barycentre du monde vers l’Asie, écrit que « le moment est venu de restructurer l’ordre mondial », que « nous devrions le faire maintenant ». Pour lui l’Occident est dans l’incapacité à maintenir, à respecter et encore plus à renforcer les institutions qu’il a créées. Et l’amoralité avec laquelle il se comporte trop souvent sape davantage les structures et l’esprit de la gouvernance mondiale. « Le monde, écrit-il, a perdu pour l’essentiel sa confiance dans les cinq États nucléaires. C’est cette incapacité à exercer convenablement un leadership qui fait que l’Occident est aujourd’hui davantage le problème que la solution.

« Les civilisations, disait Arnold Toynbee, ne sont pas assassinées, elles se suicident ». L’empire américain subit-il le même déclin que son prédécesseur britannique ? s’interroge l’historien Eric Hobsbawm. La suprématie navale fit la puissance de la Grande-Bretagne, la capacité de destruction par bombardement assure celle des États-Unis. Cependant, les victoires militaires n’ont jamais suffi à assurer la pérennité des empires (…) Quand l’ère des empires maritimes arriva à sa fin, la Grande-Bretagne sentit le vent tourner avant les autres puissances coloniales. Son pouvoir économique ne dépendant pas de sa puissance militaire, mais du commerce, elle s’adapta plus facilement à la perte de son empire, Les États-Unis comprendront-ils cette leçon ? Ou chercheront-ils à maintenir une domination globale par la seule puissance politique et militaire, engendrant ainsi toujours plus de désordre, de conflits et de barbarie ? ».

Le président Xi Jinping appelle les BRICS à promouvoir le multilatéralisme

À l’autre bout du monde le monde multipolaire poses jalons d’une façon apaisée et en étroite coopération. Ainsi le président chinois, Xi Jinping, a appelé jeudi les pays des BRIC à assumer leurs responsabilités en consacrant le multilatéralisme, dans un contexte mondial marqué par les menaces à la sécurité induite par la situation en Ukraine et la tendance prise par les États-Unis à exacerber la tension en Europe de l’Est. Lors d’un discours intitulé « Ensemble pour un nouveau chapitre de la coopération entre les BRICS », au 11ème sommet des BRICS, qui regroupe le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, le chef d’État chinois a exhorté ces pays à travailler ensemble pour construire une communauté mondiale de sécurité pour tous. « Malgré cela, la paix et le développement restent le thème immuable de l’époque, l’aspiration des peuples de tous les pays pour une vie meilleure reste inchangée, et la mission historique de la communauté internationale de poursuivre la solidarité et la coopération gagnant-gagnant reste identique (…).

« Les négociations ont été clôturées par une déclaration commune  des ministres des Affaires étrangères des BRICS en 25 points. Elle comprend un consensus sur le renforcement du rôle des économies émergentes dans la gouvernance mondiale inclusive, le soutien aux négociations Russie-Ukraine, la lutte contre le terrorisme et le contrôle des armements, ainsi que l’éventuelle expansion des BRICS. Le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi a résumé la position commune des BRICS lors de la réunion en quatre aspects : notamment le maintien du multilatéralisme, la promotion du développement commun, le renforcement de la solidarité et de la coopération. Les experts chinois ont considéré la réunion et le consensus auquel elle a abouti comme la voix d’un large éventail de pays en développement, contrebalançant l’impact négatif des efforts de certains pays pour renverser la mondialisation et former des blocs politiques ».

Contrairement au passé où les réunions des BRICS mettaient davantage l’accent sur le développement et la coopération économiques, les ministres ont confirmé un consensus sur de multiples questions liées à la sécurité. Ils ont par exemple exprimé leur soutien aux négociations entre la Russie et l’Ukraine, souligné que l’ONU devait continuer à jouer un rôle central de coordination dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, appelant à l’adoption rapide de la Convention générale sur le terrorisme. Les voix des pays en développement sont souvent écartées par l’Occident, qui estime représenter l’ensemble de la communauté internationale, (…) Après le conflit entre la Russie et l’Ukraine, le monde est confronté au danger d’une nouvelle confrontation, d’une division et même d’une guerre nucléaire. Les États-Unis veulent isoler la Russie et déclencher une confrontation de type guerre froide »[12].

Le monde multipolaire voulu par les non alignés

Au monde unipolaire et dominé par l’Occident, écrit Alain Gresh, succède une nouvelle géopolitique marquée par la multiplication des acteurs influents. « La fin de l’arrogance », titrait l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le 30 septembre, avec ce sous-titre : « L’Amérique perd son rôle économique dominant ». Quinze ans plus tard, nous entrons dans un « monde post-américain ».

Ainsi les pays non alignés ne veulent pas qu’on leur force la main à prendre position contre la Russie. Le dernier vote aux Nations unies a montré que la « Communauté internationale » mobilisée contre la Russie, se résument aux pays occidentaux et à leur satellites. Ainsi pour la première fois dans un conflit les pays du Sud n’ont pas pris partie malgré les pressions. Dans une contribution « Quand le Sud refuse de s’aligner sur l’Occident en Ukraine ». Alain Gresh explique la prudence  de ces pays. L’attitude des monarchies du Golfe, pourtant alliées de Washington, est emblématique de ce refus de prendre parti : elles dénoncent à la fois l’invasion de l’Ukraine et les sanctions contre la Russie. Ainsi s’impose un monde multipolaire où, à défaut de divergences idéologiques, ce sont les intérêts des États qui priment. Si, au Nord, les voix discordantes sur la guerre en Ukraine restent rares et peu audibles tant une pensée unique en temps de guerre s’est à nouveau imposée. elles dominent au Sud, dans ce « reste du monde » qui compose la majorité de l’humanité et qui observe ce conflit avec d’autres lunettes. Sa vision a été synthétisée par le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), M. Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui regrette que le monde n’accorde pas une importance égale aux vies des Noirs et des Blancs, à celles des Ukrainiens, des Yéménites ou des Tigréens, qu’il « ne traite pas la race humaine de la même manière, certains étant plus égaux que d’autres ». Il en avait déjà fait le triste constat au cœur de la crise du Covid-19. C’est une des raisons pour lesquelles un nombre significatif de pays, notamment africains, se sont abstenus sur les résolutions de l’Organisation des Nations unies (ONU) concernant l’Ukraine – des dictatures bien sûr, mais aussi l’Afrique du Sud et l’Inde, l’Arménie et le Mexique, le Sénégal et le Brésil ».

Conclusion

Sans conteste l’Europe est la grande perdante. Les États Unis ont provisoirement redoré leur économie en siphonnant les commandes d’une Europe asphyxiée prête à payer l’énergie du GNL américain extrait du gaz de schiste même au prix d’une démolition de l’environnement. De même le complexe militaro-industriel va engranger des sommes exorbitantes par la vente d’armes. Par ailleurs et comme l’écrit Pepe Escobar : « La Russie est donc en train de gagner non seulement sur le plan militaire, mais aussi, dans une large mesure, sur le plan géopolitique – 88% de la planète ne s’alignent pas sur l’hystérie de l’OTAN. L’une des prochaines étapes clés sera l’élargissement des BRICS, qui coordonneront leur stratégie de contournement du dollar. Le « récit » occidental mythique sur les héros combattants de la liberté imposé depuis février par les médias de l’OTAN s’est effondré d’un seul coup ».

Cette façon de faire de l’Occident est condamnée. À terme, on s’apercevra que les slogans creux des droits qui sont ceux exclusifs de l’homme blanc en Occident – encore qu’il faille noter que même dans ces sociétés la fracture est totale entre les nantis et les pauvres « A Beastly Century », « un siècle bestial » terme, utilisé par Margaret Drabble, pour décrire le XXe siècle. Il y eu en effet, environ 231 millions de morts en 100 ans de guerres et conflits. Tout ceci pour tenter de garder, en vain, la suprématie sur des hommes qui aspirent quelles que soient leurs latitudes à une égale dignité. Ce siècle sera assurément aussi celui de la guerre de tous contre tous et de la guerre contre la Nature. C’est en définitive, un déclin du de la civilisation dans son ensemble. C’est l’heure du « chacun pour soi ». Pourtant l’humanité solidaire devrait aspirer à la paix évitant le partage du monde devra militer pour un monde du partage qui lui permette solidaire de rendre la Terre vivable.

À cette tentation du toujours plus et de la guerre de tous contre tous les mots prononcés par Alexandre Soljenitsyne à Harvard devraient être pour nous un projet de ressourcement pour une quête de l’être et non de l’avoir. Extrait du discours : « Si le monde ne touche pas à sa fin, il a atteint une étape décisive dans son histoire, semblable en importance au tournant qui a conduit du Moyen-âge à la Renaissance. Cela va requérir de nous un embrasement spirituel. Il nous faudra nous hisser à une nouvelle hauteur de vue, à une nouvelle conception de la vie, où notre nature physique ne sera pas maudite, comme elle a pu l’être au Moyen-âge, mais, ce qui est bien plus important, où notre être spirituel ne sera pas non plus piétiné, comme il le fut à l’ère moderne. Notre ascension nous mène à une nouvelle étape anthropologique. Nous n’avons pas d’autre choix que de monter … toujours plus haut ».

Tout est dit.

Chems Eddine Chitour
Adblock test (Why?)

Source : Lire l'article complet par Réseau International

Source: Lire l'article complet de Réseau International

À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You