Des plats réchauffés comme médecine préventive

Des plats réchauffés comme médecine préventive

L’auteur est médecin vétérinaire. Il habite Maniwaki.
 

La politique poursuivie depuis 2014 de fermer les cuisines des CHSLD pour les centraliser et nourrir les aînés avec des plats réchauffés, préparés deux à trois jours auparavant, n’a pas contribué à les renforcer face à la COVID.

En 2014 dans une USLD (unité de soins de longue durée) française, 36 % des aînés présentaient un déficit et 20 % une carence en vitamine C. Évalue-t-on régulièrement le profil métabolique des aînés afin de déceler des carences? Entre autres les vitamines C et D, le sélénium, le zinc, qui réduiraient la gravité de la COVID ?

Tout le monde sait que réchauffer un plat lui fait perdre de la valeur alimentaire, sans parler du goût. D’autant plus qu’on doit utiliser dans ces cuisines industrielles des aliments déjà transformés.

On prive les résidents d’un de leurs rares plaisirs, ce qui n’est pas sans affecter leur moral. Idem pour les préposés, médecins, infirmières, diététiciens, qu’on oblige à faire le contraire de ce qu’on prône : la prévention par une meilleure alimentation.

Quel contraste avec le Danemark, où 80 % des aliments servis aux aînés sont biologiques.

En fait, il est probablement nocif de nourrir les gens affaiblis avec des plats réchauffés.

Deux expériences menées avec un coxsackievirus (maladie de Keshan), puis avec un virus influenza ont montré qu’administrés à des souris carencées en sélénium, ces virus acquièrent de la virulence et leurs mutants affectent ensuite même les souris non carencées. Finalement, ces gens qu’on néglige, aînés, minorités, itinérants, pourraient, involontairement, se venger.

Les aînés de la Haute-Gatineau ont été parmi les premiers à subir ces plats malgré les protestations des familles. Les aliments arrivent de la cuisine de l’hôpital trois fois par semaine. En janvier 2021, dans un des CHSLD, neuf résidents sur trente-deux sont morts de la COVID.

Le fait que la décision de fermer les cuisines ait été prise alors que le premier ministre et son ministre de la Santé étaient médecins démontre que la politique oblige même des gens informés à prendre des décisions illogiques. Malgré un changement de parti en 2018, on ferme encore des cuisines.

À Ottawa comme à Québec, on coupe dans la santé trop souvent pour dépenser ailleurs.

Est-ce qu’on va trouver à Québec un ou quelques députés des deux partis responsables des fermetures prêts à s’engager à rouvrir les cuisines afin de nourrir convenablement leurs parents et grands-parents ?
 

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