Nous sommes religieusement « emmerdés »

Nous sommes religieusement « emmerdés »

Nous sommes religieusement « emmerdés »

7 janvier 2022 – D’abord que je vous dise une première Grande Nouvelle : l’Église, sous le magistère tortueux et torrentueux du Saint-Père François, a lancé une réforme aux couleurs des temps-devenus-fous du fameux principe de “la Paix et la Trêve de Dieu” qui faisait notamment, dans une myriade d’autres occasions, qu’une église était un refuge de paix (trêve de la violence voulue par Dieu) pour tout fugitif fuyant un ennemi. Cette fois, il s’agit de recevoir les vertueux et de les mettre à l’abri des violences des mécréants, leur vertu étant authentifiée par un “passe-vaccinal”, ou ‘Green Pass’ en langage conciliaire, en bonne et due forme. Ainsi interprèterais-je cette nouvelle, pourtant écrite dans un esprit pas loin d’être mécréant (le “tant pis pour les âmes”, hein) :

« Le cardinal Hollerich, président de la Commission des conférences épiscopales de l’Union européenne, propose une ligne dure contre les non-vaccinés, leur interdire l’église : “A ce stade, nous devons sauver des vies”. Et tant pis pour les âmes…

» Il y a des discussions dans de nombreux pays européens depuis un certain temps pour introduire l’obligation du laissez-passer vert pour entrer également dans l’église. Les experts estiment qu’il est approprié de montrer le ‘Green Pass’ afin de participer à la messe et à d’autres célébrations liturgiques… […]

» Comme le rapporte le journal ‘La Nazione’, le haut prélat a récemment déclaré : “Dans cette phase de résurgence de la pandémie, nous devons sauver des vies. Le passe vert est le bienvenu à la messe”. »

Une petite précision en forme d’anecdote que me suggère mon inculture aventurée parfois sur des chemins inconnus jusqu’alors à ma connaissance, l’aventure de l’évêque de Marseille qui fut portée à mon attention par un documentaire. Lorsque la ville fut touchée par une foudroyante épidémie de peste, en juillet 1720 je crois, le Régent ordonna très rapidement la mise en quarantaine de toute la ville, assurée par un impitoyable bouclage de l’armée. Cela signifiait une mort terrible pour des milliers de gens mais évitait d’infecter la France et peut-être l’Europe. Les édiles communaux de Marseille ainsi que l’évêque furent avertis de la mesure et il leur fut offert de quitter la ville. Tous refusèrent. L’évêque, né Henri-François-Xavier de Belsunce de Castelmoron, passa les trois mois de quarantaine à soutenir les malades et à donner l’extrême-onction aux agonisants qui jonchaient les rues.

« Quand la contagion commença de se ralentir, M. de Belsunce, à la tête de son clergé, se transporta à l'église des Accoules : monté sur une esplanade d'où l'on découvrait Marseille, les campagnes, les ports et la mer, il donna la bénédiction, comme le pape à Rome, bénit la ville et le monde (Urbi et Orbi) : quelle main plus courageuse et plus pure pouvait faire descendre sur tant de malheurs les bénédictions du ciel ? » (Chateaubriand, ‘Mémoires d’Outre-Tombe’)

L’évêque n’avait pas de ‘Green Pass’ et nous étions in illo tempore, – si lointains, si enfuis qu’on les croirait d’un autre monde où régnaient quelques simulacres d’héroïsme et d’abnégation comme autant de privilèges, au milieu de régimes et de croyances épouvantables que la moraline postmoderne réprouve, – non, plutôt qu’elle déteste, qu’elle hait en vérité… Quelles mœurs insensées ! Quel nom insupportable, l’évêque !

…Ce dégoût d’un temps heureusement disparu me ramène prestissimo à cette bien-plus-bienheureuse époque qui est nôtre… Ainsi se confirme-t-il officiellement, grâce au cardinal Hollerich, que l’aventure covidienne est bel et bien une entreprise religieuse à laquelle l’Église, enfin revenue à de meilleurs sentiments, participe de plain-Pass.

Cela n’est un hasard en aucune façon, – je veux dire cette incursion de la religion dans la crise-Covid depuis qu’elle s’est “vaccinalisée”. La remarque est de plus en plus fréquente sur l’espèce de religiosité qui entoure le vaccin, qui ressemble un peu sinon beaucoup à ce “culte du cargo” dont Orlov nous a parlé récemment à deux reprises. L’analogie est heureuse car Orlov suggérait l’image (en type inverti) à propos des pays de l’UE, du gaz et de la Russie, ce qui amenait ces pays si jaloux de leur position au sommet de l’ultime civilisation aux mœurs de ces tribus indigènes qui développèrent ce “culte” ; la différence étant que les indigènes y avaient été contraints par l’invasion de la civilisation et des essais nucléaires sur-atolls de l’après-guerre réduisant en poussières leurs traditions millénaires au profit des pizzas et des bières que leur amenaient les avions-cargos de l’U.S. Air Force.

Pour nous, le cas est différent. La chute dans le totémisme dont la figure principale se nomme Pfizer n’est pas le résultat d’une brutale catastrophe provoquée par la modernité, mais au contraire le produit de notre intense satisfaction de nous-mêmes, de notre ‘hubrisme’ (ou “syndrome d’hubris”) organisant notre accomplissement fasciné dans la modernité enfin conduite à son extrême. Cette religion-totémique du vaccin s’est développé comme feu de forêt en Californie, depuis le cours de l’année 2020 ; elle constitue aujourd’hui l’étendard d’une véritable guerre de religion. Inutile de vous dire de quel côté religieux se situent le progressisme, l’élan sociétal, la globalisation-heureuse, les guerriers de la modernité luttant pour la gloire de cette « Ville dont le Prince est un enfant », avec ‘God On Our Side’. (C’est une  image [et une musique] certes : en fait de ‘God’, il s’agit du Dieu-Immunité, du Dieu-ZéroVirus.)

L’écho en résonne partout, de façon de plus en plus appuyée, – il s’agit de suivre tel ou tel débat sur telle ou telle plateforme. Le 4 janvier 2022 sur une vidéo (à partir de 21’28”) bien suspecte comme tout ce qui touche au personnage, le professeur Raoult interrompait un instant ses explications d’épidémiologiste pour faire ces remarques :

« Il y a un effet de conviction qui a été dit d’une manière intéressante dans le Journal [inaudible] par le directeur du Centre Médical des Etats-Unis ; il était interviewé et il dit “ça devient de plus en plus difficile de faire de la science” du fait de la passion politique et claniste qui existe actuellement… Actuellement, je ne sais pas, les gens doivent manquer de religion, mais le vaccin est devenu une religion, c’est devenu violent, il y a des militants, des prêtres, il y a un Directeur Général de la Science Publique qui passe son temps à intervenir dans la presse en disant “Eehhh !”, il y a des gens qui disent “Oui, ceux qui ne se vaccinent pas sont des assassins !”… Donc, on a l’impression d’une guerre de religion qui est apparue…

» Mais attendez, il s’agit juste de voir si les choses marchent, marchent pas, on peut avoir le droit de changer d’avis… »

Attendez vous-même, professeur ! Il s’agit bien d’une guerre de religion, ou plutôt d’une guerre de conversion sous forme d’une croisade  des non-croyants par les nouveaux illuminés du culte du vaccin. Il s’agit de vous faire faire votre révérence devant le Totem-Pfizer, de marmonner quelques mots de contrition et de conviction (dans l’ordre), déposer quelques présents en sacrifice (par exemple, quelques boites d’ Hydroxychloroquine prêtes à brûler) et de repartir, le visage soudain illuminé, avec 41,9° de fièvre dans les yeux mais pas de Covid, à la poursuite du prochain hérétique qu’on va rencontrer, pour, nom de Dieu-Pfizer, l’empaler sur une seringue et « l’emmerder jusqu’au bout ».

De là à philosopher un peu, à théologiser, à rappeler que Malraux disait que « le XXIe siècle sera religieux ou ne sera pas » (ou bien disait-il : “spirituel” ? Ou bien était-ce quelqu’un d’autre ?), il n’y a qu’un trait de plume qu’il n’est pas vraiment nécessaire de laisser traîner trop longtemps. Tout cela est tellement simple, n’est-ce pas ?

L’explication est de la plus grande perspective, celle de l’évidence. Il n’y a jamais eu crise plus simple que celle du Covid, que les autres, que la structure crisique et que la Grande Crise : fantastique complexité dans les détails, dans les postures, dans les simulacres, dans les démonstration, et simplicité sublime de l’évidence, jusqu’à ce que les cosmologues nomment l’horizon de l’événement, au-delà duquel repose la vérité-de-situation cosmique.

Gare à vous, hérétiques, gare à nous, même les vaccinés-cargos qui ne veulent pas embrasser le Totem, tous hérétiques à la fin ! Les brasiers nous attendent, ils s’essaient déjà à l’étincelle. Par chance et bonheur, je vous le dis de source confirmée : auparavant, le ciel leur tombera sur la tête.

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

À propos de l'auteur Dedefensa.org

« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

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