RapSit-USA2022 : La crise-Trump

RapSit-USA2022 : La crise-Trump

RapSit-USA2022 : La crise-Trump

Ce jour du premier anniversaire de la terrrrrible insurrection du 6 janvier 2021, Donald Trump devait donner une conférence de presse, par défi et pour réaffirmer la justesse de sa position de déni de ce qui lui est reproché tout en consolidant ce qu’il croit être la voie royale vers sa réélection de 2024. Il a changé d’avis, il a annulé. L’argument est du Trump pur jus, d’ailleurs pas infondé mais si court, si décontextualisé, si pleutre et couard en un sens qui n’a plus rien à voir avec le Trump tonitruant qu’on a connu.

« Dans un communiqué, Donald Trump a imputé sa décision [d’annulation] au “parti pris et à la malhonnêteté” des médias, ainsi qu'à la commission de la Chambre des représentants qui enquête toujours sur le 6 janvier et le rôle présumé de l’ancien président dans l'instigation de l'émeute. “À la lumière de la partialité et de la malhonnêteté totales du comité d'enquête sur le 6 janvier, composé de démocrates et de deux républicains traîtres à leur parti, et des médias ‘FakeNews’, j'annule la conférence de presse du 6 janvier à Mar-a-Lago jeudi”. »

Dans cet article de RT.com, nous avons choisi de citer aussi quelques réactions de lecteurs, dans un sens que l’on jugerait majoritaire ; il s’agit des réactions de ceux que l’on pourrait dire désormais désigner comme des “trumpistes-trompés”, et elles sont extrêmement vives, furieuses, et dans tous les cas défavorables dans un rapport significatif.

Martin Riggs® : « Il n'a jamais été un homme de principes, facilement manipulé et influencé par ceux qui sont plus intelligents et trompeurs que lui. J'espère que Ron DeSantis se présentera comme POTUS en 2024 et que ce type [Trump] prendra simplement sa retraite, laissant le souvenir de ce qui aurait pu être réalisé et qui ne le fut pas. »

AmericaNotReal : « Trump montre une fois de plus qu'il est un gigantesque couard et qu'il plie sous la moindre pression. Comme si capituler devant une révolution de couleur n’était pas suffisant, il n’a même pas le courage d’en parler (ou d’en écrire !). »

En France où l’on retarde toujours un peu, on découvre à l’occasion du premier anniversaire de l’insurrection-bouffe du 6 janvier que Trump compte encore, qu’il pourrait même être favori pour 2024. Aux USA, sauf pour la censure de cette presseSystème qui est l’essentielle source d’information-USA des Français, cette position de Trump est évidente depuis le 21 janvier 2021 (inauguration de Joe Biden). Manque de chance pour les mêmes Français bien informés (les journalistes, les experts et les diplomates), cette certitude est en train de perdre beaucoup, beaucoup de son crédit.

• Nous rappelons aimablement et régulièrement que Trump est, aux USA et pour le monde civilisé du bloc-BAO, l’initiateur des vaccins super-speed (Pfizer, Moderna et le reste). Il reste un chaud partisan de la vaccination.

« “…l’on se rappelle qu’il y eut une réunion le 2 mars 2020 (je répète : ‘2020’), à la Maison-Blanche, entre Trump & son équipe d’une part, les grands patrons-friqués de Big Pharma d’autre part. Le 2 avril 2020, il y eut le lancement par la Maison-Blanche du programme ‘Operation Warp Speed’, Trump annonçant que par ce processus pouvoir fédéral/secteur privé accéléré, il y aurait des vaccins à la fin de l’année (2020).”… »

• Aux USA, bien plus qu’ailleurs et notamment la France, la question du Covid puis la question de la vaccination ont été immédiatement “politisée”. La question de la vaccination, est devenue une formidable référence, sinon la référence fondamentale de la “guerre civile froide” (ou “de communication”) qui opposent aux USA les démocrates-progressistes (pro-vaxx) aux républicains-populistes (anti-vaxx). Les partisans de Trump étaient derrière lui sur des thèmes bien précis depuis 2015-2016 : ce n’était pas la personnalité ni la stature de Trump qui les avaient attirés mais bien son discours et ses positions reprenant ceux des populistes, – Trump n’étant alors, lors de l’élection de 2016 qu’un « cocktail-Molotov humain » lancé par la foule des sans-grades et des sans-dents sur les friqués du Système à Washington D.C. Ainsi devrait-on commencer à distinguer la contradiction radicale qui se met en place.

• Effectivement, depuis un meeting d’août 2021 en Alabama où il a vanté la vaccination, Trump devrait s’être aperçu que ses partisans sont adversaires intransigeants de la vaccination, qu’ils le huaient lorsqu’il en faisait l’éloge, donc qu’il était préférable qu’il n’en, parle plus. Encore lors du dernier meeting en date de décembre 2021 qui av mal tourné, on a vu qu’il n’en est rien ; Trump continue à vanter la vaccination sans mesurer ni même comprendre l’hostilité qu’il exacerbé chez ses partisans.

« …Ainsi, le sommet de drôlerie dans cette caverne qui prend avec grande joie les rayons de la lumière comme leur bateau pourri prend eau, c’est bien cet écho qui nous est venu d’Alabama, où l’ex-président et futur-candidat qui terrorise toutes nos élitesSystème “sophisticated-vaccinated” tenait meeting, avec grand succès et beau rassemblement de foule, et qui oublia dans quel sens tournait, aujourd’hui, les aiguilles d’une montre, s’emportant jusqu’à exhorter ses partisans à se faire vacciner comme au bon vieux temps des débuts du Covid ; et alors, devant les réactions de la foule entretemps décillée, semblant un instant presque ressembler à Joe Biden slalomant au milieu des nouvelles de l’aéroport de Kaboul…

» “Et vous savez quoi ? Je crois totalement en vos libertés. J’y crois. Vous devez faire ce que vous avez à faire, mais enfin je vous recommande ceci : Faites-vous vacciner. Je l’ai fait. C’est bon. Faites-vous vacciner”, a déclaré le président Trump, puis cette déclarations provoquant aussitôt de très fortes huées de la part de la foule. “Vous avez… non, c’est bon, c’est bon. Vous avez vos libertés, mais il se trouve que j’ai pris le vaccin. S’il ne fonctionne pas, vous serez les premiers à le savoir, [je vous le dirais]. D’accord ? J’appellerai l’Alabama et je dirai : ‘Hé, vous savez quoi ?’ Mais pour l’instant ça marche. Mais euh, bon, vous avez vos libertés. Vous devez les protéger, vous devez les maintenir. Vous devez maintenir vos libertés et vous devez ramener vos enfants à l’école. » (Le coup des “enfants à l’école”, c’est beaucoup plus assuré que l’encouragement au vaccin, on se rattrape comme un peu.) »

• Le 5 janvier 2022, David Haggith, auteur et prolifique commentateur, éditeur du site The Great Recession Blog, signe un article dans RT.com : « La soutien de Trump à la vaccination pourrait lui coûter la victoire en 2024 ». Haggith rappelle les occurrences déjà citées, en ajoute d’autres, donne des précisions, des témoignages, ajoutant que ses partisans commencent également à reprocher à Trump son manque de soutien aux centaines (plus de 500) de personnes arrêtées au cours de la terrrrible insurrection du 6 janvier, mis en prison préventive dans des conditions épouvantables, certains jugés depuis et condamnés à des peines extrêmes. Dans l’article de Haggith, on remarque surtout l’activisme désormais anti-Trump d’Alex Jones, fameux ‘conspirationniste’ mille fois condamné au tribunal de la vertu de presseSystème, qui mobilisa les foules pour Trump en 2016 et qui en est revenu ‘with a revenge’…

« À partir de là, Jones a produit une autre émission pour dire : “C’est la fin de la civilisation… Vous vénérez littéralement Fauci, Trump ! Bon sang, nous combattons Bill Gates et Fauci et Biden et le Nouvel Ordre Mondial et Psaki et le groupe de Davos… et maintenant nous avons Trump dans leur équipe ! Pour moi, Trump c’est fini… Il s'est totalement détruit avec ça. Trump aurait pu être notre champion, mais à mon avis, nous devons passer à autre chose.”

» Jones a ensuite interviewé un autre partisan de Trump, ami et invité de Trump à Mar-a-Lago, Wayne Allyn Root, qui a appelé à une “intervention” parce que Trump souffre d’un “délire total”. Root a dit qu'il recommanderait à Trump de modifier complètement sa position pour se concentrer contre les décrets de Biden et abandonner son soutien aux vaccins. À cela, Jones a répondu : “Donnez-lui quelques conseils pour s’y prendre, par exemple qu’il dise ‘Hé, nous avions peur. Nous ne savions pas. Nous avons foncé dans cette histoire de vaccins…’ Nous lui avons même suggéré une façon nuancée et habile de s’en sortir, et il ne l’a pas fait. C'est pourquoi je commence vraiment à voir rouge… CNN fait l'éloge de Trump en ce moment ! C’est vraiment horrible.”

» Root, qui prétend être un spécialiste des campagnes électorales, a averti que, si Trump continue ainsi, il “commettrait un suicide politique parce que, lorsque vous vous rangez du côté des démocrates sur des questions clés qui mettent en colère votre base républicaine, vous perdez la base, mais vous ne gagnez pas un seul vote démocrate… Il se présente aux élections. Il n’obtient pas un seul vote démocrate… et il perd un tiers de la base, et il perd une course serrée pour sa réélection.” »

On comprend alors combien ce “recul” de Trump, sur sa conférence de presse d’aujourd’hui où l’on fête le premier anniversaire de la chose affreuse d’il y a un an, en a irrité plus d’un et encore plus. On comprend alors que commence à se poser la sérieuse possibilité que le meilleur candidat pour les républicains, pour 2024, ne soit pas Trump. Encore une fois, la vaccination est un tel enjeu aux USA que le maintien de sa ligne actuelle par Trump lui coûterait sans aucun doute sa popularité, alors que la personnalité de Trump n’encourage pas à penser qu’il puisse y avoir un changement de cap de sa part.

Devraient alors commencer les spéculations sur les candidats potentiels au remplacement d’un Trump défaillant. Nous avons depuis longtemps signalé le nom de Ron DeSantis, gouverneur du puissant État de la Floride, qui, pour nombre de domaines, et notamment la crise-Covid, a pris l’habitude de passer outre aux décrets fédéraux de Biden sans d’ailleurs soulever un zèle particulier pour contrarier ce comportement indépendant, ce qui est une bonne mesure de son poids et de son autorité. Bien entendu, on retrouve son nom (celui de Pence nous inspirant beaucoup moins de confiance et d’intérêt) dans le texte de Haggish :

« Jusqu’à ces incidents, les sondages pour les primaires républicaines de 2024 montraient Trump avec une bonne avance pour être à nouveau le candidat du parti à la présidence. La question est de savoir si son soutien aux vaccins lui coûtera suffisamment de voix pour permettre à un autre espoir, – comme le gouverneur de Floride Ron DeSantis ou l'ancien vice-président Mike Pence, – de le dépasser. »

La conclusion rejoint notre introduction, et elle doit être martelée tant elle est d’une considérable importance, – notamment pour le cas français, où nous pensons qu’on peine à prendre conscience de ce fait. La crise-Covid est d’une importance si énorme que, non seulement elle touche bien d’autres domaines que le seul sanitaire, mais plus encore elle se manifeste moins par la mainmise “à bas-bruit” (!!) d’une faction (globaliste) sur le reste que par son inverse, c’est-à-dire une lutte politique formidable qui ne cesse de grandir et de faire un terrible tintamarre, voire une lutte de civilisations tant les points de vue “sanitaires” qui s’opposent se mélangent (sans toujours correspondre d’ailleurs) avec les points de vue beaucoup plus larges et fondamentaux de ce que nous nommons la Grande Crise (GCES). Il est alors très important de suivre avec cet état d’esprit les méandres de cette crise-Covid, les conditions changeantes, pour, à chaque séquence, établir un nouveau processus d’identification des positions du Système et de l’antiSystème et établir sa position en fonction de cette identification.

 

Mis en ligne le 6 janvier 2022 à 15H30

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

À propos de l'auteur Dedefensa.org

« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

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