Gaudete, Christus est natus, ex Maria virgine, gaudete !

Gaudete, Christus est natus, ex Maria virgine, gaudete !

Réjouissez-vous ! C’est Noël. Allez, on se télétransporte en imagination à Bethléem où va naître, dans le dénuement le plus total, au milieu des bestiaux, en plus pas les plus nobles, des bourrins de chez bourrins, l’enfant de Jo & Marie, des gens tout simples, sans une thune, carrément des SDF de soir-là (ils ont galéré pour trouver une clinique), un bébé qui va changer le monde, mais alors radicalement de chez radicalement.

Marie, si tu nous écoutes, le fruit de tes entrailles est béni.

Pour les vieux

Pour les jeunes

Quand on y pense, ça n’a pas dû être de la tarte, pour Marie, d’accoucher au milieu d’une étable, avec un âne, un bœuf, en plus un coup de sabot est vite arrivé. Heureusement, miraculeusement, rien n’est arrivé à la mère et à l’enfant (imaginez, si y avait eu un problème, le monde n’aurait pas été le même, ou alors un autre messie serait arrivé, mais on va pas se lancer dans les hypothèses), donc le bébé naît sans encombre, malgré le froid, et encore, les animaux font de la chaleur humaine allait-on dire, on a vu une fois dans un documentaire sur les châteaux forts que les châtelain et châtelaine au départ vivaient sans électricité, vers le XIIIe ou XIVe siècle, juste au-dessus de l’étable : les animaux en hiver servaient de chauffage en sous-sol, c’est pas des conneries.

Le petit Jésus va grandir et devenir un ado original puisque, à peine majeur, il va se permettre de contrer les paroles des sages dans les syna de l’époque. Honnêtement, il a dû bien faire chier sa famille avec son QI de 275, on voit ça comme ça, un gars avec un THP, très haut potentiel. Et comme la seule culture de l’époque c’était la Bible, le premier Testament, eh bien il a dû lire ça de fond en comble, apprendre les passages qui ont matché avec son imagination, et il s’est incarné dans le Messie qui était annoncé dans le Livre. C’est aussi con que ça.

De la même façon, quelques siècles plus tôt, en Grèce, notre berceau civilisationnel, les petits enfants lisaient un seul livre, l’Iliade, et rêvaient de devenir Ulysse (pas forcément le cyclope, sauf ceux qui étaient borgnes ou avaient un problème à un œil). Les filles devaient rêver d’être Pénélope (certaines, les plus délurées, les sirènes qui tentaient Ulysse sur le rafiot), d’attendre sagement et fidèlement leur héros revenu de voyage. C’est romantique, et c’est toujours un peu comme ça dans les couples modernes, sauf que Pénélope bosse aussi, et parfois à la caisse du Franprix. C’est nettement moins funky mais structurellement, ça ressemble.

Donc Jésus grandit, s’emmerde à bosser pour son vieux, s’embrouille avec lui, et quitte tout comme un hippie pour faire la route. Il a en tête d’être celui qui doit venir, et il rafle des potos en route. Il impressionne, il commence à parler par ellipses, il dit des trucs mystérieux, des paraboles, il raconte des histoires à double sens, il est au-dessus du lot, nettement. Les apôtres – son crew – ne pigent pas tout, mais ils sentent qu’ils sont sur un truc chaud. C’est ça ou les boulots de merde de toute façon, et on vit qu’une fois, alors autant tenter le grand saut. Et Jésus en plus leur dit de pas flipper. Quand tu es un jeune mec, tu n’as pas envie de passer pour une fiotte devant le groupe, donc tu te dépasses, même si ça te coûte. Sauf si c’est un groupe gay, mais bon, là on s’écarte du sujet. Évitez de nous interrompre avec des interventions inutiles, merci.

Les apôtres, c’est un peu comme les sept nains, y a plusieurs personnalités : le préféré de Jésus, le tendre (on a oublié son prénom, parce que y a que les prénoms qui sont restés), le mec qui pige plus vite que les autres, le naïf, le comptable (Judas gère la thune du groupe, bonjour comment que ça va lui porter malheur, la rassrah), sûrement que y avait un fada aussi, on a toujours un fada dans une bande, un intello, un rigolo… Probablement un alcoolo parce que sur la route, enfin, à la rue, on en trouve beaucoup. Il faut beaucoup de force pour ne pas boire ou ne pas se camer quand on galère.

Ceux qui pigent le danger, ce sont les bourges de l’époque, les grands prêtres juifs, qui sentent le retour du réel les menacer, le populo qui leur demande des comptes, genre « vous vous faites plein de thunes alors que Jésus dit des trucs nobles et il a pas un flèche », genre « il est pur et vous impurs, sales bâtards on va vous lancer des cailloux ». Il y aura toujours, chez les juifs, les pauvres et le gratin, les petits artisans de la rue Krochmalna et les gros banquiers enrichis dans la dette, le bas et le haut, le peuple et l’élite. Ça n’a pas changé au XXe siècle et parfois, ça a viré au tragique parce que les uns se sont un peu débarrassés des autres pour protéger leur cul. Le coup du lézard, on appelle ça.

Jésus monte à Jérusalem et fout un boxon pas possible dans les hautes sphères car il est populaire. En plus les gonzesses l’adorent, c’est la rock star de l’époque, il soigne tout le monde, même les putes, et balance du lourd sur les salauds. Il applique un nouveau règlement qu’il dit être dicté par son Père, on met une maj parce qu’il s’agit pas de Jo, qui a disparu des radars, ça a dû friter entre le père et le fils. D’ailleurs Jésus, quand il devient le Christ, l’incarné, l’homme qui surgit des textes, eh bien il dit qu’on peut pas entrer dans son Royaume si on reste dans sa famille, faut tout quitter, tout lâcher. Et vivre en risque. C’est ça la vie, puis la vie éternelle si on suit son raisonnement. Mais là il faut croire, parce que c’est invérifiable, puisqu’il faut mourir pour savoir. Faut truster Jésus, quoi.

Cependant, et c’est le revers de la médaille sinon ce serait trop facile, il faut accepter de s’en prendre plein la gueule parce qu’aujourd’hui t’as plein de gens qui disent ouais, Jésus c’était cool et tout, les salauds de l’avoir crucifié, d’accord mais dès qu’une sorte de Jésus avec du talent et de l’amour apparaît, il s’en prend plein la gueule par les mêmes qui disent admirer le premier Jésus de l’histoire ! Faut savoir les gars ! Faut ouvrir les yeux, merde. Soit vous aimez Jésus, dans ce cas vous aimez les Jésus d’aujourd’hui, car le Christ il a dit que d’autres arriveraient après lui, et c’est pas fini : les bourges ont pas fini d’en chier ! Mais aussi de crucifier…

Comme la croix et les clous ça fait mauvais genre, et que les juifs l’ont payé cher en termes de réputation (jusqu’à Vatican II, environ), aujourd’hui les dominants crucifient autrement, en punissant économiquement, en dénonçant à la vindicte populaire après avoir bien monté la tête du peuple contre des nouveaux Jésus potentiels. En gros ils les butent avant. Car c’est ça la grande crainte, toujours la même : qu’un véritable Élu sorte du peuple et renverse la table du pouvoir, avec toutes les victuailles volées aux pauvres et le vin qui rend ivre de pouvoir et de haine. Tu m’étonnes qu’ils ont compris la leçon ! Comme le roi Hérode, tu repères les mômes qui risquent de devenir des Jésus et tu les butes ! Il attaque dans l’œuf, la crevure ! Remarquez, aujourd’hui c’est pas différent, avec l’Éducation nationale qui fait tout pour pas fabriquer des petits Jésus, même on dirait qu’elle a pour programme de fabriquer des petits diables, des sauvageons, tout sauf Jésus, TSJ !

Manque de pot pour les crevures, des Christ, il en viendra d’autres, les salauds en tueront pas mal dans l’œuf, ils en feront se suicider tellement leur monde à eux est dégueulasse et laid, mais ça finira par éclore de partout, et alors là, la partie sera belle.

Bon, soyons honnêtes, on n’y est pas encore, en attendant on lève notre épée de conscience et on continue à se battre contre les Mêmes. À un contre cent, mais c’est pas grave, au moins on sera pas morts pour rien.

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À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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