L’ascension du fils de Kadhafi sème le chaos dans les élections libyennes et inquiète l’Occident

L’ascension du fils de Kadhafi sème le chaos dans les élections libyennes et inquiète l’Occident

par Jade.

Les élections présidentielles et politiques prévues le 24 décembre en Libye n’auront pas lieu. C’est désormais certain. Seule une communication officielle de la Haute commission électorale nationale est attendue. La Libye risque une nouvelle passation de pouvoir, car le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah et le Chef de l’État Mohamed Younis Ahmed al-Manfi auraient été démis de leurs fonctions en même temps que les élections. Leur obligation était achevée et liée à la consultation électorale.

La candidature de Saif Al Islam Kadhafi a détruit l’équilibre déjà précaire entre les factions concurrentes pour le pouvoir en Libye. Le pays est divisé en trois grandes zones d’influence. La Tripolitaine est en grande partie sous la protection du gouvernement turc, la Cyrénaïque – actuellement la seule région « calme » – est gouvernée par l’Armée nationale libyenne dirigée par le général Haftar et est sous influence russe et égyptienne. Et enfin le Fezzan, réservoir d’une grande partie de la richesse libyenne avec 70% des hydrocarbures. C’est précisément dans la circonscription de Sebha, la ville la plus importante du Fezzan, que Saif Al Islam Kadhafi avait présenté sa candidature à la présidence de la République libyenne.

Les pressions de la communauté internationale pour célébrer le vote sont au point mort en raison des frictions entre les différents acteurs de la politique libyenne. Si le vote était vraiment libre, la Libye choisirait sans aucun doute Saif Al Islam comme nouveau chef d’État. C’est le résultat de tous les sondages préélectoraux réalisés par les médias et les opérateurs de médias sociaux ces dernières semaines. Le nom de Kadhafi aurait eu raison de tous les concurrents : une défaite d’époque pour les Nations unies et pour les nouveaux dirigeants de la Libye d’après 2011.

Des signaux clairs émanent des domaines politique et militaire. La semaine dernière, Tripoli est à nouveau passée sous le contrôle de milices armées. La Brigade Al Samoud du Colonel Salah Badi a montré l’inconsistance totale du duo Dbeibah/AlMenfi. En quelques heures, les véhicules du colonel Badi ont mis sous contrôle les points clés du pouvoir à Tripoli, du palais présidentiel au ministère de la Défense. Au même moment, l’armée nationale lybienne assiégeait la ville de Sebha. L’objectif des troupes du général Haftar était de mettre la 116ème Brigade sous leur contrôle. Mission accomplie. L’armée d’Haftar contrôle désormais deux des trois principales régions libyennes.

Ce qui semble être le prélude à une guerre civile est en fait un « jeu de risk » qui sert à repositionner les forces sur le terrain et à rétablir un équilibre stable. Pour Dbeibah et Al Menfi, il n’y a aucun espoir de rester à la tête du pays après la date limite du 24 décembre. Le grand laborieux est Aquila Saleh, ancien chef d’État en Libye entre 2014 et 2015. Après avoir quitté ses fonctions au profit de Fayez Al Serraj (le président imposé à la Libye par la communauté internationale), Saleh a poursuivi son travail de texture politique depuis Tobrouk. Candidat aux élections du 24 décembre, l’homme politique libyen a réussi à trouver une solution qui satisfait toutes les forces en présence. Une solution « unitaire » qui consiste à être tous alignés contre le retour d’un Kadhafi au pouvoir.

Ainsi, les rivalités éternelles sont destinées à se transformer en alliances commodes dans un avenir proche. Le plan de Saleh implique la création de certaines figures de garantie. Avec le leader âgé originaire de la ville d’Al Qubbah comme président de la nation, la direction du gouvernement serait confiée au pro-turc Fathi Bashaga, ancien ministre de l’intérieur du gouvernement Al Serraj. Le ticket Saleh-Bashaga n’est pas nouveau. Les deux hommes se sont présentés ensemble lors des votes finaux du Forum de dialogue politique libyen à Genève (LPDF, une série de réunions intra-libyennes commencée fin 2020, visant à aboutir rapidement à des élections libyennes et à la légitimité todémocratique des institutions libyennes). Le vote du 18 janvier 2021 a vu Saleh et Bashaga (tous deux soutenus par le département d’État américain) battus de cinq voix par deux politiciens pratiquement inconnus : l’actuel Premier ministre Dbeibah et le président Al Manfi.

Le gouvernement libyen aura également deux vice-présidents. Le nom de l’un d’entre eux est sûr : Khaled Al Misri, l’un des dirigeants des Frères musulmans en Libye. Al Misri avait annoncé depuis des mois que la confrérie ne participerait pas aux élections.

Il reste à clarifier le rôle à attribuer au troisième acteur clé de la Libye : le général Haftar. Ce dernier a joué un rôle de médiateur entre le commandant de l’Armée nationale libyenne et l’ancien ministre de l’Intérieur Bashaga. Haftar, ou celui qui le remplace, aura pour tâche de coordonner le système de défense militaire de l’ensemble de la Libye. Il y a seulement un an et demi, les milices de Haftar et les troupes du gouvernement national (soutenues par le contingent turc) se sont affrontées dans l’opération Volcan de la rage pour la conquête de Tripoli. Un long moment s’est écoulé depuis lors.

Mouammar Kadhafi a été brutalement exécuté par des « rebelles » soutenus par les États-Unis et l’OTAN le 20 octobre 2011 près de Syrte.

Le fantôme de Kadhafi, symboliquement incarné par son fils aîné, est suffisamment effrayant pour obliger les deux anciens rivaux à forger une nouvelle alliance. L’accord a également été soumis à l’examen du gouvernement turc, qui a donné son feu vert. Une fois en place, le gouvernement Saleh-Bashaga devra fixer une nouvelle date pour les élections. Mais le délai sera long. Il faudra d’abord régler les comptes, une fois pour toutes, avec le « vieil ennemi » de toujours : le spectre de Kadhafi.

source : https://www.aubedigitale.com
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Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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