RIP Hubert Germain — Bernard GENSANE

RIP Hubert Germain — Bernard GENSANE

Il était le dernier survivant des compagnons de la Libération. Il est décédé le 12 octobre 2021 à Paris.

On doit s’incliner devant le grand courage de celui qui fut un jeune et héroïque résistant et combattant de la France libre. Si la France en avait compté davantage, la guerre eût été moins longue.

Mais je ne serais pas celui que je suis si j’en restais là. Fils de général, Hubert Germain fut député et ministre gaulliste. Proche de Messmer, ce qui est tout dire. Pour les gens de ma génération, il fut surtout le plus extraordinaire godillot de De Gaulle, fanatique comme ce n’était pas permis. Il s’illustra en particulier en mai 1968 en invectivant à qui mieux-mieux les étudiants et travailleurs en lutte. Sans parler de la période durant laquelle il fut un ministre des Postes et Télécommunications très hostile aux salariés (ceux du tri faisaient un “ travail idiot ”, avait-il dit un jour), et une des chevilles ouvrières de l’“ autonomie ” de La Poste. Il fut également très hostile à Jacques Chaban-Delmas (ancien résistant comme lui), ayant rejoint le “ Groupe des 43 ” constitué à l’initiative de Jacques Chirac pour plomber la candidature du maire de Bordeaux à l’élection présidentielle, et donc favoriser celle de Giscard d’Estaing.

Il en était à ce point risible qu’il ne se passait pas une semaine sans que Le Canard Enchaîné n’épinglât une de ses âneries coutumières. Pour nous qui savions pourquoi nous étions contre De Gaulle et son banquier Premier ministre, Germain fut le parfait idiot utile de la Vème République.

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À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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