A l’école de la nature pour innover l’indigence — Erno RENONCOURT

A l’école de la nature pour innover l’indigence — Erno RENONCOURT

D’un côté, la nature comme modèle d’intelligence du haut de ses 3.8 milliards d’années d’innovation, malgré les turbulences, les violences, les errances, le chaos et l’instabilité. D’un autre, Haïti, 217 ans d’indigence, de réussite précaire, d’éloge de la servitude, de la laideur et de la médiocrité. Et si Haïti se mettait à l’école de la nature pour apprendre a ne plus fuir son terroir, mais à puiser dans ses déchirements le plus pâle rayon d’espoir pour le projeter dans le noir pour ceux et celles qui agonisent. Brillez de votre étincelle pour faire rougir le bois mort à côté de vous et irradier de colères indigentes les foyers de l’indigence.

L’eau et l’innovation dans la nature

Pour innover et changer leur environnement, notamment les écosystèmes invariants, les groupes sociaux se doivent d’imiter la nature, pour autant qu’ils veuillent atteindre une performance globale. Galilée disait que la Nature est écrite en langage mathématique. Une manière subtile de nous dire qu’elle est une bibliothèque inépuisable à la découverte de laquelle il faut se laisser aller. Ce que du reste atteste une certaine injonction de Francis Bacon : pour commander à la nature, il faut lui obéir !

Au vrai, la Nature, c’est environ 3.8 milliards d’années d’innovation écologique et globalement performante. Il va sans dire que l’humanité ne peut que s’enrichir si elle s’en inspire. Mais encore faut-il qu’elle comprenne que la base de cette innovation permanente réside dans le génome qui symbolise l’intelligence du vivant et qu’on représente à l’échelle biologique comme une mémoire en double hélice assurant la reliance entre l’humilité et la générosité.

L’humilité pour faire preuve de patience et apprendre ; apprendre à trouver la voie authentique en soi et autour de soi pour évoluer.

La générosité pour valoriser, partager et transmettre ce qui a été approprié.

Apprendre et Transmettre par l’humilité et la générosité, voilà les ferments de l’innovation globalement performante «faite nature». L’exemple le plus vibrant de cette écologie innovante par l’apprentissage et la transmission, c’est l’eau ! Elle, si abondante sur terre et si prépondérante pour le vivant, est une source d’apprentissage et de transmission, d’humilité et de générosité.

Humilité pour user de patience, chercher et apprendre à trouver la voie pour percer la roche ; générosité pour qu’elle se laisser couler de sources en lacs, de lacs en rivières, de rivières en fleuves et de fleuves en océans pour laisser germer la vie. car elle sait que si elle stagne, c’est la pourriture qui s’en délectera.

A l’école innovante de l’eau

Quelle écologie vibrante ! Quelle modélisation vertueuse de l’intelligence ! Et si Haïti se donnait le temps de se mettre à cette école pour construire un génome structurel permettant aux plus instruits de son collectif de se rendre disponible pour faire éloge de l’intelligence du vivant par le biais de l’apprentissage et de la transmission.

L’enseignement à tirer du modèle d’intelligence complexe de l’eau est le suivant : toutes les ressources qui s’accumulent et ne sont pas valorisées, partagées et transmises sont source d’indigence. La seule valeur qui permet à la vie de résister à 3.8 milliards d’années de chaos, d’instabilité, de turbulences et d’agitation permanente est sa disponible générosité à transmettre ce qu’elle apprend.

Voilà une invitation pour les lettrés, les “ doctorés ” et les diplômés haïtiens : brillez de votre étincelle, pour réussir la transition écologique et innovante de l’enfumage vers l’éclairage ! Revivez l’expérience innovante de l’eau pour changer l’invariance et inverser le cycle de l’indigence. Voilà un défi pour ceux et celles en Haïti qui ont les titres, les diplômes, la richesse, la fortune, le pouvoir et la notoriété.

Voilà 217 ans, depuis 1804 que les plus malicieux, les plus opportunistes assurent leur réussite au détriment du collectif, en vivant en accointances avec les ennemis du peuple haïtien. Pendant ce temps, ils en ont mis plein la vue aux pauvres égarés dans le noir en magnifiant comme des réussites et des rêves de succès l’enfumage de leurs diplômes, de leurs titres, de leur ascension au pouvoir, de leur fortune ou de leur aisance dans les grandes capitales.. Après 217 ans, nous aimerions qu’ils nous montrent enfin un pâle rayon de la puissance et de l’intelligence de leur réussite. Eux qui devaient nous guider à trouver la voie, dans les incertitudes, se complaisent pourtant à nous enfumer ou nous aveugler par le fumier de leur minimum Insignifiant.

La question que nous leur posons résonne comme une invitation à faire le procès des réussites précaires et indigents : en quoi votre réussite en Haïti ou hors d’Haïti a-t-elle permis à donner à Haïti un semblant de dignité pour que ses enfants ne continuent pas de se déraciner et d’aller par milliers se faire humilier sous d’autres cieux ?

Distribuez ce texte à tous et à toutes celles qui ont un lien de sang et de terre avec Haïti pour qu’ils commencent l’introspection comme première phase de la régénération collective. Ce texte initie une démarche de formation en Intelligence analytique et modélisation de la complexité que nous proposons pour distiller la PoÉthique du changement authentique comme la voie la plus sereine pour oser l’innovation dans un écosystème défaillant. Il est venu le temps que ceux et celles qui revendiquent les réussites apprennent à briller pour faire rougir le bois mort à côté d’eux en irradiant de colères indigentes les mille foyers diplomatiques, économiques, académiques et politiques de l’indigence.

»» https://blogs.mediapart.fr/erno-renoncourt/blog/101021/sinspirer-de-la…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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