Les centrales syndicales et une transition juste

Les centrales syndicales et une transition juste

La FTQ a accompli un travail titanesque relativement au concept de transition juste. Un grand nombre de ses membres sont des travailleurs et des travailleuses des secteurs industriels les plus touchés par la transition écologique. À mon avis, les leaders syndicaux qui choisissent d’aborder de front l’enjeu d’une transition juste dans leurs instances, alors que les membres sont majoritairement issus de l’exploitation des matières premières, du secteur de la pétrochimie ou encore du monde de la construction, font preuve d’un grand courage.

Le Fonds de solidarité FTQ est d’ailleurs parmi les premiers signataires d’une déclaration internationale pour une transition énergétique juste, initiée par la London School of Economics and Political Science et la Harvard Kennedy School. Cette déclaration, supportée par l’ONU, regroupait, lors de son lancement, plus de 100 investisseurs cumulant des actifs totaux d’environ 5 000 milliards de dollars US.

En mai 2018, la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la FTQ, le FondAction, la Fondation David Suzuki, le Fonds de solidarité FTQ et Greenpeace ont organisé le Sommet pour une transition juste à Montréal. Au cours de ce sommet, plusieurs participants ont fait le constant que pour atteindre son objectif de réduction de 37,5 % de ses émissions de GES par rapport au niveau de 1990, et ce, d’ici 2030, le Québec devra changer en profondeur les manières de se déplacer, de se chauffer, de consommer, de produire des biens et des services et d’occuper le territoire.

Les différents intervenants ont lancé un appel en faveur d’une transition énergétique équitable. Sans implication cohérente de l’État et des partenaires sociaux, cette transition risque d’être désordonnée, de laisser pour compte des milliers de travailleurs et de travailleuses et de ravager leurs communautés. Les participants à ce sommet ont dès lors demandé la mise en œuvre d’un plan de transition juste dans lequel les coûts humains, sociaux et économiques des changements profonds à venir seraient assumés par l’ensemble de la société et non seulement par les populations directement touchées.

Est-ce que les travailleurs et les travailleuses québécois sont mûrs pour une politique gouvernementale complète en soutien à la transition juste ? Je réponds « oui », sans hésiter.

Sylvain Gaudreault, Pragmatique. Quand le climat dicte l’action politique. Éditions Somme Toute, 2021.

 
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