Palestine occupée : hommage aux 6 héros évadés du Guantánamo israélien

Palestine occupée : hommage aux 6 héros évadés du Guantánamo israélien
  • L’évasion et la capture de Zakaria Zubeidi (Israel Shamir)
  • L’hommage de Nasrallah aux 6 évadés palestiniens

L’évasion et la capture de Zakaria Zubeidi

Par Israel Shamir

Source : unz.com, le 16 septembre 2021

Traduction : lecridespeuples.fr

Les héros sont rares ; ils sont tragiques et inspirants à la fois. Un tel héros de la vie réelle est Zakaria Zubeidi, 45 ans, originaire de Jénine en Palestine. Homme de force et d’intelligence, d’épée et de lyre, il était un commandant de la Brigade al Aqsa ainsi que directeur du Théâtre de la Liberté. Il y a des années, le Sunday Times l’appelait « l’un des ennemis d’Israël les plus recherchés et les plus implacables ». Chat à neuf vies, il a survécu à de nombreuses tentatives d’assassinats israéliennes ; il était entré et sorti de prison plusieurs fois ; il a reçu sa première balle israélienne à 13 ans, et obtenu son premier rôle au cinéma à 14 ans.

Il y a quelques jours, il a organisé une évasion audacieuse d’une prison de haute sécurité israélienne, avec cinq autres condamnés. Ils ont creusé un tunnel de 20 mètres de long avec leurs cuillères, tout comme le comte de Monte-Cristo, et ont émergé à l’extérieur des murs, se faufilant dans un étroit canal de communication. Cet exploit courageux, voire impossible, a encouragé les Palestiniens captifs et leur a donné un second souffle alors qu’ils étaient épuisés et désespérés. Les habitants de Terre Sainte et la grande diaspora palestinienne ont retenu leur souffle collectif après leur évasion et ont prié pour qu’ils parviennent en lieu sûr.

Il est normal que les êtres humains sympathisent avec les fugitifs plutôt qu’avec les poursuivants. Les jeunes lecteurs de La Case de l’oncle Tom ont ainsi suivi le sort d’Eliza, traînant son enfant, traversant la rivière gelée de l’Ohio de la servitude vers la liberté, échappant aux chiens meurtriers et aux chasseurs d’esclaves. Hélas, Zakaria n’a jamais atteint le rivage sûr. Dans le Dixie des années 1830, il y avait des blancs courageux et nobles qui abritaient les esclaves noirs en fuite. Allemands et Russes, Polonais et Français ont offert refuge aux Juifs qui s’étaient échappés des camps. En Israël en 2021, pas un seul Juif n’a offert de l’eau et de la nourriture aux fugitifs ni n’a aidé aucun Palestinien en fuite ; tous ceux qui les ont vus ont immédiatement informé la police, comme l’ont confirmé les autorités. En quelques jours, quatre prisonniers affamés ont été traqués, passés à tabac et ramenés en prison ; deux sont toujours en fuite [ils ont hélas été capturés depuis].

J’ai vu à la télévision israélienne quatre prisonniers enchaînés dans le tribunal. Zakaria avait été sévèrement tabassé. Ceux qui l’ont capturé lui ont cassé les côtes et la mâchoire, alors qu’il était déjà menotté. Son visage était sombre et sévère, comme celui d’un Christ souffrant devant la cour perverse du Synédrion. C’était un triste spectacle, le retour du héros dans les sombres cachots de l’État juif. Mais il né et a grandi sous l’occupation. Son histoire est l’histoire de la génération trompée qui s’est manifestée après la grande trahison.

En 1993, l’État d’Israël et l’OLP ont signé les accords d’Oslo ; cet accord certifié par une poignée de main sur la pelouse de la Maison Blanche promettait aux Palestiniens la pleine indépendance après cinq ans de transition. Israël a violé l’accord. Alors que les Juifs, à titre individuel, peuvent être honnêtes et honorables, en tant que collectif israélien, ils sont extrêmement indignes de confiance. Cela vient d’un complexe de supériorité juive, d’un refus d’obéir aux règles établies pour les espèces inférieures ; de sentir qu’ils peuvent faire tout ce qu’ils jugent opportun. Le fair-play n’est pas du tout une idée juive.

Parenthèse : voir ce que dit Norman Finkelstein au sujet de ce complexe de supériorité :

« Les Juifs pensent qu’ils sont meilleurs que les autres. Entre leur succès séculier d’une part, et leur caractère théologique de « peuple élu » d’autre part, les Juifs eux-mêmes croient en la supériorité de leur groupe. N’est-ce pas la raison pour laquelle ils tirent une immense vanité des origines juives des figures fondatrices de la modernité —Marx, Einstein et Freud— ainsi que des 20% de lauréats Juifs du prix Nobel ? Ce qu’un enfant Juif hérite, ce n’est « pas un corps de loi, pas un corpus d’apprentissage, pas un langage et en fin de compte pas un Seigneur », a déclaré l’éminent romancier Juif Philip Roth, « mais une sorte de psychologie qui peut être résumée en ces quelques mots : « Les Juifs sont supérieurs aux autres ». Un éminent universitaire Juif-Américain a écrit sans vergogne : « Les Juifs auraient été moins qu’humains s’ils avaient évité toute notion de supériorité », et « il est extraordinairement difficile pour les Juifs Américains de se départir complètement de leur sentiment de supériorité, quels que soient les efforts qu’ils fassent pour cela. » [6] Une publication américaine populaire, dans un article intitulé « Les Juifs sont-ils plus intelligents que les autres ? », a étudié les preuves génétiques de cette supériorité [7]. De peur que cela ne soit catalogué comme une suffisance propre aux Juifs Américains, l’éminent auteur Anglo-Juif Howard Jacobson considère qu’au cœur de l’antisémitisme se trouve le ressentiment des Gentils/Goyim face à l’intelligence juive : « Freud soutient que les Juifs… ont sur-évolué leur côté mental et intellectuel… Nous avons tous nos arrogances et c’est là une arrogance juive. Mais l’idée que le Juif est trop évolué mentalement est l’une des raisons pour lesquelles l’humanité est constamment en conflit avec nous. Nous avons donné au monde l’éthique, la morale, la vie mentale, et le monde physique ne nous le pardonnera jamais. » [8] [Cf. également, pour la France, « le génie du judaïsme » célébré par l’inénarrable Bernard Henri-Lévy, « ce qu’il ajoute au monde ; de quoi il enrichit le reste de l’humanité ; cette part de poésie et de beauté, ce sens de l’éthique, ce sens de l’humain, dont les humains seraient amputés si, ce qu’à Dieu ne plaise, il n’y avait tout à coup plus de Juifs… Le Juif c’est comme un petit fantôme qui accompagne les nations en secret dans leur long cheminement, dans leur rencontre avec elle-même, peut-être dans leur épanouissement ou leur rédemption… [C’est ce] sable qui se mêlerait au limon des nations pour en conjurer la ténèbre [sic], la lourdeur, la part nocturne et dangereuse. C’est le vrai sens de l’élection. Elu, en hébreu, veut dire littéralement trésor. Et je crois que la singularité juive est le trésor secret des nations. » Ou encore les Juifs « à l’avant-garde de la République et de ses valeurs » pour Manuel Valls, etc.] Si c’est de l’antisémitisme que de croire que « Les Juifs pensent qu’ils sont meilleurs que les autres », alors il semblerait que la majorité des Juifs soient infectés par ce virus. »

Les Palestiniens, escroqués par Israël, n’avaient personne vers qui se tourner ; ils ont répondu en lançant la deuxième Intifada, le soulèvement ayant eu lieu en 2000. Ce fut l’événement charnière pour la génération de Zakaria ; pour moi aussi. J’ai été radicalisé par l’Intifada, par la malhonnêteté et la cruauté de l’État israélien et par le courage des résistants palestiniens. En 2001, j’ai commencé à écrire en anglais pour un public international ; l’année suivante, en 2002, je suis entré dans l’église, reniant le judaïsme.

Les Israéliens se sont également radicalisés : le soutien des Juifs américains au récit du 11 septembre et à la guerre contre le terrorisme ne peut être compris en dehors de ce contexte : les accords d’Oslo, le reniement d’Oslo, l’Intifada et le 11 septembre sont des liens d’une même chaîne. Avant le 11 septembre, les Israéliens étaient condamnés pour avoir renoncé à Oslo et pour la répression sanglante de l’Intifada. Après le 11 septembre, ils pouvaient écraser les Palestiniens de toutes leurs forces, en toute impunité. Pour les jeunes hommes comme Zakaria, même survivre était problématique.

Zakaria mérite un Plutarque pour écrire sa vie, mais je ferai ce que je peux, jusqu’à ce qu’un Plutarque arrive. Zakaria est né et a grandi dans le camp de réfugiés de Jénine, un endroit où les Palestiniens expulsés du Carmel de Haïfa ont été parqués en 1948 par les Juifs victorieux. Son père était professeur d’anglais et mourut assez jeune, laissant sa veuve et leurs huit enfants lui survivre.

Zakaria avait 11 ans au début de la première Intifada. C’était une protestation spontanée, provoquée par la transformation des terres palestiniennes communes en bantoustans emmurés et leur transfert progressif aux colons juifs. Les avocats juifs, principalement des femmes de conviction libérale, ont appliqué l’idée anglaise du XVIe siècle de « clôture des biens communs » et ont revendiqué toutes les terres détenues en commun comme appartenant uniquement aux Juifs. En Angleterre, cette politique provoqua les « émeutes de l’enclosure », et ce fut également le cas en Palestine. En réponse à l’accaparement des terres par les Israéliens, des paysans Palestiniens non armés ont empoigné la pierre la plus proche et l’ont lancée sur les voitures des colons. Les Israéliens ont répondu par un feu roulant. Des centaines de Palestiniens non armés ont été abattus. Les enfants ont le plus souffert.

Des garçons comme Zakaria vivaient dangereusement dans les camps. L’armée israélienne considérait les camps de réfugiés comme leur terrain de chasse. Ils y conduisaient leurs jeeps en trombe et tiraient partout, terrorisant les enfants et les adultes. Chris Hedges, du New York Times, a écrit à propos de leur modus operandi dans son Journal de Gaza, publié dans Harper’s Magazine :

« Le camp de réfugiés… est calme et paisible. Les enfants jouent avec des cerfs-volants en bouts de papier et des ballons de football en lambeaux. Soudain, deux jeeps de Tsahal avec haut-parleurs s’arrêtent. Leurs occupants narguent immédiatement les garçons avec des obscénités, les attirant jusqu’à la clôture. Puis [une] grenade à percussion explose. Les garçons, qui n’ont pour la plupart pas plus de 10 ou 11 ans, se dispersent en courant maladroitement sur le sable épais. Ils se réfugient à toutes jambes derrière un banc de sable devant moi… Les militaires tirent ; les balles des M-16 fusent bout à bout à travers les corps légers des enfants. Des enfants ont été abattus dans d’autres conflits que j’ai couverts, mais je n’ai jamais vu des soldats attirer des enfants comme des souris dans un piège et les assassiner pour le sport. »

Au lieu d’être intimidés, les garçons du camp comme Zakaria ont adopté le danger. Les plus téméraires jetaient des pierres sur les jeeps envahissantes comme l’a fait le garçon de 13 ans, Farris Odeh. Farris était le gamin palestinien que nous avons vu jeter des pierres sur les chars israéliens avec la nonchalance d’un garçon du village chassant un chien féroce. C’était un jeu dangereux : la célèbre photo de Farris a été prise le 29 octobre, et une semaine plus tard, le 8 novembre, un tireur d’élite juif l’a assassiné de sang-froid.

Dans des circonstances similaires, Zakaria, 13 ans, a reçu une balle tirée par un soldat israélien. La balle est entrée dans sa jambe; il a passé six mois à l’hôpital et a subi plusieurs opérations. Il reste boiteux à ce jour. Le soldat n’a jamais été jugé ou puni pour avoir tiré sur un enfant, mais un soldat israélien n’est pratiquement jamais jugé ou puni pour avoir blessé ou tué un enfant palestinien, et il y a des milliers d’enfants assassinés.

Alors que Zakaria se remettait de sa blessure, sa mère (qui croyait fermement à la coexistence pacifique avec les Juifs israéliens) a invité une nouvelle compagnie de théâtre à répéter chez elle. Elle leur a donné l’étage supérieur de leur maison, les a nourris et les a aidés. C’était un théâtre pour enfants, joué par les enfants du camp et pour les enfants du camp, organisé par une personne insolite, Arna Mer. Cette femme communiste juive « a trahi son peuple » (comme beaucoup de Juifs étaient enclins à le dire) et a épousé un Arabe, un Arabe palestinien chrétien orthodoxe, également communiste, et même un membre éminent du Parti communiste. Ils ont appelé leur fils Spoutnik, en signe de leur amour pour l’Union soviétique, le phare de ces mouvements de libération. Finalement, Sputnik a trouvé son nom trop exotique et l’a changé en « Juliano Mer ». Il est devenu un ami de Zakaria. Ensemble, ils ont joué sur scène ; la troupe se composait de six ou huit enfants. Le théâtre s’appelait The Stone Theatre (Le Théâtre de pierre). C’était vers 1988-89, au plus fort de la Première Intifada, le soulèvement qui a convaincu Israël de chercher une forme de compromis et de conclure les accords d’Oslo avec les dirigeants palestiniens.

Des années plus tard, Juliano Mer a réalisé un film, Les enfants d’Arna, basé sur leurs souvenirs et leurs archives vidéo. Il s’est avéré que la majorité des jeunes acteurs avaient été tués par des Israéliens à ce moment-là. La mère de Zakaria a également été tuée par un sniper israélien, abattue d’une balle entrée par la fenêtre, alors qu’elle était chez elle. Une heure plus tard, le même tireur d’élite a tiré sur son fils aîné et l’a tué. Leur maison, qui avait servi de maison au Théâtre de pierre, a été rasée au bulldozer avec de nombreuses autres maisons à Jénine.

Jénine était le lieu d’une attaque israélienne massive contre les Palestiniens en 2002. Récemment, le tribunal israélien a interdit Jénine, Jénine, un film consacré à ces événements fatidiques, mais vous pouvez toujours le trouver sur YouTube. Zakaria était un grand combattant ; il est devenu le commandant de la brigade Al Aqsa de Jénine. Il a survécu à quatre tentatives d’assassinat par les Israéliens : en 2004, ils ont assassiné cinq Palestiniens, dont un enfant de 14 ans, alors qu’ils visaient un véhicule suspecté de le transporter. À une autre occasion, ils ont tué 9 Palestiniens, mais Zakaria en a réchappé.

Zakaria est devenu largement connu et respecté en Cisjordanie et même en Israël. Il s’est lié d’amitié avec Yasser Arafat ; il a soutenu l’élection de Mahmoud Abbas, successeur d’Arafat. Une Israélienne, Tali Fahima, est venue à Jénine pour soutenir Zakaria et lui servir de bouclier humain. Israël l’a arrêtée en 2004 et elle a passé trois ans en prison pour « aide à une organisation terroriste ». Après sa libération, elle s’est convertie à l’Islam après avoir été totalement désillusionnée par le soutien israélien massif aux actions punitives sanglantes contre les Palestiniens. Zakaria, qui parlait parfaitement l’hébreu et avait de nombreux amis Israéliens, était également déçu par la gauche juive israélienne. Personne ne l’a défendu pendant ces terribles années, malgré tous les efforts de sa défunte mère pour nouer des relations avec les Juifs Israéliens.

Cependant, le soulèvement a été vaincu. Et Zakaria a continué sa lutte par d’autres moyens, créant, avec Juliano Mer, son ami d’enfance, une nouvelle et plus grande troupe de théâtre, le Théâtre de la Liberté de Jénine. Ce théâtre est toujours là, et il est même prospère, bien que Zakaria soit maintenant en prison et que Juliano Mer ait été tué par des assassins inconnus. En 2007, Zakaria a accepté l’amnistie offerte par les Israéliens aux combattants du Fatah, bien qu’en raison des termes de l’accord, il ne puisse pas quitter Jénine. Il a respecté les termes de l’amnistie, mais cela ne lui a guère servi : quelques années plus tard, Israël a annulé l’amnistie. En 2019, Zakaria a été arrêté et envoyé en prison à vie.

Il pourrissait en prison comme les autres prisonniers, et un Palestinien sur deux de sa génération avait passé une partie de sa vie dans une prison israélienne. Mais alors, l’évasion audacieuse a ramené son nom à notre conscience. Il a rendu l’espoir dans le cœur des Palestiniens et de leurs amis, mais hélas, pour une courte période.

Cela s’est produit exactement vingt ans après le 11 septembre, l’événement qui a permis aux Israéliens d’écraser la résistance palestinienne. De nos jours, les Israéliens peuvent faire ce qu’ils veulent avec leurs Goyim captifs. Les gens n’ont même pas le droit de s’y opposer. Lors des récents Jeux olympiques de Tokyo, un judoka algérien, Fethi Nourine, a refusé de s’associer à un sportif israélien, affirmant que son soutien à la cause palestinienne l’empêchait de rivaliser avec un Israélien. La Fédération internationale de judo a promptement suspendu le brave Algérien pour dix ans.

Dans le discours, les Israéliens possèdent une position inattaquable, et quiconque rompt les rangs se retrouve sans emploi et fustigé comme un « bigot ». Chaque fois que je poste un article sur la Palestine, Zuckerberg de Facebook me bannit pendant une semaine. Jamais la domination sioniste n’a été aussi complète. Avant le 11 septembre, la droite était traditionnellement anti-juive. Aujourd’hui, la droite nationaliste européenne et américaine accepte les règles du jeu. Il est difficile de trouver un « fasciste » ou un « nationaliste blanc » qui n’adore pas Israël. La « gauche » juive en Israël soutient avidement l’actuel Premier ministre israélien Bennett, qui est le pire chauvin juif qui ait jamais occupé ce poste ; et Bennett dit ouvertement que les Palestiniens ne seront jamais libres.

Et nous avons aussi perdu notre liberté. Liberté de parcourir la terre, liberté d’avoir et d’exprimer notre opinion. Liberté de refuser un traitement « médical » douteux. Ce que le 11 septembre a commencé, le Covid-19 l’a achevé. Nous sommes tous des Palestiniens maintenant.

Cependant, en regardant le visage sévère et christique de Zakaria Zubeidi dans la salle d’audience, j’ai pensé que malgré tous les efforts du Synédrion, le Christ souffrant et crucifié est revenu à la vie. La Palestine aussi. Le monde aussi se redressera. La résurrection est aussi inévitable que la mort, et elle triomphe de la mort.

***

Nasrallah rend hommage aux évadés palestiniens

Conclusion du Discours du Secrétaire du Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 13 septembre 2021, consacré à l’arrivée de carburant iranien au Liban.

Source : video.moqawama.org

Traduction : lecridespeuples.fr

Transcription :

[…] Je veux seulement finir sur deux points qui ne concernent pas le Liban mais la Palestine.

Le premier point concerne l’opération « Tunnel de la Liberté » réalisée par des héros et Résistants palestiniens, six hommes courageux, de vrais hommes, qui ont effectué cette opération. Cette opération a des implications et conséquences très grandes et très importantes, (que je n’ai pas le temps d’évoquer en détail), mais je tenais seulement à saluer cet événement, qui traduit le niveau de courage de ces héros, leur détermination, leur capacité d’initiative même. Jusqu’à présent, tout le monde se demande comment ils ont creusé ce tunnel, comment ils s’y sont pris, comment ils ont évité toute détection durant l’opération de creusage, etc., mais l’initiative même de cette tentative d’évasion mérite d’être saluée, car ils ont clairement fait preuve d’un grand esprit d’initiative, d’une grande audace, d’action très concrète. Et l’évasion de ces héros est un sujet d’orgueil pour tous les Résistants, et pour tout homme digne ; elle a fait entrer la joie et même la jubilation dans le cœur de tout homme doté d’émotions, de tout homme doté d’un cœur.

Les conséquences et implications de l’opération sont très grandes, et le message qu’elle adresse est très important, que ce soit du côté de l’ennemi israélien ou du côté palestinien. Mais le plus important est qu’il exprime la persévérance des Palestiniens dans leur quête de liberté et de Libération malgré toutes les conditions difficiles que ce peuple subit, et ce depuis des décennies. L’arrestation de 4 de ces moudjahidines, ces hommes courageux, ne diminue pas les implications de l’opération ni son succès au départ.

Aujourd’hui, les deux prisonniers qui restent libres, tout le peuple palestinien a la responsabilité de les protéger, où qu’il se trouve, que ce soit sur les territoires occupés en 1948 ou en Cisjordanie. Hier, lorsqu’il a été rapporté que ces évadés se dirigeraient vers la frontière libanaise, nous avons attendu une telle chose avec le plus grand bonheur et la plus grande joie, au cas où une telle chose se serait produite. Quoi qu’il en soit, la protection de ces deux moudjahidines est le devoir le plus primordial, que ce soit sur les plans humanitaire, éthique, national et djihadiste, et c’est même un des plus grands actes par lesquels on peut se rapprocher de Dieu le Très-Haut, en les protégeant, en les dissimulant, en leur assurant un refuge sûr. De même, protéger les 4 prisonniers recapturés de la vengeance israélienne, et protéger le reste des Palestiniens détenus dans les geôles israéliennes est une responsabilité internationale, mondiale et arabe, même si malheureusement, le monde détourne le regard de ces souffrances énormes qui n’ont fait qu’augmenter durant les derniers jours.

L’autre point concernant la Palestine est le 16e anniversaire de la Libération de la bande de Gaza. Il y a 16 ans jour pour jour, les Israéliens ont quitté la bande de Gaza, qu’il s’agisse des colons, de leurs colonies, de leurs installations, de leurs soldats, de leur armée et de leurs bases militaires. C’était là une grande et même grandiose victoire pour la Résistance palestinienne à Gaza, un grand accomplissement, et une confirmation magistrale de la validité du choix de la Résistance armée, de la culture de la Résistance et des actions de Résistance, que ce soit en Palestine, au Liban ou dans toute région de ce monde. Cela a amené à un retrait total (des Israéliens) de la bande, un retrait total et définitif ! Et plus encore, cette Libération de la bande de Gaza a amené à la transformation de Gaza en base essentielle de la Résistance palestinienne, et durant les dernières années, la bande de Gaza s’est transformée en un espoir grandiose pour le peuple palestinien dans toute la Palestine, à l’intérieur et à l’extérieur. Aujourd’hui, la bande de Gaza, la Résistance à Gaza et le peuple à Gaza sont le plus grand espoir du peuple palestinien pour la défense des lieux saints, pour la défense d’Al-Quds (Jérusalem), pour la Libération des territoires (occupés) et des prisonniers. Et c’est également là un des bienfaits de la culture de la Résistance et des actes de Résistance en Palestine et à Gaza. Et ces équations (de dissuasion) qu’a façonnées la Résistance à Gaza, en particulier durant la bataille de l’Epée d’Al-Quds (où Gaza a lancé une attaque massive en défense d’Al-Quds), la solidarité avec tout le peuple palestinien, que ce soit à Al-Quds, en Cisjordanie ou dans les terres occupées en 1948, ou encore dans les camps de réfugiés (en dehors de la Palestine historique). […]

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À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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