Contre l’obligation vaccinale, le « civisme » et les mythologies de droite et de gauche (par Nicolas Casaux)

Contre l’obligation vaccinale, le « civisme » et les mythologies de droite et de gauche (par Nicolas Casaux)

Quelques réflexions désor­ga­ni­sées sur les temps qui courent…

Un des prin­ci­paux argu­ments invo­qués en faveur de la sou­mis­sion de tous à l’o­bli­ga­tion vac­ci­nale consiste à en appe­ler à une soli­da­ri­té à laquelle nous ne sau­rions pas décem­ment déro­ger. Par res­pect pour tout un cha­cun, nous devrions faire cette chose qui nous est acces­sible, qui est en notre pou­voir (nous vac­ci­ner), en vue d’é­vi­ter qu’il n’ar­rive du mal à autrui. Un peu, dirait-on, comme si, en ne nous vac­ci­nant pas, nous com­met­tions un délit de non-assis­tance à personne(s) en danger.

Un des prin­ci­paux pro­blèmes avec cet argu­ment, c’est qu’il pré­sup­pose que nous devrions sou­hai­ter nous mon­trer soli­daires de tout un cha­cun, de tous nos « conci­toyens ». Si c’est effec­ti­ve­ment ce qu’encouragent la mytho­lo­gie natio­na­liste, le « civisme » (« ensemble des qua­li­tés propres au bon citoyen ; zèle, dévoue­ment pour le bien com­mun de la nation »), le mythe du « contrat social » et tous les boni­ments selon les­quels nous vivrions en « démo­cra­tie » et serions « libres », la réa­li­té nous enseigne tout autrement.

Dans la réa­li­té, nous ne deve­nons pas citoyens de l’État-nation France par choix, en signant quelque « contrat social », mais par impo­si­tion. On ne nous demande pas, enfants, si nous sou­hai­tons ou non deve­nir membres de la « socié­té » éta­blie sur le ter­ri­toire appe­lé France. Enfants ou adultes, il ne nous est jamais offert le choix de refu­ser, la pos­si­bi­li­té de déser­ter, de ne pas subir ces lois, règle­ments, impôts, codes, régimes de pro­prié­té pri­vée, etc., conçus par le petit nombre (diri­geants éta­tiques, pos­sé­dants, classes domi­nantes) pour son propre béné­fice, au détri­ment du plus grand nombre.

Contrai­re­ment aux membres des socié­tés de chas­seurs-cueilleurs et d’autres socié­tés à dyna­mique dite de « fis­sion-fusion », dans le cadre des États modernes et de l’État en géné­ral, nous sommes défi­ni­ti­ve­ment pri­son­niers des socié­tés où nous venons au monde. Sachant que les règles de fonc­tion­ne­ment du sys­tème capi­ta­liste, que l’État impose (et dont il dépend, capi­ta­lisme et État semblent désor­mais indis­so­ciables) nous obligent tous à vendre notre temps de vie sur quelque « mar­ché du tra­vail ». La grande majo­ri­té des « citoyens » peuvent donc, sans trop recou­rir à la méta­phore, être consi­dé­rés comme autant de « condam­nés aux tra­vaux for­cés » qui « subissent leur peine » dans le cadre du ter­ri­toire contrô­lé par l’État. Or, un « éta­blis­se­ment dans lequel les condam­nés aux tra­vaux for­cés subissent leur peine », ce n’est pas une socié­té, mais un péni­ten­cier. De bien des manières, très concrètes, nous vivons dans des socié­tés-péni­ten­ciers, des socié­tés-pri­sons (où les forces de l’ordre sont les matons, le pré­sident de la Répu­blique le direc­teur de la pri­son, etc.). Cela dit, il ne s’agit pas ici d’édulcorer ou d’occulter le ter­rible sort que connaissent ceux qui crou­pissent dans les pri­sons fran­çaises gérées par l’administration péni­ten­tiaire. D’ailleurs, il existe dif­fé­rents types de pri­sons en France (mai­sons d’arrêt, éta­blis­se­ments pour peine, centres péni­ten­tiaires). Si la socié­té dans son ensemble peut être consi­dé­rée comme une pri­son, ses déte­nus connaissent un sort extrê­me­ment plus enviable que ceux des éta­blis­se­ments offi­ciel­le­ment qua­li­fiés de pri­sons, qui connaissent un meilleur sort que ceux d’entre eux que l’on condamne à l’isolement car­cé­ral (encore une sorte de pri­son dans la pri­son), mais un moins bon que les ministres auto­ri­sés à pur­ger leur peine dans leur vil­la en Corse avec un bra­ce­let élec­tro­nique à la cheville.

Quoi qu’il en soit, dans un sys­tème social pro­dui­sant dif­fé­rentes classes sociales, en favo­ri­sant cer­taines au détri­ment des autres, dans un sys­tème social dans lequel dif­fé­rents groupes sociaux pos­sèdent des inté­rêts dif­fé­rents et contra­dic­toires, dont le fonc­tion­ne­ment, géné­rant des rap­ports sociaux concur­ren­tiels, implique que tout le monde exploite tout le monde, dans un sys­tème social qui encou­rage tout par­ti­cu­liè­re­ment les riches à exploi­ter les pauvres, dans lequel les riches mènent une guerre contre les pauvres et se tirent éga­le­ment eux-mêmes dans les pattes, et dans lequel les pauvres se retrouvent prin­ci­pa­le­ment en guerre contre eux-mêmes (alors qu’ils devraient s’en prendre aux riches), la pré­sup­po­si­tion selon laquelle nous devrions tous sou­hai­ter faire preuve de soli­da­ri­té les uns envers les autres est absurde. Les exploi­tés n’ont aucune rai­son de vou­loir se mon­trer soli­daires des exploiteurs.

Aus­si, dans un tel sys­tème, les riches com­mettent en per­ma­nence le délit de non-assis­tance à per­sonne en dan­ger, pire, sont en per­ma­nence en train de nuire aux autres à la fois en ne fai­sant pas cer­taines choses, pour­tant dans leur capa­ci­té, et en en fai­sant d’autres. L’an der­nier, selon Forbes, Ber­nard Arnault aurait gagné 95 mil­liards de dol­lars, soit 80 463 128 500 euros, soit 142 326 969 RSA, soit 220 446 927 euros par jour, soit 9 185 288 euros par heure, soit 16 247 RSA par heure, soit 153 088 euros par minute, soit 271 RSA par minute, soit 2551 euros par seconde, soit 4,5 RSA par seconde. Pen­dant que des pauvres crèvent de faim ou de mala­dies qu’ils pour­raient soi­gner s’ils en avaient les moyens, les riches accu­mulent de l’argent sur leurs comptes ban­caires, s’achètent des yachts, des vil­las, etc. La misère, la mau­vaise san­té et les morts pré­ma­tu­rées des pauvres (qui vivent en moyenne moins long­temps que les riches) résultent prin­ci­pa­le­ment des dis­po­si­tions, des règles, des lois éta­blies par et pour les riches, les domi­nants, les pos­sé­dants (leurs indus­tries pol­luent les eaux, les sols, la nour­ri­ture, l’atmosphère, le mode de vie séden­taire qu’ils imposent induit toutes sortes de patho­lo­gies, etc.). Ceux qui veulent la jus­tice ou garan­tir au mieux la san­té de tous, plu­tôt que d’envisager qu’il soit impo­sé à tous, pauvres y com­pris, une obli­ga­tion vac­ci­nale qui ne règle­rait somme toute pas grand-chose, feraient bien d’envisager tout autre chose.

Certes, expro­prier les riches consti­tue un objec­tif autre­ment plus com­pli­qué que se conten­ter d’approuver l’obligation vac­ci­nale impo­sée par le monarque de la nation française.

Mais reve­nons-en à l’appel à la soli­da­ri­té. Quelle soli­da­ri­té ? Quelle soli­da­ri­té, donc, dans un sys­tème social indui­sant une guerre per­ma­nente de tous contre tous ? Pour­quoi devrions-nous nous mon­trer soli­daires de tous ? De braves citoyens nous répon­dront sans doute, dans une pers­pec­tive de gauche, mar­xiste, que nous pour­rions a mini­ma nous mon­trer soli­daires des autres membres de notre classe sociale, fai­sant ain­si appel à quelque mythique « soli­da­ri­té de classe ». Seule­ment, la soli­da­ri­té de classe n’existe plus depuis long­temps — si tant est qu’elle ait un jour réel­le­ment exis­té. Les pauvres ne se montrent abso­lu­ment pas ni tous ni majo­ri­tai­re­ment soli­daires les uns des autres — au contraire, une large par­tie d’entre eux tendent à s’entredévorer, se détestent mutuel­le­ment, portent au pou­voir leurs propres bour­reaux (qui deviennent aus­si les nôtres). Jus­ti­fier l’obligation vac­ci­nale par le col­lec­ti­visme abs­trait du gau­chisme de masse semble donc a mini­ma assez discutable.

La soli­da­ri­té, comme l’idée de droits et de devoirs, implique à la fois une réci­pro­ci­té et une res­pon­sa­bi­li­té ; or nous ne devons rien à « la socié­té », ni à « nos conci­toyens », ni à ceux qui nous exploitent (au contraire), et dif­fi­cile de res­sen­tir une forte soli­da­ri­té envers une classe sociale n’en fai­sant pas montre envers nous-mêmes (au contraire). De la soli­da­ri­té, on en éprouve pour ceux que l’on côtoie, nos proches, nos amis, nos cama­rades (y com­pris autres qu’humains), cer­tains groupes sociaux spé­ci­fiques pour des rai­sons spé­ci­fiques. Et c’est tout natu­rel. Au-delà, les choses se compliquent.

On pour­rait éga­le­ment dis­cu­ter de la dan­ge­ro­si­té du vac­cin en lui-même. L’acte exi­gé, à tort ou à rai­son, est-il ano­din ? Un « com­mu­niste liber­taire » pro-obli­ga­tion vac­ci­nale ne s’embarrasse pas :

« je balaie sans trop m’attarder : le consen­sus scien­ti­fique mon­dial (par delà toutes les riva­li­tés géo­po­li­tiques), le chiffre de plus de 1 mil­liard de per­sonnes vac­ci­nées avec un taux déri­soire de pro­blèmes, etc. Le rap­port coût/bénéfice est ample­ment démon­tré, donc je n’y reviens pas. »

Facile. Bien trop. Oui, à en croire les auto­ri­tés, le vac­cin est sûr. À en croire les auto­ri­tés. Mais depuis quand devrait-on croire les auto­ri­tés ? La déme­sure de la civi­li­sa­tion indus­trielle a pour effet, par­mi beau­coup d’autres, de rendre à peu près impos­sible l’accès de l’individu ordi­naire à une véri­té sen­sible. En éta­blis­sant une longue chaine d’intermédiaires, de média­ti­sa­tions, entre l’individu et les choses qu’il cherche à connaître, elle ne lui laisse pas d’autre choix que de croire (ou ne pas croire) les infor­ma­tions qu’on lui rap­porte. Véri­fier par lui-même n’est pas une option (impos­sible pour tout un cha­cun d’aller toquer à la porte de tous les vac­ci­nés du monde afin de lis­ter les effets secon­daires du vac­cin, par exemple). D’où un cer­tain com­plo­tisme (tout ce que l’on qua­li­fie de com­plo­tisme ou de conspi­ra­tion­nisme n’est, bien enten­du, pas à déni­grer, les riches et les puis­sants, les domi­nants, com­plotent évi­dem­ment afin de demeu­rer au pou­voir et d’engranger tou­jours plus d’argent) et toutes sortes de théo­ries far­fe­lues. Puisque plus per­sonne ne peut accé­der à la véri­té des choses de manière sen­sible, par l’expérience, alors toutes sortes d’absurdités peuvent être envi­sa­gées. Comme l’écrit Mark Slou­ka dans son livre War of the Worlds (« La guerre des mondes ») :

« De plus en plus éloi­gnés de l’ex­pé­rience, trop dépen­dant des repré­sen­ta­tions de la réa­li­té qui nous par­viennent au tra­vers de la télé­vi­sion et de la presse écrite, nous sem­blons de plus en plus dis­po­sés à faire confiance à des inter­mé­diaires qui nous “re-pré­sentent” le monde.

Le pro­blème que cela pose relève de la com­mu­ni­ca­tion ; les inter­mé­diaires sont notoi­re­ment peu fiables. Dans le célèbre jeu du télé­phone arabe, une per­sonne mur­mure un mes­sage à l’oreille d’une autre, et ain­si de suite, dans un cercle, jusqu’à ce que le mes­sage retourne à celui qui l’avait ini­tia­le­ment for­mu­lé. En fin de compte, ledit mes­sage a été tel­le­ment défor­mé qu’il est mécon­nais­sable. Si le mes­sage ori­gi­nel repré­sente la véri­té, ou la réa­li­té, nous nous trou­vons tous aujourd’­hui au bout d’une longue chaine d’in­ter­prètes qui n’a ces­sé de s’al­lon­ger au cours du siècle. Désor­mais habi­tués à notre place en bout de chaine, nous avons com­men­cé à accep­ter les fic­tions qui nous par­viennent comme l’ar­ticle authen­tique. Ce n’est pas une bonne nou­velle. D’une part, cela menace de nous rendre stu­pides. D’autre part, cela nous rend col­lec­ti­ve­ment cré­dules, comme des enfants : nous croyons ce qu’on nous dit. Enfin, cela peut nous rendre dangereux.

Quand avons-nous com­men­cé à accep­ter des abs­trac­tions en lieu et place de la réa­li­té ? La plu­part des réponses indiquent approxi­ma­ti­ve­ment le début de ce siècle. Avant 1900, le quo­ti­dien de la majo­ri­té des indi­vi­dus était agraire, sta­tique, local – en d’autres termes, pas très dif­fé­rent de ce qu’il avait été durant des siècles. Le ving­tième siècle, cepen­dant, a modi­fié à jamais le rythme et le conte­nu de ce quo­ti­dien. En deux géné­ra­tions, l’an­cien monde (pour le meilleur et pour le pire) a dis­pa­ru. Sa dis­pa­ri­tion signi­fiait la perte de deux choses qui avaient tou­jours par­ti­ci­pé à nous ancrer dans le monde : notre place au sein d’une com­mu­nau­té réelle et notre lien avec un pay­sage phy­sique particulier.

Com­ment nous sommes-nous retrou­vés sur la route de l’irréalité ? Les réponses consti­tuent une liste des ten­dances les plus dra­ma­tiques du siècle – urba­ni­sa­tion, consu­mé­risme, mobi­li­té crois­sante, perte du carac­tère régio­nal, alié­na­tion crois­sante du pay­sage, et ain­si de suite –, mais leur déno­mi­na­teur com­mun, la tech­no­lo­gie, consti­tue la véri­table force motrice de notre voyage vers l’abstraction.

Un simple exemple peut illus­trer mon pro­pos. Comme cha­cun sait, l’ir­réa­li­té aug­mente avec la vitesse. En tra­ver­sant un pay­sage à 6 km/h, nous fai­sons l’ex­pé­rience de la réa­li­té par­ti­cu­lière du lieu : ses odeurs, ses sons, ses cou­leurs, ses tex­tures, etc. En condui­sant à cent kilo­mètres à l’heure, l’ex­pé­rience change radi­ca­le­ment. La voi­ture nous isole, nous éloigne ; le monde au-delà du pare-brise – qu’il s’a­gisse d’une mesa déser­tique ou de terres agri­coles val­lon­nées – semble vague­ment irréel. Aux vitesses super­so­niques, le divorce est com­plet. À 10 000 mètres d’altitude, le pay­sage devient une abs­trac­tion, aus­si éloi­gnée de la vie réelle qu’une peinture.

Cette irréa­li­té, nous nous y sommes habi­tués. L’ha­bi­tude en a atté­nué l’é­tran­ge­té. Nous sommes aus­si à l’aise avec la vitesse sur­hu­maine – et le niveau d’abs­trac­tion qu’elle implique – qu’a­vec le télé­phone, par exemple, qui nous a sou­dai­ne­ment cou­pés d’une habi­tude aus­si vieille que notre espèce : se par­ler face à face. Nous oublions que les pre­miers uti­li­sa­teurs du télé­phone (nos grands-mères et nos grands-pères) trou­vaient presque impos­sible de concep­tua­li­ser un autre être humain au-delà du récep­teur inani­mé ; pour com­mu­ni­quer, ils devaient per­son­ni­fier le récep­teur et lui par­ler, comme à un ani­mal de com­pa­gnie méca­nique, plu­tôt que de par­ler à quel­qu’un d’autre par son inter­mé­diaire. Aujourd’­hui, ce type d’at­ta­che­ment ins­tinc­tif à la réa­li­té phy­sique parait pittoresque. »

En ce qui me concerne, sur la dan­ge­ro­si­té du vac­cin, je ne m’avancerai pas trop. A prio­ri, la grande majo­ri­té des vac­ci­nés n’en meurent pas — ce qui est sans doute déjà quelque chose, mais pas non plus grand-chose, toutes sortes de pro­blèmes autres que la mort peuvent se mani­fes­ter. Cer­tains élé­ments posent légi­ti­me­ment question.

On pour­rait aus­si faire remar­quer que dans l’hypothèse où un « non-vac­ci­né » por­teur du covid-19 conta­mi­ne­rait un vac­ci­né, dont la vac­ci­na­tion serait inef­fi­cace et qui mour­rait en rai­son de fac­teurs de comor­bi­di­tés, le por­teur ini­tial du virus ne pour­rait pas être tenu pour le seul et unique res­pon­sable, puisqu’il n’était pas res­pon­sable de ces fac­teurs de comor­bi­di­tés (entre autres choses). L’entière res­pon­sa­bi­li­té de la mort ne lui incom­be­rait donc pas. Il faut bien rendre à César ce qui lui appar­tient. Nous sommes en par­tie res­pon­sables de notre san­té — en par­tie seule­ment parce que la géné­tique peut aus­si ren­trer en compte, et l’environnement social, la qua­li­té de la nour­ri­ture, le mode de vie plus géné­ra­le­ment. C’est-à-dire que notre (mau­vaise) san­té, nous la devons en bonne par­tie aux diri­geants de la civi­li­sa­tion indus­trielle, à ceux qui imposent ce mode de vie. Blâ­mer les « non-vac­ci­nés » pour tout est absurde.

Et quid de l’impact éco­lo­gique ou envi­ron­ne­men­tal de la pro­duc­tion de masse des vac­cins anti­co­vid ? A prio­ri, tout le monde s’en fout. Mais com­ment l’évaluer ? Là encore, la déme­sure de la civi­li­sa­tion indus­trielle et ses innom­brables intri­ca­tions rendent impos­sible toute ten­ta­tive de par­ve­nir à une réponse rela­ti­ve­ment pré­cise. On peut cepen­dant être à peu près sûrs qu’à l’instar de toute pro­duc­tion indus­trielle, celle des vac­cins anti­co­vid implique des pol­lu­tions, des dégra­da­tions envi­ron­ne­men­tales et des émis­sions de gaz à effet de serre. Mais c’est le der­nier sou­ci de la plu­part des gens. Entre des vies humaines lar­ge­ment abs­traites et d’autres abs­trac­tions comme la vie sur Terre, la pla­nète, d’autres ani­maux, d’autres espèces vivantes, des forêts ou des val­lées loin­taines, etc., des vies humaines l’emporte haut la main, tou­jours, nécessairement.

À tout cela s’ajoute l’absurdité intrin­sèque de toute mesure de masse, marque de la bureau­cra­tie, de l’administration, c’est-à-dire de toute mesure appli­quée uni­for­mé­ment pour ten­ter de résoudre une situa­tion pro­blé­ma­tique pré­sen­tant pour­tant toutes sortes de nuances.

L’essentiel reste sans doute que l’autoritarisme demeure auto­ri­ta­risme et la coer­ci­tion coer­ci­tion, peu importe com­ment on les jus­ti­fie. Et l’on constate aujourd’hui avec un cer­tain dégoût com­bien beau­coup, à droite comme à gauche, n’hésitent pas à les jus­ti­fier, au nom de toutes sortes d’idoles ou de mythes (« la socié­té », « la col­lec­ti­vi­té », « le bien com­mun », « la soli­da­ri­té de classe », « la solidarité »).

Nico­las Casaux


Aus­si :

De l’avènement de la civi­li­sa­tion au Covid-19 : tra­jec­toire d’un désastre logique (par Nico­las Casaux)

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À propos de l'auteur Le Partage

« Plus on partage, plus on possède. Voilà le miracle. »En quelques années, à peine, notre collec­tif a traduit et publié des centaines de textes trai­tant des prin­ci­pales problé­ma­tiques de notre temps — et donc d’éco­lo­gie, de poli­tique au sens large, d’eth­no­lo­gie, ou encore d’an­thro­po­lo­gie.contact@­par­tage-le.com

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