La graine chaotique de ‘Génération-Z’

La graine chaotique de ‘Génération-Z’

La graine chaotique de ‘Génération-Z’

• Articles du 6 juillet 2021. • Description des milieux qui espèrent et préparent avec fièvre une éventuelle candidature d'Éric Zemmour pour les élections présidentielles de 2022. • Contributions : dde.org et RT.France.

Selon une habitude qui est nôtre, qui n’étonne plus personne chez nos lecteurs, si tant que quiconque en ait jamais été étonné, nous pensons que l’important d’une éventuelle candidature Zemmour en 2022, ni même l’hypothèse aujourd’hui encore surréaliste d’une éventuelle victoire, n’est ou ne sont certainement pas dans son éventuel contenu politique (programme, évolution du pouvoir, ambitions politiques, etc.). L’important est à la fois psychologique, communicationnel, éventuellement paroxystique dans l’enthousiasme et dans la haine ; en d’autres mots décrivant plus largement la perspective, ce qui importe est bien dans le climat, l’impulsion de désordre, dans la dynamique d’agitation chaotique (en plus de l’actuelle) que cette éventuelle candidature pourrait ou devrait produire.

Ce n’est pas son éventuelle “offre politique” comme ils disent qui va nous arrêter et nous faire disserter selon les lignes habituelles du commentaire paresseux en-cours depuis un demi-siècle de “menace extrémisto-facho-totalitaristo-raçisée”, pour proclamer ou ridiculiser cette caractérisation. Une seule chose nous intéresse : l’immense chaos-de-situation, le désordre impulsé aux uns et aux autres, la probabilité de transformer l’élection en une bataille des uns contre et des autres, et les autres contre d’autres et d’autres encore, en un “tourbillon crisique” de folie qu’une telle possibilité aurait toutes les chances ou malchances de créer.

Si Zemmour ne propose pas la guerre civile (y compris une “guerre civile” communicationnelle), sa candidature serait, elle, selon notre sentiment, nécessairement perçue dans ce sens, sans qu’on lui demande son avis ; elle serait présentée ainsi par la presseSystème et tous ses satellites dans une sorte de “19th Nervous Breakdown” (les Stones était le groupe favori du jeune Zemmour : lisez les paroles de cette chanson, elles sont étonnamment actuelles)… Il serait alors le candidat de la guerre civile, le “factieux” qui veut plonger la France dans le feu, la fureur et le sang répandu dans les blockbusters apocalyptiques de Hollywood, un super-Trump à la française.

Le résultat pourrait être, dans de tels événements prenant l’allure de la crise de nerfs, l’impossibilité de faire 2022, sans que personne ne soit en position et en capacité d’autorité et de légitimité de décider quelque chose qui mette fin à une telle possibilité. On en serait même, dans cette tournure de l’esprit, à se demander si l’on pourrait aller jusqu’à tenter l’élection, dans le climat furieux des pour et des contre affectant tous les participants. Le fond de notre pensée où l’intuition a évidemment sa place, c’est bien que cette éventualité d’une candidature Zemmour devenue réalité fonctionnerait ainsi, non parce qu’elle est une calamité en soi mais parce qu’elle serait comme l’allumette mettant le feu à ce formidable tas de poudre à canon qui ne demande qu’à exploser, qu’est devenue la France.

D’un autre côté, cette hypothèse d’une candidature Zemmour qui paraît aux uns et aux autres si folle, si impensable, si extraordinaire, si terrifiante, si exaltante, – cette hypothèse nous paraît complètement conforme à la folle logique de la folie des temps, ainsi presque “normal” dans le cadre du “New Normal” du temps du Covid et du wokenisme, et de bon aloi pour rythmer le tempo presti-prestissimo de l’effondrement de cette civilisation rancie, vidée, diaphane, fantomatique et robotique, réduite à l’ombre de son ombre. L’hypothèse nous donne cette impression pazrce qu’il y a le reste, parce qu’elle achèverait de faire de 2022 un événement de furieux désordre et d’innommable chaos.

Ainsi nous dégageons-nous de toutes les analyses savantes, qui pour voir un sauveur fulgurant et rédempteur dans Zemmour, qui pour désigner Zemmour comme un insupportable anti-démocrate, à la fois nazi et juif pied-noir relaps, porteur de tous les dénigrements concevables des trouvailles vertueuses de la modernité-tardive connue sous ses initiales salvatrices de LGTBQ. La candidature Zemmour clamerait haut et fort que plus rien, absolument plus rien ne marche dans la vieille démocratie pourrie et vermoulue qui représente l’“honneur du citoyen” standard de la modernité-tardive. Ainsi viendrait-elle à son heure, alors que sonne le glas.

D’un autre côté encore, et pour contredire le tout, certains penseront que cette perspective que nous évoquons est déplacée. Certains diront qu’il ne se présentera évidemment pas ; certains diront que sa candidature se dégonflera comme une baudruche malsaine, renvoyant le personnage au nouvel éditeur qu’il aura trouvé d’ici là ; certains diront que sa candidature se fera, grandira, et constituera un grand signe du redressement français. Nous avouons que les derniers, les “Amis d’Éric Zemmour”, nous semblent les plus nouveaux, les plus inattendus et, par conséquent et sans qu’il faille y voir le moindre penchant ou parti-pris dans un sens ou dans l’autre, les plus originaux.

Ce sont donc eux que nous donne à entendre le texte de RT-France du 5 juillet 2021, – la source la moins crédible pour le jugement bienpensant-PC, et par conséquent la moins perméable au mépris, à l’auto-repentance et à l’autodestruction, à la vindicte et à l’hystérie de l’esprit de ce Temps calamiteux.

dde.org

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« J’ai envie d’y croire », disent-ils

Lancé il y a trois mois, ce collectif a fait parler de lui avec sa campagne d'affichage en faveur de la candidature du polémiste à la présidentielle 2022. La plupart de ses membres ont moins de 30 ans, et se coordonnent sur les réseaux.

Certains regardent les émissions d’Éric Zemmour comme d'autres les matchs de football. Chaque vendredi soir depuis trois mois, aux quatre coins de la France, de jeunes admirateurs de l'essayiste se réunissent pour prendre l'apéritif en suivant le débat de l'émission Face à l'info, sur CNews. «Ce sont des soirées conviviales où l’on écoute en trinquant, puis on échange entre militants», explique à RT France Jean F., coordinateur en Auvergne-Rhône-Alpes de Génération Z, le mouvement de soutien à l'auteur du ‘Suicide français’ (éd. Albin Michel).

Au cours de ces «Z'Apéro», comme les appellent les participants, on parle aussi des actions passées et à venir pour promouvoir la candidature du polémiste à la présidentielle 2022. Comme ce collage d'affiches qui a fait le tour des médias le 28 juin : sur des panneaux électoraux de 86 départements, dans la nuit suivant les régionales, 500 militants du mouvement ont apposé la figure de l'essayiste surplombant une mention «Zemmour président».

Le modèle unique de l'affiche a été fourni par l'«Association des amis d'Eric Zemmour», qui en a également financé l’impression via des dons. Cette structure est présidée par le chef d'entreprise François Miramont, ancien assistant parlementaire du sénateur LR Michel Mercier, désormais rallié à Debout la France. Le collage de ces affiches – initiative indépendante de la volonté du «Z», comme le surnomment les membres de son mouvement de soutien – aurait coûté moins de 10 000 euros, selon le porte-parole de l'association Antoine Diers, adhérent LR et directeur de cabinet du maire du Plessis-Robinson.

L'organisme a également été agréé par la Commission nationale des comptes de campagne comme association de financement de parti le 1er juillet au Journal officiel, sous le même nom, «Les amis d’Éric Zemmour». Elle a été déposée aux noms de deux collaborateurs d'élus LR, rapporte France Info.

Dans la galaxie des comités de soutien à l'essayiste, le responsable national de Génération Z, Stanislas Rigault, vient lui aussi de la droite traditionnelle. Il est le fondateur à Rennes du mensuel ‘L’Etudiant libre’, «publication conservatrice et patriote qui ambitionne de rassembler tous les courants de la droite», comme il l'expliquait en 2019 au ‘Figaro’. Génération Z, créé il y a trois mois, fournit les «petites mains» de la campagne encore informelle de l'essayiste. «A Lyon, on a lancé ça avec un groupe d’amis. C’est la banderole déployée à Aix-en-Provence [le 24 avril] qui m’a convaincu. Notre but est d’essayer de nous faire remarquer, par les réseaux sociaux, ces actions de collage, pour lui montrer que des gens le soutiennent. On a l’impression de faire quelque chose d’utile, on espère qu’il entendra notre appel pour se porter candidat», détaille Jean F., le responsable rhodanien de Génération Z.

Le jeune homme, 19 ans, décrit des adhérents essentiellement issus, comme lui, de la droite traditionnelle, plus précisément de l'électorat de François Fillon en 2017. Le noyau dur est constitué «de militants des Républicains et de l’UNI, mais aussi de beaucoup de gens qui n’avaient jamais milité et qui ont trouvé un espoir de changement» dans le profil de «monsieur Eric Zemmour», comme il l'appelle à plusieurs reprises auprès de RT France. Il y a des déçus de Marine Le Pen aussi, d'anciens militants du Rassemblement national, «même s’ils sont minoritaires par rapport aux anciens de LR», ajoute le Lyonnais.

Génération Z, c'est aussi une expression sociologique désignant les personnes nées entre 1995 et 2010. Car les militants sont jeunes, parfois mineurs. «Entre 18 et 30 ans, majoritairement 20, 25 ans», témoigne Jean F., qui tient lui aussi son premier engagement politique. Sur le forum Discord où ils se rassemblent, certains disent avoir 16 ans. Dans le groupe Génération Z de la plateforme de messagerie, les nouveaux adhérents sont invités à se présenter. Pierre, 23 ans, explique vouloir soutenir «un homme cultivé» dont le «sens du passé […] lui permet de comprendre le présent et d'envisager le futur de notre pays». Florence, 33 ans, souhaite «agir pour la France avant qu'il ne soit trop tard». Kaniel, 30 ans, assure se reconnaître «pleinement dans son discours». Au cours du mois de juin, le groupe Discord a doublé de volume, passant de 1000 à quasiment 2000 membres. Jean F. décrit ces nouveaux militants comme appartenant à «une génération qui a grandi avec Eric Zemmour, qui voit en lui une espèce d’inspirateur dans un océan de négation du réel

Pour beaucoup, le déclic dans leur conversion au zemmourisme, c'est l'entretien donné le 6 juin par le polémiste à la chaîne YouTube Livre noir, lancée en février pro-zemmour par l'ex-LR Erik Tegnér. Au début de la vidéo, Eric Zemmour y semble plus proche que jamais d'annoncer sa candidature, dressant un parallèle entre lui-même et le journaliste et académicien Jacques Bainville, figure conservatrice du début du XXe siècle : «Je me dis que je ne peux pas ne pas m’identifier à cet homme que j’admire et me dire que moi aussi, modestement, j’ai depuis vingt ans annoncé, prophétisé, en vain pour l’instant, ce qui va arriver. […] Je ne peux pas ne pas penser à moi dans les mêmes circonstances et me dire : "Oui, peut-être, il faut passer à l’action parce que la prévision, la prédiction, même la prophétie, ne suffit pas".»

Devant son écran, Jean F. bondit. Il est déjà engagé localement pour Zemmour, mais il sent que les choses s'accélèrent : «L’entretien au Livre noir, où il sous-entend qu’il pourrait s’engager par sentiment du devoir, nous a galvanisés». Les actions militantes vont toutefois connaître une pause avec l'été, «pas un temps très politique» selon Jean. Mais viendra ensuite la rentrée, au moment où Eric Zemmour devrait faire la lumière sur ses intentions, selon divers échos médiatiques. Juste avant une primaire LR à l'automne que certains cadres du parti de droite, comme Etienne Blanc et Julien Aubert, aimeraient ouvrir à l’essayiste.

Alors ira, ira pas ? «Aucune idée, mais j'ai envie d'y croire, parce qu'il est conscient du boulevard qui s’ouvre à lui pour incarner une troisième voie entre Xavier Bertrand et Marine Le Pen, qui ne sont pas des hypothèses crédibles. Et comme je ne suis sûr de rien, cela me motive encore plus pour faire du bruit et lui montrer qu’il y a un appel de personnes qui le soutiennent. On va accélérer le calendrier à partir de septembre», insiste le jeune lyonnais. Pour lui, «le seul espoir par rapport à la situation de la France aujourd’hui, c’est Eric Zemmour».

RT-France

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

À propos de l'auteur Dedefensa.org

« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

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