Wokenisme-LGTBQ, une déstabilisation globale

Wokenisme-LGTBQ, une déstabilisation globale

Wokenisme-LGTBQ, une déstabilisation globale

5 juillet 2021 – Il me semble désormais évident que la dynamique de crise que nous avons baptisée “wokenisme” a acquis sa véritable dimension, qui est globale. Je vais suggérer ce que c’est que son évolution désormais selon la perception que j’en ai, avec divers éléments dans le développement qui suit.

Je rappelle d’abord que nous avions d’abord désigné cette dynamique comme “sociétale-progressiste”, y compris lorsqu’on la vit, – je parle de ceux qui regardent sans œillères ni les yeux fermés, – devenir crise paroxystique avec la mort de George Floyd le 25 mai 2020, s’agglomérant ainsi superbement à la crise-Covid pour faire éclore les Cent-Fleurs de la Grande Crise. Le pléonasme “wokenisme” lui-même a très profondément évolué dans notre et ma perception, depuis le jour où on l’a proposé sur ce site, soit le 20 novembre 2020, dans un texte, “commentaire d’un commentaire” de James Howard Kunstler.

On y lisait notamment, d’une part, des remarques sur l’évolution vers le choix du mot sans anticiper sur son extension future ; d’autre part, dans le ‘chapô’, au contraire dans ce cas en anticipant d’une façon hypothétique sur ce que pouvait nous réserver sa destinée…

« Kunstler écrit ‘Wokesterism’ pour désigner cette dynamique en plein développement, et il nous a fallu nous rendre dans notre atelier ès-néologismes pour y trouver un équivalent francisé. Nous avons hésité entre ‘Wokenessisme’ et ‘Wokenisme’, sensible à la correspondance audible entre le premier avec ‘progressisme’, alors qu’il s’agit bien d’une sorte d’hyper-progressisme, de monstre sorti du “ventre fécond de la bête immonde” (progressiste, of course) ; optant finalement pour le second, moins laid, plus facilement prononçable. »

… « A côté des affrontements et des haines avec leur puissance et leur durabilité, on distingue de plus en plus précisément la possibilité de cet événement formidable qu’est le développement peut-être sans frein du ‘Wokenisme’, idéologie de la déconstruction totale. »

Le superbe texte d’’hier d’Alastair Crooke sur le sommet de l’UE de la fin du mois dernier confirme bien entendu la mesure de cette dimension globale en mettant dans la même perception les événements aux USA et en Europe, et en confirmant le lien absolument intime, roucoulant, amoureusement noué et très-fort serré, entre wokenisme et capitalisme (notre texte sur le “Woke-Capitalisme”). En même temps, en France – où l’on répugne à penser qu’un événement spécifiquement français malgré la subversion US omniprésente (“L’imposture décoloniale” justement identifié par Taguieff) puisse être dégagé de sa spécificité française en le privant ainsi de sa vraie et glorieuse dimension, – en France donc et dans les salons parisiens, on entend de plus en plus des références au wokenisme (au “wokisme” comme ils disent) comme un événement fondamental, global, civilisationnel, etc.

L’on en vient alors au constat de son importance aux USA et se ramifiant aux événements français, et désormais européens de la façon la plus officielle et dans toute son ampleur, et toujours événement du même genre assez étrange par rapport à sa dimension globale et son poids “politique”, – mais quoi ! Illustrant magnifiquement après tout l’activisme fusionnel de la philosophie-transgenre, – déconstruction par le transgenre, le bonheur jusqu’à la “Conquête d’Absolument Tout” (Crooke), et au-delà, grâce de l’histoire sans majuscule, jusqu’à en faire l’“Absolument-Rien”.

Un exemple de cette prise de conscience française, de Joseph Macé-Scaron dans Figaro-Vox :

« Il est tentant de ne pas prendre au sérieux le “wokisme” qui mêle pédanterie et bouffonnerie mais ce serait une erreur. Le terrorisme intellectuel a plusieurs visages mais il n’est peut-être jamais aussi inquiétant que lorsqu’il revêt le masque du grotesque pour cacher sa face grimaçante. Il n’est pas une semaine où nous ne rions pas des interdits qui tombent, par exemple, sur les mathématiques jugées trop patriarcales ou la cuisine condamnée pour être raciste. Dernière station des identités devenues folles. Après cela, comment s’étonner que tout débat soit devenu impossible ? On peut changer d’opinion mais on ne peut pas changer d’identité ! »

Un aspect remarquable de cette situation, bien introduit hier par le texte d’Alastair Crooke, c’est l’extraordinaire affrontement qui se dessine au cœur de l’UE et, au-delà, la façon dont la perception générale (globale) qui est en train de prendre forme de voir le wokenisme, et notamment sa composante LGTBQ prendre l’allure d’une arme impérialiste du bloc-BAO à l’encontre du reste, – à l’expresse condition que la piétaille et ses commentateurs “dissidents” veuillent bien laisser faire et ne pas se révolter dans l’entre-deux. En quelque sorte, le wokenisme-LGTBQ constitué en une sorte de “valeur universaliste fondamentale” pouvant être considérée comme l’arme “légale” essentielle des tentatives de “révolution de couleur”, – lesquelles, notons-le avec la plus extrême bienveillance, se terminent en général en un tableau cubiste transformé en Art Contemporain et photographié en noir et blanc (donc, bel et bien “racisé”), souvent avec un portrait de Soros en incise.

La situation européenne, qui jusqu’ici ne semblait concerner qu’un pays isolé mis en accusation (la Hongrie), avec tout de même la Pologne assez proche dans cette position, a pris une tournure très précise et assez savoureuse d’affrontement avec l’échange entre la minuscule Slovénie (2,1 millions d’habitants), qui assure depuis le 1er juillet et pour six mois la présidence tournante de l’UE, et la bureaucratie bruxelloise en la personne de la présidente de la Commission. Il s’agit là d’un bon exemple, qui ne laisse pas de remplir de plaisir ironique ceux qui (comme moi-même, sans nul doute) ont maudit la façon dont les plus petiots interféraient dans les intérêts de plus grands du fait de la règle de l’unanimité, et qui, cette fois, totalement à l’inverse (inversion), interfère effectivement (dans le chef de la Slovénie) dans l’une des plus catastrophiques orientations qu’appuient les “grands” pays civilisés de l’Ouest dans l’UE. Cela pourrait illustrer le propos du grand écrivain algérien Boualem Sansal :
« L’Europe a toutes les apparences d’une chose qui n’existe pas, n’a jamais existé, comme Europe, la déesse aux grands yeux de la mythologie grecque qui lui a donné son nom.  »

Question ingénue (de PhG) : la Slovénie, la présidente elle-même de l’Union Européenne jusqu’au 31 décembre 2021, serait-elle la cible favorite pour les prochains mois d’une “révolution de couleur” au nom de la loi universelle wokenisme-LGTBQ ?

(L’autre cible, dirais-je à Ursula si j’avais son oreille et elle sa dignité, pourrait être son président bureaucratique Charles Michel, pour son comportement extraordinaire d’élégance lors de ses visites en présence de la même Ursula rendues à des chefs d’État du type de l’aimable président Erdogan.)

On suivra le dialogue de haute stratégie entre les deux, qui augure fort bien de la constitution et de la mise en place de l’Europe-puissance, souveraine, imposant sa Grande Stratégie au reste du monde, et posant son superbe cul civilisée dans un fauteuil de vizir ottoman, en plein milieu de l’histoire de notre Temps catastrophique.

« S’exprimant après que son pays a pris le 1er juillet la présidence tournante du Conseil, le Premier ministre slovène Jansa a clairement indiqué que ses priorités pourraient ne pas correspondre à celles des puissances occidentales de l'Union. S’en prenant aux “grands médias” slovènes et à leurs alliés présumés au sein du système judiciaire du pays, Jansa s’est également élevé contre la promotion par l’UE de ses valeurs libérales en Europe centrale et orientale, notamment la cause des LGBT.

» “L’Union européenne rassemble des pays aux traditions différentes, aux cultures différentes… il y a des différences qui doivent être prises en compte et respectées”, a-t-il déclaré.

» La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s'est ouvertement opposée à M. Jansa lors du point de presse, déclarant que “la liberté d’expression, la diversité et l'égalité” sont des “valeurs européennes” fondamentales qui doivent être défendues. […]

» Jansa suit une ligne similaire [à celle du Hongrois Orban]. Répondant à Mme von der Leyen vendredi, il a déclaré qu’eux deux hommes avaient eu “une discussion sincère sur ce que sont les droits de l'homme”, mais qu’il défendait pour sa part “le droit des parents à éduquer leurs enfants” comme ils l’entendent. Von der Leyen a répondu que “le droit des parents d’éduquer leurs enfants n'était pas du tout contesté”, mais que “la question était de savoir si les modifications des lois existantes étaient discriminatoires à l'égard des minorités."

» M. Jansa a également proclamé que la Slovénie n’était pas “une colonie” de l'UE à qui l’on peut dicter sa conduite, tout comme M. Orban a dénoncé la semaine dernière la mentalité “coloniale” des Pays-Bas, après que le Premier ministre néerlandais Mark Rutte eut déclaré que la Hongrie “n’a plus rien à faire dans l'Union européenne” si elle ne se soumet pas à la position de l'Union sur les droits des LGBT. »

Où l’on voit par conséquent que nos “décoloniaux”, partie prenante du conglomérat wokenisme-LGTBQ, ont du pain sur la planche, également par rapport à la dénonciation dans l’UE de ses pays-membres les plus puissants et les plus vertueux, jusqu’à en vouloir coloniser les récalcitrants beaucoup plus petiots qu’eux, et donc “opprimés” en puissance. Les super-démocrates modernistes-tardifs Hollandais, qui veulent la décapitation de Orban en bons colonisateurs responsables, furent également ceux qui menèrent la charge en fidèle flanc-garde des Germains contre Tsipras en 2015, sans doute parce que Grec et donc trop représentatif de la blanchitude des gens de l’Acropole et de la bande à Socrate.

Comme aujourd’hui, il y avait en 2015 des ‘Adults in the Room’ pour en rester les bras ballants, face à cette algarade menée par des totalitaristes en impeccables complets vestons (par contraste avec ces Grecs débraillés). Ainsi et pour notre compte nous admirons dans une sorte d’extase stupéfaite le tourbillon crisique qui place successivement les mêmes idéologues libéraux-vertueux, de positions d’accusateurs en positions d’accusés, ou le contraire avant de changer de sens…On peut et l’on doit recourir à l’ironie et au mépris, considérant ces débris poussiéreux de cette civilisation devenue blette, pris dans quelques-uns de ses déchets les plus spectaculaires, pour continuer à s’affirmer comme telle (civilisation !). Citation de Aron par Taguieff, une fois de plus :
« On a trop négligé de considérer le rôle de la bêtise dans l’histoire »

… Par conséquent, on a trop sous-estimé jusqu’ici le rôle global et naturellement déstructurant du wokenisme. Il ne fait pas de doute, selon Glenn Diesen, professeur à l’Université du Sud-Est de la Norvège et l’un des collaborateurs de la revue russe ‘Global Affairs’, que l’appareil de sécurité nationale des USA entend bien en faire usage ; reste à voir si les USA existeront encore bien longtemps alors que certains (le New York Times n’y est pas du tout étranger) jugent que la bannière étoilée, irrémédiablement conservatrice, pourrait être avantageusement remplacée par la bannière arc-en-ciel du monde globalisé et du Cosmos mondialisé, tandis que flotte le projet de réformer de fond en comble la majestueuse Rotonde du Congrès, en virant tous les textes, récits et figures fondateurs des USA au profit de ceux qui dénoncent l’esclavage.

(Lisez le superbe texte de Robert Bridge sur cette situation générale des USA qui est désormais hors de contrôle et commencez à compter en combien de parties antagonistes exploseront bientôt les USA.)

Mais revenons à ces quelques paragraphes de Glenn Diesel, qui ne cache pas que dans cette partie, Moscou sera un adversaire acharné du bloc-BAO, et, selon moi, cela expliquant en bonne part que Poutine ne prend plus du tout de gants pour agiter la menace militaire et brutale directe ; les Russes savent bien combien l’enjeu de la civilisation est aujourd’hui culturel, avec les fous agitant le drapeau de la bêtise, et combien il s’agit peut-être de la bataille finale…

Alors, peut-être, pourquoi pas, l’US Army, l’USAF et l’US Navy, avec la CIA en flanc-garde, s’imaginent-elles que le catéchisme LGTBQ dont les forces sont désormais imprégnées comme avec des milliers d’exemplaires type-Petit Livre Rouge de Mao, obtiendra de meilleurs résultats que le F-35 et les grands porte-avions d’attaque, et qu’enfin ils conquerront “the hearts and the minds” qu’ils n’ont pu séduire en Irak avec les consignes des “unknown unknowns” de Rumsfeld, – paix à son âme.

« Mardi, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a tweeté une photo du drapeau de la fierté arc-en-ciel hissé devant le département d’État à Washington, écrivant que la commémoration de deux événements LGBT majeurs “nous rappelle tout le chemin parcouru, – et tout ce que nous devons encore accomplir, chez nous et dans le monde entier”. Le mot clé ici est “dans le monde entier”.

» Alors que l’Occident élève les questions LGBT au rang de mesure suprême de la moralité et réorganise sa culture en conséquence, une question se pose : comment cela se manifestera-t-il en politique étrangère ? Les valeurs sont déployées comme un instrument efficace dans la politique de puissance occidentale, la démocratie libérale étant présentée comme une norme hégémonique qui permet à des pays comme les États-Unis de diriger le monde et de s'exempter du droit international.

» Même la CIA se présente aujourd'hui comme une organisation guidée par la défense des droits des LGBT, ce qui indique clairement que la célébration de “nos” valeurs justes sera bientôt exprimée sous forme de dérision et d'attaque contre “l’autre”.

» Quelle est la différence entre une politique étrangère “fondée sur des valeurs” et une mission civilisatrice visant à saper la souveraineté et la culture d’autres États ? Dans l’ère de l’après-guerre froide, l'Occident légitime explicitement l’hégémonie, les hiérarchies et l'inégalité souveraine au nom de la défense des valeurs démocratiques libérales universelles. Le monde se dirige-t-il vers une nouvelle forme d'impérialisme ? […]

» L’impérialisme humanitaire va-t-il évoluer vers un impérialisme woke ? Il ne semble pas exagéré de penser que les valeurs woke seront absorbées par la mission civilisatrice libérale-démocratique existante, qui consiste à refaire le monde à l’image de l'Occident. L'objectif de “mettre la Hongrie à genoux” peut-il se transformer en subversion, en opérations de changement de régime ou en guerres LGBT ? »

Je souscris évidemment à cette rhétorique puisqu’elle décrit ce qui est, comme toujours, une narrative enveloppée de FakeNews lobée au sein d’un simulacre, et alors j’attends avec une certaine impatience joviale qu’elle se transforme en actes, dans le chef des légions arc-en-ciel du bloc-BAO, lançant des offensives type “Proud Parades”, avec des chars Abrams de carnaval où le canon sera heureusement remplacé par un bâton de pèlerin arc-en-ciel équipé de clochettes à sonorités perforantes, comme les obus de la chose. Tout étant absolument inverti, c’est peut-être effectivement avec ces caravanes festives et bariolées, “créolisées” comme dit l’autre, qu’on en viendra à convaincre les peuplades réticentes d’enfin se lever et de balayer toute cette poussière d’un éclat de rire jupitérien.

(Tiens et à-propos, et bien à propos, les talibans ont repris Kandahar, pendant que les GI’s-Woke se tirent pour recevoir leurs nouvelles tactiques LGTB ; ils disent, les talibans, ne pas vouloir prendre Kaboul, enfin pour le moment…)

En attendant, on n’a pas été sans noter que la dernière question que posait Glenn Diesel, citant la Hongrie qu’il s’agit de mettre à genoux comme fera tout bon footballeur milliardaire de la diversité-BAO jouant la Coupe du Monde 2022 au Qatar où il fait bon être esclave, nous ramène donc à l’Europe. La conclusion s’impose d’elle-même, sous la forme de deux paragraphes extraits de la réflexion du toujours-grand écrivain et poète algérien Boualem Sansal, déjà cité plus haut… Et qu’ainsi reposent, dans les suggestions du poète dont l’ambiguïté reflète parfaitement les extraordinaires incertitudes du catastrophique Temps présent, les rêves de gloire universelle de l’ancienne civilisation occidentale avec tous ses appendices poussiéreux et son opium rancie nommée communication et trempée jusqu’à l’ivresse suprême dans le simulacre de la narrative :

« On peut en discuter encore et encore mais à un moment il faut s’arrêter et reconnaître la réalité: l’Europe a toutes les apparences d’une chose qui n’existe pas, n’a jamais existé, comme Europe, la déesse aux grands yeux de la mythologie grecque qui lui a donné son nom. Soit dit en passant, Arès, le dieu de la guerre, eût été tout désigné pour l’accompagner, il aurait transmis un peu de vigueur aux enfants de la belle. La guerre et la gloire, il n’y a que ça de vrai et tout l’art du guerrier est de ne la faire que pour gagner, et en cas de doute quant à son issue, la rendre impossible jusqu’à ce que le vent tourne à son avantage. […]

» Une suggestion avant le point de non-retour? Oui, démantelez l’UE, vaccinez ses chantres, décontaminez les lieux, lancez des programmes de réinsertion de ses fonctionnaires dans la vraie vie, et le reste viendra de lui-même, la raison reprendra du service, on se souviendra qu’à part les grands rois, les religions en leur début et d’immenses batailles qui ont fait trembler la terre des décennies durant et fait couler des torrents de sang, personne au monde ne sait comment on fabrique des peuples et comment on les accouple pour engendrer un peuple nouveau, supérieur en nombre et en volonté, donc dangereux pour les voisins. »

Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org

À propos de l'auteur Dedefensa.org

« La crisologie de notre temps » • Nous estimons que la situation de la politique générale et des relations internationales, autant que celle des psychologies et des esprits, est devenue entièrement crisique. • La “crise” est aujourd’hui substance et essence même du monde, et c’est elle qui doit constituer l’objet de notre attention constante, de notre analyse et de notre intuition. • Dans l’esprit de la chose, elle doit figurer avec le nom du site, comme devise pour donner tout son sens à ce nom.

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