Réponse aux accusations erronées de L'Action nationale sur la démographie

Réponse aux accusations erronées de L'Action nationale sur la démographie

Il y a un an, je présentais un résumé de mes travaux de démographie dans la revue de l’Action Nationale (numéro de mars 2020). En bref je montrais que l’ascendance française dans la population québécoise, qui était de 79% en 1971, passerait à 50% en 2042.

Dans le numéro suivant (avril-mail 2020), Christian Gagnon, président de la ligue de l’Action Nationale, présenta une critique de mes travaux. J’estimais que cette critique était intellectuellement malhonnête et je pensais qu’il était justifié de soumettre une réplique à l’Action Nationale pour remettre les pendules à l’heure.

L’Action Nationale refusa cette réplique. (N’est-ce pas paradoxal qu’une organisation patriotique comme l’Action Nationale refuse de débattre d’un sujet aussi pertinent que le déclin de l’ascendance française dans la population québécoise ?

Le temps passant, et faisant le ménage de mes dossiers, je tombai sur cette réplique non publiée que j’avais pratiquement oubliée. En la relisant, je constate que le contenu est toujours pertinent.

J’en profite donc pour présenter cette réplique aux lecteurs de Vigile, dont je présume un intérêt pour le sujet.

 

*

Droit de Réplique – Notre Nation

Dans le numéro de mars de l’Action Nationale, était publié « L’impact de l’immigration de masse sur le poids démographique de l’ethnie canadienne-française au Québec » [1]. J’avais écrit ce texte dans le but de vulgariser les résultats de mon étude démographique publiée dans la revue Nations and Nationalism [2]. Dans cette publication, j’annonçais que l’ethnie canadienne-française, qui formait 79 % de la population québécoise en 1971, passait sous les 64 % en 2014 et glisserait sous la barre de 50 % en 2042, sous la pression de l’immigration de masse. Mes travaux, centrés sur l’ethnie canadienne-française, n’allaient pas plaire à tout le monde et j’anticipais donc les critiques. Dans le numéro suivant de la revue (avril-mai 2020), monsieur Christian Gagnon, président de la ligue de l’Action Nationale, répondait à titre personnel à mes travaux dans une critique intitulée « Notre Nation [3] ». J’aimerais donc, en quelques mots, répondre à cette critique.

Résultats alarmistes ?

Monsieur Gagnon considère mes résultats comme alarmistes. Pourtant, ils ne sont pas plus alarmistes que ce qui avait été anticipé par le démographe Jacques Henripin [4,5] en 1986 et 1987. Le fondateur du département de démographie de l’Université de Montréal avait estimé qu’en 2081, 25 % des Québécois seraient nés à l’étranger. De plus, selon les résultats de son étude, « le stock héréditaire des Québécois [de 1981] ne comptera plus que pour 12 % du patrimoine génétique des Québécois de 2081 »; ce qui revient à dire que 76 % de l’ascendance des Québécois de 2081 provient d’immigrants arrivés après 1981 et de leurs descendants. Vous noterez que Henripin a revu ses calculs en 1987 et corrigea cette valeur de 12% par 25%, ce qui est davantage avec phase avec les tendances que j’observe. Le phénomène du déclin démographique des majorités historiques est un phénomène mondial. Citons les études du professeur David Coleman [6], qui démontrent que les Britanniques blancs glisseront sous les 56 % en 2056 ou encore le bureau américain du recensement [7] dont les projections suggèrent que les blancs non hispaniques seront minoritaires en l’an 2050, aux États-Unis. Plus près de nous, Statistique Canada prévoit que les immigrants de 1re et 2e génération formeront entre 44,2 et 49,7 % de la population canadienne en 2036 [8]. Les démographes de Statistique Canada prévoient également que les Canadiens de l’an 2006 seront les ancêtres d’entre 12 et 38 % des Canadiens de 2106, si la tendance se maintient. Ainsi la grande majorité de la population canadienne de 2106 sera composée d’immigrants et de leurs descendants arrivés après 2006 [9]. Sachant que les taux d’immigration canadiens per capita sont supérieurs à ceux des États-Unis et de l’Angleterre [10], on peut supposer que les taux d’immigration québécois se trouvent dans le même ordre de grandeur que pour les deux pays mentionnés précédemment. Donc, mes résultats n’ont rien d’étonnant, mais s’inscrivent plutôt dans une tendance mondiale où le poids démographique des majorités historique s’effondre en quelques décennies sous le poids de l’immigration. Le tableau suivant, recopié de mon étude publiée dans Nations and Nationalism compare le déclin de l’ethnie canadienne-française par rapport à celui des blancs britanniques et des blancs américains.

Table 4. Poids démographique en pourcentage pour l’ethnie canadienne-française, pour les blancs américains non hispaniques et les blancs britanniques dans leur pays ou province d’origine.

 

 

1971

2010

2015

2030

2040

2050

Ethnie canadienne-française

79a

67b

64b

57b

51b

45b

Blancs américains non hispaniques

83c

67c/65d

62d

59c/56d

51d

51c/46d

Blancs britanniques

 

85e

82e

72e

66e

59e

  1. Recensement canadien de 1971

  2. Présente étude

  3. Smith, J. P., & Edmonston, B. (Eds.) (1997). The New Americans. Economic, demographic and fiscal effects of immigration. Washington

  4. DC: National Academy Press. Ortman, J. M., & Guarneri, C. E. (2009). United States population projections: 2000–2050. Washington, DC: US Census Bureau.

  5. Coleman, D. (2010). Projections of the ethnic minority populations of the United Kingdom 2006–2056. Population and Development

Review, 36(3), 441–486.

 

À propos des données de recensement

Monsieur Gagnon remet également mon analyse en question quand j’affirme que les données sur les groupes ethniques provenant du recensement de 1971 sont rigoureuses, alors que ceux des recensements subséquents ne le sont pas. Une des principales motivations de mon étude est justement due au fait que les recensements récents ne permettent pas de déterminer le poids démographique de l’ethnie canadienne-française. Prenons par exemple le recensement de 2016. On constate dans ce recensement qu’un Québécois d’ethnie canadienne-française pouvait s’identifier en origine unique ou multiple comme étant d’origine française, québécoise ou canadienne. J’invite donc le lecteur à consulter les données du recensement de 2016 [11] et à tenter d’établir le poids démographique de l’ethnie canadienne-française; celui-ci sera médusé en apprenant que pour une population de 7 965 450 individus, 4 647 835 individus ont déclaré avoir des origines canadiennes, 184 005 individus ont déclaré avoir des origines québécoises et 1 878 795 individus ont déclaré avoir des origines françaises. Statistique Canada ne cache pas que l’inclusion de l’origine « canadienne » est en partie, à l’origine de ce gâchis statistique : “although the increase in the reporting of « Canadian » ethnic origins may have impacted the reporting of single ethnic origins for many groups, British Isles origins and French origins appear to have been particularly affected” (la traduction de Statistique Canada étant très approximative, je me permets de citer l’original en anglais) [12]. Soulignons ici que n’importe qui peut s’identifier dans la catégorie « origine canadienne » ou « origine québécoise » et que le terme « origine française » ne fait pas nécessairement allusion à la majorité historique. De plus, il est possible de s’identifier à plus d’un groupe ethnique. Ainsi, au sens de l’arithmétique, les données sont inutilisables. Comme mentionné en note 5 du tableau sur les origines ethniques du recensement de 2016, « la somme des groupes ethniques dans ce tableau est supérieure à l’estimation de la population totale, car une personne peut déclarer appartenir à plus d’une origine ethnique au recensement. Dans la figure suivante, je présente les résultats pour l’origine française (origine unique) pour les différents recensements [13]. L’apparition des réponses multiples, de la catégorie « origine canadienne » et de la multiplication des origines ethniques (12 possibilités en 1971 contre 279 possibilités en 2016) explique la perte de rigueur des résultats quant à l’ethnicité.

 

Monsieur Gagnon affirme également que les données du recensement de 1991 sont aussi bonnes, sinon meilleures, que celle de 1971 et que c’est à partir de 1996 que les résultats deviennent inutilisables. Selon la précision de Statistique Canada, « depuis 1986, une instruction indiquant de préciser autant de groupes ethniques que nécessaire a été incluse dans la question sur l’origine ethnique. Avant le Recensement de 1981, seuls les ancêtres paternels devaient être inclus [14]. » Mon commentaire à ce sujet est que depuis 1981, les possibilités de réponses pour l’origine ethnique ont été modifiées, ceci permettant la multiplication des types de réponses ce qui a ouvert la porte à une méthodologie de recensement qui affaiblit la qualité des données. Concrètement, les résultats du recensement de 1991 sont encore cohérents au sens où la somme des origines est encore égale au total de la population. Les valeurs pour les Canadiens-français ne sont pas éparpillées dans de multiples origines telles que « canadienne », « québécoise » ou « française »; et la quantité des origines multiples est encore trop faible pour avoir un effet significatif sur les résultats. D’ailleurs, mes résultats prédisent que l’ethnie canadienne-française serait de 74,2 % en 1991 alors que le recensement de 1991 affirme les citoyens d’origine française forment 74,6 % de la province (5 077 830 citoyens d’origine française sur un total de 6 810 300 citoyens québécois) [15]. La concordance entre mes projections démographiques et le recensement de 1991 suggère deux choses  : premièrement, qu’il y a cohérence entre les résultats des deux recensements, du moins pour l’origine française. Deuxièmement, que mes projections tiennent la route. Bref, oui, je suis accord, les données de 1991 semblent fiables. Cependant, le choix de commencer cette étude avec le recensement de 1971 est aussi dicté par la nécessité de réaliser l’étude dans un grand intervalle de temps. Il était important de reculer suffisamment loin dans le temps pour être en mesure d’observer l’importance de l’immigration sur l’évolution du poids démographique des Canadiens-français jusqu’à aujourd’hui. Le but de cette étude était de regarder aussi loin en arrière qu’en avant.

À propos de la validité de mes résultats

Monsieur Gagnon met en doute la validité de mes résultats en s’appuyant non pas sur des chiffres, mais plutôt sur une dialectique visant à détourner l’objet de mon étude, l’ethnicité, vers le débat de sur la langue, sur la démographie linguistique, sur la francisation des immigrants et sur l’intégration de ceux-ci à « notre nation ». Dois-je rappeler que mon étude est centrée strictement sur la composante ethnique? Tels que présentés dans mon étude originale, les résultats de mes projections sont précis. En effet, en partant de l’année 1971, où la population du Québec est de 6 028 000 habitants [16], mes projections historiques prédisent une population de 8 208 000 habitants pour 2014, alors que les chiffres officiels font état de 8 140 000 habitants [17]. Considérant un intervalle de 44 ans, la concordance est étonnante. Ensuite, mes projections futuristes sur la population totale ont été comparées à celles de Statistique Canada. Selon Statistique Canada [18], il y aura entre 7,8 (scénario de croissance faible) et 10 millions (scénario de croissance élevée) d’habitants au Québec en 2036. Dans mon étude, j’ai calculé 9,06 millions d’individus en 2036. Mes projections de population cadrent donc avec les projections officielles.

Du point de vue ethnique, si je compare mes projections pour l’ethnie canadienne-française à l’« origine française » du volet ethnique du recensement, on découvre qu’il y a concordance entre les résultats de 1971 à 1991. La concordance n’est pas parfaite puisqu’il y a évolution de la définition d’origine ethnique et une croissance des réponses multiples avec le temps. Pour 1991, je présente un poids de 74,2 % alors que le recensement présente 74,6 % ; pour un intervalle de 20 ans (1971 à 1991) ; c’est suffisamment précis à mon avis, surtout si l’on considère les fluctuations méthodologiques des recensements. La figure suivante présente l’évolution du poids démographique des Canadiens-français (ligne noire continue) comparativement aux résultats de recensement (croix) pour l’intervalle 1971 à 2016 [19].

Note : si l’on devait se fier à la perte relative des origines françaises entre 1981 et 1991, on arriverait sans doute à des résultats plus catastrophiques que les miens; cependant je présume que la différence s’explique par la croissance des origines ethniques et multiples tel que discuté précédemment (à propos des données de recensement).

Ainsi, je réfute toute allégation dont le but est de nier la validité de mes résultats et j’ajouterais également que ma méthodologie a été évaluée par trois réviseurs, dont au moins un démographe, lors de l’étape de révision par des pairs faisant partie du processus menant à l’acception de mon article pour publication dans la revue Nations and Nationalism.

À propos de la définition

On me reproche également d’avoir utilisé une définition qui exclue certains Québécois de l’ethnie canadienne-française. On m’accuse ainsi d’exclure Pierre Curzi, Lucia Ferreti et Normand Brathwaite de l’ethnie canadienne-française. J’avais pourtant été très clair à ce sujet : l’usage de cette définition a pour but de mettre en place des hypothèses de travail me permettant d’effectuer mes calculs et non pas de classer les individus dans des cases. Le paragraphe suivant, tiré du texte publié dans le numéro de mars de l’Action Nationale, est sans équivoque (les caractères gras ont été ajoutés pour les besoins de cette réplique) :

« La principale embûche de la méthodologie concernait initialement le métissage et les mariages (ou union mixte) entre Canadiens-français et immigrants. En effet, même si l’on connait, avec une relative précision, le pourcentage d’immigrants qui est en union mixte pour les années passées, il est difficile d’évaluer comment ce taux évoluera. De plus, il peut être ardu de statuer dans quel groupe classer les enfants en provenance des unions mixtes. Pour contourner cette difficulté, à la fois méthodologique et identitaire, j’ai choisi de coller ma définition de l’ethnicité à la définition du recensement de 1971 : « À quel groupe ethnique ou culturel est-ce que votre ancêtre, du côté paternel, appartenait-il avant d’arriver sur ce continent? » Ainsi, les enfants nés d’une mère immigrante et d’un père canadien-français sont placés dans la catégorie des Canadiens-français et les enfants nés d’un père immigrant et d’une mère canadienne-française sont placés dans le groupe des immigrants. Il va de soi que cette définition n’a aucun sens d’un point de vue individuel, alors que pour la population québécoise, elle permet de quantifier précisément le poids démographique des individus d’ascendance canadienne-française […] L’élégance de la méthode est également due au fait qu’elle évite de tracer la ligne entre qui est un Canadien-français et qui ne l’est pas puisque la définition n’a pas de sens pour l’individu. Ceci permet donc d’éviter le risque de dérapage vers un débat sur les sensibilités raciales. » [20]

Autres critiques

Plusieurs des critiques soulevées ne tiennent pas la route quand on prend le temps de relire mon article publié dans le numéro de mars. Ainsi, on me reproche d’entretenir une confusion entre généalogie et démographie linguistique, mais c’est faux. Dès le départ, j’explique très clairement que mon étude se concentre sur l’ethnie canadienne-française et c’est même dans le titre. Nulle part il n’est question de démographie linguistique.

On m’accuse également d’affirmer mon appartenance ethnique : « Cette insistance de l’auteur à réaffirmer son appartenance ethnique et à ne s’adresser qu’au lecteur canadien-français est criante d’anachronisme ». En aucune circonstance je n’affirme mon appartenance ethnique, et, non, je ne m’adresse pas qu’aux lecteurs Canadiens-français ; j’utilise un langage neutre dans le but de présenter le déclin démographique des Canadiens-français. Le déclin des groupes ethniques majoritaire ou minoritaire sous le poids de l’immigration est un phénomène mondial et le cas des Canadiens-français constitue selon moi un cas d’étude intéressant et pas seulement pour les Canadiens-français. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle j’ai publié mon étude dans une revue internationale, en anglais, avec le titre suivant :“The impact of immigration on local ethnic groups’ demographic representativeness: The case study of ethnic French Canadians in Quebec”.

On affirme également que « j’exclus les enfants d’immigrants de l’appartenance à la nation ». C’est une critique qui n’a pas lieu d’être puisque le sujet de mon étude porte sur l’ethnie canadienne-française et non pas sur l’appartenance à la nation. Il est donc nécessaire d’exclure les immigrants et les enfants d’immigrants de l’ethnie canadienne-française lorsque la question du métissage est mise de côté.

Pour les trois critiques citées précédemment, j’invite le lecteur à se faire sa propre idée et à relire mon texte de mars que j’ai republié sur mon compte ResearchGate [21]. J’encourage également le lecteur intéressé à consulter mon étude originale, disponible en ligne, telle que publiée dans la revue Nations and Nationalism [22]. L’ensemble de ma méthodologie, qui a d’ailleurs été évaluée par des pairs, y est présenté. Vous pourrez alors vous faire votre propre idée et porter un jugement sur la rigueur de cette étude

Francisation et intégration?

En guise de conclusion, monsieur Gagnon évoque la francisation et l’intégration des immigrants via des politiques d’accueil adéquates. « L’enjeu n’est donc pas celui du questionnaire du recensement ou de la pérennité de l’ethnie canadienne-française. Il en est un de contrôle des seuils d’immigration et de maîtrise des politiques d’accueil des immigrants et réfugiés. » Dois-je comprendre que la pérennité de l’ethnie canadienne-française n’est pas un enjeu important? Laissez-moi semer le doute à cet égard. En considérant que l’ethnie canadienne-française est déclinante (79 % en 1971, 64 % en 2014, 57 % en 2030, et 45 % en 2050), on peut se demander comment la langue et la culture des Canadiens-français pourront être transmises de manière efficace aux nouveaux arrivants. Est-ce que les québécois qui deviendront de plus en plus métissés, multiculturels et multiethniques voudront préserver un héritage canadien-français ainsi que la langue française? Envisageront-ils la possibilité qu’à long terme, ils puissent s’assimiler à la langue anglaise et à la culture nord-américaine à la manière des Acadiens de la Louisiane? Ne risque-t-on pas d’arriver à la situation où ce seront les immigrants plus anciens qui intégreront et assimileront les immigrants plus récents? À moyen terme, ce déclin ne risque-t-il pas d’alimenter la xénophobie et les discours allant à l’encontre des immigrants, ce qui pourrait avoir pour effet de limiter l’intégration et la francisation? Comment se canalisera l’anxiété identitaire liée au déclin? À court et moyen terme, sur le plan politique, quel sera l’impact du déclin sur l’appui à la souveraineté? Et comment l’électorat évoluera-t-il au Parti Libéral, au Parti Québécois, à la Coalition Avenir Québec et chez Québec Solidaire? En admettant que ce déclin démographique ait un impact sur l’électorat politique et sur la mise en place d’une politique favorable aux revendications de cet électorat, pouvons-nous être certains que la francisation de l’immigration sera encore dans le cœur de nos politiciens dans quelques décennies?

Les résultats de mon étude portant sur le déclin des Canadiens-français apportent plus de questions que de réponses. Je crois personnellement que le camp nationaliste aurait tort de ne pas tenir compte de ce phénomène dans sa lecture des grands enjeux de notre temps. À vous d’en juger.

 

*

 

J’en profite pour ajouter, en postface de cette réplique, une citation de Jacques Henripin, fondateur de département de démographie de l’Université de Montréal.

« Bref, s’il faut s’efforcer de rester ouvert à l’enrichissement apporté par les immigrants, d’où qu’ils viennent, le recours immodéré à cette source d’accroissement démographique pourrait entraîner des situations propres à faire regretter la mise au rancart un peu trop allègre de nos berceaux. Sans compter que la grande majorité des Québécois de la fin du siècle prochain risquent d’avoir des grands-parents qui seront nés partout dans le monde sauf au Québec. » [23]

 

Références

[1] Charles Gaudreault,  « L’impact de l’immigration de masse sur le poids démographique de l’ethnie canadienne-française au Québec », L’Action Nationale, volume CX, no 3, mars 2020, p.68 à 84.

[2] Charles Gaudreault, The impact of immigration on local ethnic groups’ demographic representativeness: The case study of ethnic French Canadians in Quebec, Nations and Nationalism, en ligne le 22 octobre 2019

[3] Christian Gagnon, « Notre Nation », L’Action Nationale, volume CX, no 4-5, avril-mai 2020, p.24 à 32.

[4] Henripin, J., & Pelletier, L. (1986). Un quart d’allogènes au Québec dans 100 ans? Cahiers Québecois De Démographie/Association Des Démographes Du Québec, 15(2), 227–251.

[5] Henripin, J., & Pelletier, L. (1987). Trois correctifs à « Un quart d’allogènes…? » Cahiers québécois de démographie, 16(1), 145–164.

[6] Coleman, D. (2010). Projections of the ethnic minority populations of the United Kingdom 2006–2056. Population and Development

Review, 36(3), 441–486.

[7] Ortman, J. M., & Guarneri, C. E. (2009). United States population projections: 2000–2050. Washington, DC: US Census Bureau

[8] Morency, J.D., Malenfant, E.C., MacIsaac, S. (2017). Immigration and diversity: Population projections for Canada and its

regions 2011 to 2036, Statistics Canada

[9] Patrice Dion & al (2015), Long-Term Contribution of Immigration to Population Renewal in Canada: A Simulation. Population And Development Review 41(1): 109–126

[10] Nations Unies, Département des affaires économiques et sociales, Division de la Population (2019). World Population Prospects 2019

[11] Statistique Canada, Recensement de la population de 2016, produit numéro 98-400-X2016187 au catalogue

[12] Statistique Canada, Recensement de la population de 1996, Population totale selon l’origine ethnique, Canada, provinces et territoires, recensement de 1996 – Données-échantillon (20 %)

[13] Compilation des valeurs obtenues dans les recensements de 1971, 1981, 1986, 1991, 1996, 2001, 2006, 2011 et 2016. Le recensement de 1976 ne comporte pas de valeurs pour l’origine ethnique.

[14] Statistique Canada, Guide de référence sur l’origine ethnique, Recensement de la population, 2016, produit numéro

98-500-X2016008 au catalogue

[15] Statistique Canada, 1991 Recensements de la Population, no. 95F0175X au catalogue

[16] Statistique Canada, Recensement de 1971, Population par lieu de naissance

[17] Statistique Canada, Tableau 051‐0001 Estimations de la population, par âge et sexe, 1971‐2014, CANSIM,

[18] Statistique Canada (2010). Projections démographiques pour le Canada, les provinces et les territoires, 2009 to 2036, division de la démographie, ISBN 0‐660‐97077‐5

[19] Compilation des valeurs obtenues dans les recensements de 1971, 1981, 1986, 1991, 1996, 2001, 2006, 2011 et 2016. Le recensement de 1976 ne comporte pas de valeurs pour l’origine ethnique.

[20] Charles Gaudreault, « L’impact de l’immigration de masse sur le poids démographique de l’ethnie canadienne-française au Québec », L’Action Nationale, volume CX, no 3, mars 2020, p.73

[21] https://www.researchgate.net/publication/340090866

[22] Charles Gaudreault, The impact of immigration on local ethnic groups’ demographic representativeness: The case study of ethnic French Canadians in Quebec, Nations and Nationalism, en ligne le 22 octobre 2019

[23] Henripin, J., & Pelletier, L. (1986). Un quart d’allogènes au Québec dans 100 ans? Cahiers Québecois De Démographie/Association Des Démographes Du Québec, 15(2), p.249

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