Une brève histoire de Jacques Attali

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par Thibault Roques.

Il est des figures qu’on ne se lasse pas de retrouver année après année, livre après livre, de matinale radio en tribune de presse et de talk-show vespéral en chronique hebdomadaire. Jacques Attali est évidemment de ceux-là.

À l’instar de Jean-Pierre Elkabbach ou d’Alain Duhamel, il semble être depuis toujours dans le paysage médiatique. La parution de son dernier opus, « Histoire des médias », en est une nouvelle confirmation. Alors qu’Acrimed tente, depuis 25 ans et en quelques milliers d’articles, de démonter les mécanismes du fonctionnement médiatique, notre auteur se propose modestement de condenser 5 000 ans d’histoire des médias en 500 pages. Il était sans doute le seul à pouvoir accomplir ce tour de force. Qu’il nous soit permis, dans les lignes qui suivent, de brosser le portrait d’un essayiste hors pair.

Marathonien des médias

L’admiration mutuelle entre Jacques Attali et les médias est ancienne, mais toujours recommencée. Et les preuves d’amour ne manquent pas. Que l’on en juge à l’aune de la mobilisation sans faille autour de son dernier livre : le service public radiophonique l’a invité pas moins de quatre fois en l’espace de quelques semaines ; sur France Inter, il fut même accueilli deux fois la même semaine, d’abord par Sonia Devillers dans L’instant M (18 janv.) puis dans la matinale du week-end par Éric Delvaux (24 janv.), « La bande originale » de Nagui (16 mars) et France Culture (22 janv.) venant compléter son tableau de chasse. Notre penseur ne fut pas vraiment maltraité ailleurs puisqu’il put également compter sur la bienveillance de TMC (via l’émission Quotidien de Yann Barthès), du JT de France 3, de Canal +, France 5 (C à vous), TV5 Monde, LCI, mais également France Info, la RTBF, Europe 1, Le Télégramme. Et on en oublie sans doute…

L’expertise au pluriel

Depuis toujours, Jacques Attali conjugue l’expertise au pluriel. Plus encore qu’à ses déclarations inspirées, on reconnaît un vrai éditocrate au nombre de ses casquettes. Sur France Inter, Sonia Devillers décrit son hôte en ces termes : « Intellectuel, économiste, conseiller du pouvoir, banquier ». C’était oublier ses autres attributs, que des confrères prirent parfois la peine d’égrener, « d’enseignant » à « éditorialiste » en passant par la variante « conseiller des puissants ». De multitâche à toutologue, il n’y a souvent qu’un pas, qu’Attali franchit allègrement… par exemple lors de son passage sur Canal +, face à Yves Calvi, où après avoir évoqué son dernier opus – promotion oblige – il n’hésite pas à deviser successivement sur les bandes de jeunes, le vrai et le faux, le bien et le mal, le moral des Français (sondages à l’appui), la crise économique à venir, et autres considérations d’actualité ou de toute éternité.


On ne fut guère surpris de l’entendre, deux semaines à peine après le début du premier confinement, nous offrir son diagnostic et ses lumières sur le monde de demain (santé, éducation, écologie, alimentation, recherche, etc.). Car un bon expert est souvent un grand prophète. Et Attali est aussi cet oracle : si l’on ne compte plus les références à l’art divinatoire dans son œuvre ou ses interventions (depuis sa Brève Histoire de l’avenir jusqu’à La Crise, et après ? en passant par Vivement après-demain !), notre écrivain a pu étonner dernièrement, en annonçant sans trembler l’avènement prochain de « l’âge des hologrammes ». C’est que non content d’être un analyste lucide du présent, Jacques Attali est aussi celui du futur. Même si c’est loin de marcher à tous les coups !

Un concert de louanges

On l’aura deviné : dans un monde médiatique bien constitué, les passages innombrables de Jacques Attali ne pouvaient générer qu’éloges et dithyrambes. À propos de son Histoire des médias, le vocable « passionnant » fut ainsi repris quasi unanimement – il est vrai qu’il figurait en quatrième de couverture du livre. Mais c’était encore un peu court. Sonia Devillers, notamment, n’y alla pas avec le dos de la brosse à reluire : « Le livre de Jacques Attali va sortir en librairie mercredi. Une « Histoire des médias ». 5 000 ans en 500 pages. Une somme aérée, fluide, très facile à lire. […] Jacques Attali s’est retroussé les manches. Je vous préviens. Son analyse, passionnante, n’est pas pessimiste, elle est apocalyptique ». Rien que ça. C’est peu de dire que l’accueil fut généralement chaleureux – « extraordinaire », « captivant » et « passionnant », donc, furent les adjectifs les plus employés –, nous donnant presque des remords de n’avoir pas pris la peine de lire cet énième chef-d’œuvre. André Bercoff et Céline Alonzo, animateurs de Sud Radio, achevèrent de polir la statue Attali, parlant de « cette formidable « Histoire des médias » qui est quand même étonnante », ou encore d’une « plongée fascinante dans le monde de l’information ». On comprit mieux leur émoi lorsque nos deux présentateurs lui donnèrent du « Jacques », et que « Jacques », en retour, répondit tout naturellement à « [s]on vieil ami André ». Étrange familiarité estimeront certains ; simple sens de l’accueil diront les autres.

Une brève histoire de Jacques Attali

Girouette politique et intellectuelle

La caractéristique ultime du penseur tout terrain est une plasticité idéologique à toute épreuve. Ici encore, Jacques Attali fait figure de modèle. Ex-conseiller de François Mitterrand, il fut missionné par Nicolas Sarkozy pour « libérer la croissance » à la fin des années 2000, avant de murmurer à l’oreille de François Hollande. Co-découvreur, avec Alain Minc, de l’actuel président de la République, il juge à l’automne 2019 que « globalement, le mandat de Macron est une réussite ». Membre du Siècle et dirigeant d’ONG, il combine sans états d’âme dîners d’élite et lutte contre la pauvreté. Hier chantre du marché et de ses mille vertus, il milite aujourd’hui pour le démantèlement des Gafam via l’intervention d’un État fort, capable de réglementations strictes. Bien sûr, on pardonnera à celui qui déclarait tout récemment « Je suis libéral au sens politique, mais s’il s’agit d’être favorable à l’économie de marché pure et dure, non, ça n’a jamais été mon état d’esprit, j’ai toujours pensé comme ça » d’avoir la mémoire et les valeurs qui flanchent. Rappelons simplement que vingt ans en arrière, le même disait tout aussi fermement : « La libéralisation des échanges est une nécessité. Elle doit se poursuivre ». Ainsi va la souplesse d’un alchimiste. Une chose est sûre, toutefois : quand BHL n’aura plus rien à dire et que Michel Onfray se sera tu, il restera fort heureusement Jacques Attali. Éternel héraut de la pensée en zigzag et chouchou des médias.

source : https://www.acrimed.org

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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