Un jugement partial et inique.

Un jugement partial et inique.

Le couperet est finalement tombé. Selon le juge Marc-André Blanchard, la Loi 21 viole les libertés fondamentales. Elle est donc discriminatoire mais elle est malheureusement maintenue pour les pauvres francophones car le magistrat ne peut rien y faire, le méchant gouvernement du Québec s’étant impunément et abusivement servi de la clause dérogatoire pour protéger sa perfide législation. 

Toutefois, il a une bonne nouvelle pour ceux qui ont le grand bonheur et l’incroyable privilège de parler une autre langue que le français: les commissions scolaires anglophones ne seront pas astreintes à se soumettre aux désirs du gouvernement et pourront faire comme bon leur semble en faisant fi de la souveraineté de l’Assemblée nationale. 

Ce jugement à saveur néo-coloniale, de la part d’un fédéraliste multiculturaliste qui examine la validité d’une loi à partir de ses propres biais idéologiques et de son parti-pris manifeste, était hautement prévisible. Il n’en demeure pas moins incroyablement partial et inique. Il définit implicitement la Loi sur la laïcité comme un assaut sur une communauté linguistique, ce qu’elle n’a jamais voulu être. Pour l’avenir, son interprétation douteuse de la loi québécoise soulève en effet plus de questions et d’inquiétudes qu’elle n’apporte de réponses apaisantes. 

Tout le monde le sait: la Constitution canadienne garantit le droit de la minorité anglophone du Québec à l’éducation dans sa propre langue. Pour cette communauté déjà choyée, le juge Blanchard vient d’étendre arbitrairement ce droit au domaine des pratiques religieuses ostentatoires, alors que la Loi 21 n’a aucune portée linguistique et ne compromet d’aucune manière l’enseignement en anglais au sein des commissions scolaires anglophones.

 

Dans les faits, ce jugement confirme que les lois québécoises sont incapables de s’appliquer à l’ensemble de la société car son constituant anglophone est placé juridiquement hors de leur portée, d’abord sur le plan linguistique, maintenant sur le plan religieux et, plus tard, Dieu sait sur quoi. Les divagations d’un juge fédéraliste ouvrent toute grande une boîte de Pandore d’où s’échapperont bientôt un à un tous les pouvoirs dont le Québec pense jouir encore.

 

Il est incompréhensible que certains médias complaisants présentent ce nouvel édit de la «république des juges» comme une manière de demi-victoire qui garantit le maintien de la Loi 21 pour la communauté francophone, alors qu’au contraire son caractère éminemment gratuit et la forme insidieuse d’apartheid qu’elle entend étendre représentent un recul majeur qui met en péril la primauté et même la légitimité de la seule assemblée politique démocratiquement élue qui puisse prétendre parler au nom des francophones.

Jean-Charles Morin, professionnel retraité et citoyen plus qu’inquiet pour la suite des choses.

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