Urgence linguistique

Aujourd’hui, grâce entre autres au travail de l’aut’journal, la situation périlleuse du français est un fait reconnu. On se retrouve sensiblement dans une période comparable à celle des années soixante. À l’époque, nous nous sommes levés, nous avons pris la rue et avons revendiqué ce qui s’inscrivait dans l’esprit du slogan «maîtres chez nous». Cette mobilisation sur la langue française a certainement été un élément déterminant dans le développement du mouvement souverainiste.

Malgré tous les lieux communs et les préjugés sur les jeunes, ce sont eux qui ont été le fer de lance de la mobilisation en novembre dernier en organisant une manifestation qui a rassemblé environ 400 personnes. C’était un début et il faudra très certainement retourner dans la rue.

La politique linguistique annoncée par le gouvernement Legault sera assurément en deçà des besoins. On n’a qu’à regarder les centaines de millions donnés au collège Dawson et à McGill pour deviner la suite. Un peu comme les bills 63 et 22 à l’époque, cette politique risque fort d’attiser le feu plutôt que de l’éteindre. En attendant, il est souhaitable de ne pas rester les bras croisés. C’est la raison pour laquelle le Mouvement Québec Indépendant a lancé une pétition qu’il est important de signer et de faire circuler. En voici le texte:

 

Pétition pour la pérennité de la langue française au Québec

Considérant que le français est en net recul au Québec, que ce soit comme langue maternelle, comme langue d’usage ou comme langue parlée à la maison.

Considérant que la langue française, en tant que langue de communication commune constitue le fondement de l’identité et de la spécificité québécoise.

Considérant que l’État québécois reconnaît le français comme seule langue officielle au Québec

Considérant que la Charte de la langue française adoptée en 1977 a été affaiblie par plusieurs décisions de la Cour Suprême du Canada fondées sur les lois Constitutionnelles canadiennes de 1867 et de 1982, pour ce qui est notamment de la langue de l’enseignement, de l’affichage, de la législation et des tribunaux.

Considérant que ces lois Constitutionnelles canadiennes n’ont fait l’objet d’aucune consultation populaire et que celle de 1982 n’a été signée par aucun gouvernement du Québec.

Considérant que la Charte de langue française initiale a été également affaiblie par des décisions du gouvernement Bourrassa qui a enlevé l’exigence pour les fonctionnaires de l’État québécois de communiquer uniquement en français avec les autres gouvernements et les personnes morales (entreprises).

Considérant que la Charte de la langue française en vigueur aujourd’hui a été tellement affaiblie qu’elle n’a plus les moyens d’atteindre son objectif initial de minimalement stabiliser le poids de la population de langue française au Québec.

Considérant que le gouvernement canadien finance très généreusement les démarches des groupes anglophones pour défendre l’usage de la langue anglaise au Québec sous prétexte qu’ils seraient une minorité linguistique alors que l’anglais est très majoritaire au Canada.

Considérant les décisions passées du Canada et des autres provinces canadiennes pour interdire l’enseignement en français ont conduit à l’assimilation des francophones de ces provinces.

Considérant la volonté politique canadienne d’assimilation linguistique décrite spécifiquement dans le rapport Durham de 1839 recommandant une politique d’immigration massive d’anglophones pour marginaliser la population francophone.

Considérant le surfinancement gouvernemental des institutions publiques anglophones en éducation et en santé, privant ainsi les institutions francophones des moyens nécessaires à leur succès, favorisant de la sorte l’anglicisation de sa population.

Nous soussignés demandons au gouvernement du Québec qu’il reconnaisse que seule la réalisation de l’indépendance du Québec pourra assurer la pérennité de la langue française au Québec

Nous soussignés demandons entre temps au gouvernement du Québec de mettre en place les mesures suivantes pour freiner l’anglicisation du Québec:

  • Rétablir la Charte de la langue française telle qu’elle a été adoptée en 1977 sans tenir compte de la Constitution canadienne que le Québec n’a jamais signé ;
  • Rétablir la langue française comme seule langue officielle de la législation et des tribunaux, et comme langue de l’affichage ;
  •  Rétablir également l’obligation pour les fonctionnaires de communiquer uniquement en français avec les autres gouvernements et avec les personnes morales (entreprises). Pour ce faire, simplement mettre en vigueur l’article 1 de la loi 104 adoptée à l’unanimité en 2002 mais dont l’article 1 a, jusqu’ici, été suspendu.
  • Étendre les dispositions de la Charte de la langue française à l’accès au réseau collégial québécois;
  • Étendre l’application de la Charte de la langue française aux entreprises de 10 à 49 employés ainsi qu’aux entreprises relevant du Code canadien du travail;
  • Revenir sur sa décision de financer l’agrandissement du cégep anglophone de Dawson;
  • Revenir sur sa décision de confier à l’Université anglophone de McGill les terrains et les bâtiments de l’ancien hôpital Royal Victoria;
  • D’exiger la connaissance de la langue française pour les immigrants économiques;
  • Financer l’accès à des Centres de formation pour l’apprentissage du français à tous les immigrants réfugiés ou issus de la réunification familiale;

Pour signer la pétition, c’est ici: https://www.mqi.quebec/petition-pour-la-perennite-de-la-langue-francaise-au-quebec/

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Source: Lire l'article complet de L'aut'journal

À propos de l'auteur L'aut'journal

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