Pour Trudeau père, tous les moyens étaient bons…

Pour Trudeau père, tous les moyens étaient bons…

Quand on a l’âge d’avoir décortiqué tous les méandres du combat long et féroce de Pierre Elliott Trudeau contre le nationalisme québécois, dont le mouvement souverainiste, cette nouvelle révélation n’a rien d’étonnant.

Sur la base d’un document secret du Département d’État américain, la CBC rapporte que l’ex-premier ministre canadien, suivant la première victoire électorale du Parti québécois de René Lévesque en 1976, aurait approché de richissimes hommes d’affaires, dont le tout-puissant Paul Desmarais, père de Power Corporation.

Il leur aurait suggéré de « rendre les choses aussi difficiles que possible » pour le gouvernement Lévesque, élu sur la promesse d’un référendum. Trudeau père aurait demandé à des hommes d’affaires de déplacer des emplois du Québec vers le Canada anglais. 

Pourquoi ? Pour tenter de déstabiliser le gouvernement péquiste et le représenter comme dangereux pour l’économie. De Pierre Elliott Trudeau, décédé en 2000, ça ne surprend guère. Adepte d’un fédéralisme ultra centralisateur, contrer la moindre manifestation du nationalisme québécois, dont le souverainisme, fut le combat de sa vie. 

Armes de choix

Le vrai problème était que ses armes de choix étaient toujours les mêmes. Mensonges. Manipulation. Chantage économique. Fausses promesses de « changement » faites aux Québécois en échange de leur rejet de l’indépendance. Etc. 

Pour Trudeau père, et plus tard pour son disciple Jean Chrétien, la fin justifiait tous les moyens. Même les plus vils. Loi des mesures de guerre. Coup de la Brink’s en 70. Menace de faire perdre aux Québécois leurs « pensions de vieillesse » s’ils votaient Oui. 

Recrutement par la GRC de Claude Morin, ex-ministre influent sous René Lévesque, comme agent informateur des services secrets canadiens. Rapatriement de la Constitution sans l’aval du Québec. Etc. 

Et Paul Desmarais père ? Aurait-il suivi ou non la demande de son grand ami Pierre Elliott d’aider à saboter l’économie québécoise pour ébranler les « séparatistes » ? La réponse, franchement, a peu d’importance.

Sa légendaire obsession anti-souverainiste était de la même eau. Son empire médiatique, de par sa politique éditoriale, lui ayant aussi longtemps servi de courroie de transmission pour défendre un Canada « fort ». Et ils ont tous remporté la mise. Sur toute la ligne.

L’essentiel

Rappelons tout de même l’essentiel. Trudeau père et ses adorateurs ont multiplié les fourberies pour gagner, c’est vrai. Leur refus intraitable d’accueillir et d’accommoder le nationalisme québécois à l’intérieur du Canada s’est avéré encore plus lourd de conséquences. 

Leur obsession était telle qu’ils ont même mené le bal contre les accords de Meech et de Charlottetown de l’ex-premier ministre Brian Mulroney. 

Ce faisant, le clan Trudeau, aussi triomphant fut-il contre les méchants « séparatistes », aura néanmoins dessiné les contours d’un Canada privé d’un destin sûrement plus fécond s’il avait emprunté la voie d’un véritable pluralisme binational en son propre sein. 

Or, ce pays en est sorti tronqué pour cause de réconciliation avortée sciemment entre ses peuples fondateurs. Le triste produit d’un combat mené de main de maître par un idéologue aux airs de pugiliste de grands salons. Un homme déterminé à écraser au lieu de rassembler.

Trudeau père était un esprit brillant et un stratège de haute voltige. Face à ses adversaires, il était non moins dépourvu de scrupules, de morale et d’éthique. Un fier héritier de Machiavel, comme l’avait si bien démontré Denys Arcand dans son film Le confort et l’indifférence

La chance de Trudeau père face à l’Histoire est qu’un jour pas si lointain, plus personne ici ne s’en souviendra.

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À propos de l'auteur Vigile.Québec

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