La Santé publique recommande la réouverture des salles de spectacles depuis novembre

La Santé publique recommande la réouverture des salles de spectacles depuis novembre

Legault plus zélé qu’Arruda

Les salles de spectacle auraient pu rouvrir dès décembre si le gouvernement Legault avait suivi les recommandations de la Santé publique, mais elles sont toujours fermées. C’est l’une des recommandations contenues dans 14 avis donnés par le directeur national de santé publique, Horacio Arruda, dévoilés vendredi.

« J’aimerais bien qu’on m’explique ce qui a motivé ces décisions-là parce qu’elles relèvent du cabinet du premier ministre », a réagi David Laferrière, le président de l’association RIDEAU, qui regroupe 350 salles de spectacle un peu partout au Québec. Elles souhaitent pouvoir ouvrir le plus tôt possible.

« On nous a toujours dit que c’était la Santé publique qui primait, mais n’importe quel citoyen avisé qui regarde comprend depuis un certain nombre de mois qu’il y a différentes décisions stratégiques prises par le gouvernement pour protéger les gens sans créer d’effet de chaos, a-t-il ajouté. Je comprends tout ça, mais nous, plus on est fermé longtemps, plus il y a des effets néfastes. » 

Lorsque des écarts sont constatés entre les mesures annoncées et les avis de la Santé publique, il ne faut aucunement conclure que la Santé publique était en désaccord avec les décisions prises.

Ces avis écrits du directeur national de santé publique, Horacio Arruda, ont finalement été rendus publics par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), alors qu’ils étaient réclamés par les partis d’opposition depuis plusieurs mois. Le premier ministre François Legault avait promis en janvier que toutes les recommandations écrites faites au gouvernement depuis le début de la pandémie allaient être dévoilées.

Le MSSS a toutefois fait un tri puisque son communiqué indique qu’il s’agit de « certains documents écrits de la Santé publique ayant servi à la prise de décision du gouvernement du Québec depuis mars 2020 ». Les 14 documents, comptant de 1 à 33 pages, décrivent entre autres les premières recommandations de la Santé publique le 15 mars 2020, celles pour le port du couvre-visage et les propositions pour la période des Fêtes.

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Dans un document daté du 16 novembre, le Dr Arruda proposait la réouverture des salles de spectacle, musées, bibliothèques et cinémas à compter du 17 décembre avec des conditions strictes, selon un premier scénario. Un deuxième scénario prévoyait plutôt leur réouverture à compter du 5 ou du 12 janvier toujours avec des conditions strictes. Le gouvernement avait alors choisi de ne pas aller de l’avant. Pourquoi ? L’attaché de presse du premier ministre François Legault nous a renvoyés au MSSS. « Lorsque des écarts sont constatés entre les mesures annoncées et les avis de la Santé publique, il ne faut aucunement conclure que la Santé publique était en désaccord avec les décisions prises, a répondu le porte-parole du MSSS, Robert Maranda. Cela signifie plutôt que des discussions ont eu lieu pour arriver à un consensus sur les mesures à appliquer. »

Le premier ministre François Legault a déjà dit à plusieurs reprises qu’il était parfois allé plus loin que les recommandations du Dr Arruda.

« La Santé publique a été utilisée très souvent par le gouvernement pour qu’on ne remette pas en question des décisions, pour qu’on ne puisse pas faire de propositions, a souligné le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon. Ce dont on se rend compte avec cette divulgation-là — c’est ce dont on se doutait — c’est qu’il y a de l’arbitrage, il y a de l’influence politique, et donc c’est normal qu’on se pose des questions. »

« Voici justement un nouvel argument pour que [François Legault] accepte notre demande concernant une enquête publique indépendante sur la gestion de la pandémie », a réagi la cheffe de l’opposition officielle, Dominique Anglade, sur Twitter.

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a comparé la stratégie de communication du gouvernement à la subtilité d’un « 18 roues ». « Il choisit de publier ces avis un vendredi avant une pause de deux semaines sans période de questions, a-t-il signalé. C’est de la transparence à géométrie variable. »

D’autres assouplissements à venir ?

Le document le plus récent, daté du 16 février, fait allusion à de nouveaux assouplissements qui pourraient être apportés aux mesures pour limiter la propagation de la COVID-19 après la semaine de relâche.

La Santé publique recommande la reprise des activités parascolaires par groupes-classes au primaire et au secondaire, autant en zone orange qu’en zone rouge. Et elle se dit prête à considérer « d’autres types d’installations intérieures » pour la pratique sportive que les patinoires, les arénas et les piscines — qui pourront déjà ouvrir à compter du 26 février — pour la pratique d’activités en solo, en duo ou en famille.

En zone orange, un « ajustement de l’alternance » pour les élèves en secondaire 3, 4 et 5 pourrait être considéré après le 7 mars. Les mesures en place pour la pratique des sports seront également réévaluées. Actuellement, ils sont limités à des groupes de huit personnes à l’extérieur, y compris les cours et les entraînements. À l’intérieur, les sports et autres activités récréatives doivent être pratiqués en solo, en duo ou en famille.

Des régions pourraient passer de la zone rouge à la zone orange à compter du 8 mars « si la tendance se maintient ». « Je pense qu’à peu près une semaine avant, comme on fait toujours pour anticiper les choses, on va réévaluer la situation », avait affirmé le DArruda en conférence de presse mardi.

En données

Le nombre de cas de COVID-19 confirmés au Québec a grandement diminué au cours des dernières semaines. Vendredi, la Santé publique rapportait 800 nouveaux cas, 14 décès de plus (mais un seul dans les dernières 24 heures).

 

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