Nouvelle-Zélande : Trafic de jade en terre Maori

Nouvelle-Zélande : Trafic de jade en terre Maori

L’épidémie de Covid renforce les effets du trafic de jade, une pierre sacrée pour les Maoris de Nouvelle-Zélande

Le Jade est aussi appelé pounamou en Maori. Cette pierre semi-précieuse se trouve principalement sur la côte ouest de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande. Depuis toujours cette pierre est chargée d’une grande importance spirituelle pour les premiers habitants de l’île. Le jade est transformé en bijoux, outils et même en armes depuis des centaines d’années. Certains objets marquent la position sociale de la personne ou servent d’objets cérémoniels. Malheureusement avec l’augmentation de sa valeur la pierre attire également le trafic de jade.

Une pierre sacrée

La tribu des Ngāi Tahu son aussi considérés comme les gardiens de la pierre. Malheureusement avec l’augmentation de sa popularité et donc de son prix certains membres de la tribu s’inquiètent de l’existence du marché noir. Selon Lisa Tumahai, porte-parole de la tribu ; « Nous voyons des gens essayer de vendre illégalement des pierres de plus en plus régulièrement, surtout depuis l’arrivée du Covid ». En fonction de la qualité de la pierre un morceau de jade de 500 grammes peut valoir de 6 à 60 euros.

La loi stipule qu’une pounamou trouvée dans la nature sur les terres tribales appartient à la tribu. Il existe cependant certaines exceptions ; les pierres découvertes dans les mines d’or sont cédées contre une récompense. Les pierres trouvées sur les plage et pouvant être emportées sans matériel sont aussi autorisées. Cependant ces dernières années le trafic de jade a pris une ampleur sans précédent. De très importantes quantités de pounamou ont été volées sur les plages et les rivières. La difficulté d’accès de l’arrière pays rend la pierre facile d’accès pour les opportunistes.

Trafic de jade sur les réseaux sociaux

Un pilote d’hélicoptère et son fils ont par exemple été condamnés en 2009 à 180 000 euros d’amende. Ils utilisaient un hélicoptère pour aller chercher les pierres dans des zones reculées. La valeur totale des pierres volées avoisinait les 407 000 euros. En 2008 un autre pilote a été reconnu coupable d’avoir volé 20 tonnes de pierres en plus de 100 voyages d’hélicoptère. Aujourd’hui les membres la tribu Ngāi Tahu affirment que les vols sont moins importants mais font plus de dégâts ; les pierres sont revendus sur les réseaux sociaux, ce qui rend la tâche ardue pour la police. Tumahai pense que ce développement est lié aux problèmes économiques de la population en temps de pandémie.

La pierre est parfois même échangée contre de la méthamphétamine. La police en a en effet saisi pendant certaines opérations anti-drogue. Les membres de la tribu surveillent aussi activement les réseaux sociaux et l’équivalent du « Bon Coin ». Ils peuvent ainsi rapporter toute activité suspecte à l’équipe de gestion de la pounamou. Si des doutes persistent la personne sera contactée par la tribu. Si la personne ne coopère pas la police sera contactée. Un autre problème est que les pierres découvertes dans les opérations minières ne sont pas toujours déclarées. Avec la popularité croissante des bijoux en pounamou, le trafic de jade n’a pas fini d’inquiéter la population Maori.

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