Mort de la gendarme Myriam Sakhri en 2011 : la justice examine de nouveaux éléments

Mort de la gendarme Myriam Sakhri en 2011 : la justice examine de nouveaux éléments

Cette jeune femme de 32 ans a été retrouvée morte dans sa caserne, à Lyon, en 2011.

L’affaire Myriam Sakhri va-t-elle connaître un rebondissement ? La cour d’appel de Lyon examine ce mardi 26 janvier de nouveaux éléments concernant la mort de cette gendarme de 32 ans.

À lire aussi :Mort de Myriam Sakhri : la famille souhaite la réouverture d’une enquête indépendante

Le 24 septembre 2011, vers 10 heures du matin, Myriam Sakhri est retrouvée morte, une balle dans le foie, avec son arme de service à ses pieds. Elle gît sur le canapé de son logement de fonction à la caserne Delfosse à Lyon. Confiée à l’inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN), une enquête conclut à «un suicide pour raisons personnelles». Mais la famille de Myriam Sakhri ne croit pas à cette thèse.

Des éléments troublants

Plusieurs éléments interrogent la famille de la gendarme. Tout d’abord, lorsque Myriam Sakhri a été retrouvée morte, un mot posé sur la table devant elle mettait en cause son supérieur hiérarchique, nommément cité. «Merci à G. le connard», pouvait-on lire sur ce mot. Comme le rapporte Europe 1 , un autre élément interpelle ses proches : une paire de lunettes masculines, retrouvée chez la gendarme et dont le propriétaire n’a pas été identifié.

La famille de la jeune femme évoque aussi le climat sur son lieu de travail et des faits de harcèlement. Quatre mois avant sa mort, la gendarme d’origine algérienne avait d’ailleurs envoyé une lettre à sa hiérarchie dans laquelle elle dénonçait des insultes et des propos racistes de trois collègues. «Les mots bougnoule, boukak et youpin sont des termes récurrents», écrit-elle notamment.

Selon Europe 1, les proches de Myriam Sakhri ont recueilli des dizaines de témoignages d’anciens collègues. Ces témoignages attesteraient d’un harcèlement au travail, d’insultes, de racisme et d’une mise à l’écart de la gendarme au sein de la caserne durant les six mois qui ont précédé sa mort. Le tout, sans recevoir de soutien de sa hiérarchie. Précédemment, en 2012, certains gendarmes avaient déjà accepté de témoigner anonymement dans un épisode de Spécial Investigation sur Canal+. «Elle vivait un mal-être dans cette unité. Quand on insulte quelqu’un de «sale algérien», «retourne dans ton pays» alors qu’on est gendarme… Pour moi Myriam était victime de harcèlement moral et d’une discrimination raciale», rapportait notamment l’un d’eux.

Un long combat judiciaire

Comme le rappelle Europe 1, après l’enquête ayant conclu à un suicide en 2012, la famille de la gendarme s’était constituée partie civile. Une information judiciaire pour harcèlement et meurtre avait alors été ouverte. Le 31 octobre 2013, le juge d’instruction avait rendu un non-lieu, confirmé en appel le 29 juillet 2014 puis par la Cour de cassation le 21 octobre 2015. Les magistrats avaient écarté les accusations de harcèlement. La chambre de l’instruction estimait que Myriam Sakhri se serait suicidée, «dans un contexte de forte alcoolisation», car elle venait d’apprendre sa prochaine comparution en correctionnelle pour des faits dénoncés en interne.

Neuf ans plus tard, la famille produit donc de nouveaux éléments pour faire rouvrir les investigations pour harcèlement et homicide involontaire. Ces éléments seront examinés ce mardi 26 janvier par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Lyon «Nous sommes confiants et déterminés, et nous ne lâcherons pas l’affaire», confie sa sœur, Hassina Sakhri, à Europe 1.

Source : Le Figaro
Note de la rédaction de Profession-Gendarme –
Rappel de nos précédentes publications concernant ce drame :

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À propos de l'auteur Profession Gendarme

L'Association Professionnelle Gendarmerie (APG) a pour objet l’expression, l’information et la défense des droits et intérêts matériels et moraux des personnels militaires de la gendarmerie et de toutes les Forces de l'ordre.Éditeur : Ronald Guillaumont

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