Pourquoi le Parti québécois est-il voué à disparaître ?

Pourquoi le Parti québécois est-il voué à disparaître ?

Depuis la dernière élection générale au Québec, la représentation politique à l’Assemblée nationale s’est grandement transformée. Le mode de scrutin uninominal à un tour—que plusieurs critiquent parce qu’il n’arrive pas à générer une députation représentant la multiplicité des couleurs politiques existantes au sein de la population—apparaît diminué dans sa capacité à favoriser un bipartisme presqu’institutionnel.  

L’évidence toute simple qui vient avec la composition de la 42e législature le démontre bien; puisque 4 partis sont représentés en Chambre, la joute qui voyait circuler périodiquement le pouvoir exécutif d’une main libérale à une main péquiste (et vice-versa) est terminée. 

Bien que le Parti libéral du Québec soit le seul parti politique qui perdure depuis la Confédération, c’est le Parti québécois qui sera l’acteur principal de ce changement de paradigme. Comment? Par sa disparition. 

Depuis son dernier « véritable » congrès, le PQ n’a pas bougé d’une semelle; l’examen de conscience s’est résumé à apaiser celle de Jean-François Lisée, hanté par l’idée qu’il aurait à lui seul précipiter la mort du parti de son mentor, Jacques Parizeau. En clair, depuis la raclée qu’il s’est pris en octobre 2018, le PQ n’a pas effectué les changements nécessaires et suffisants à sa résurrection politique. 

PQ (version alpha, 0.21)

Le PQ n’a pas été mis à jour depuis fort longtemps. Suivant l’hécatombe d’octobre 2018, il n’a certes pas pris le temps d’actualiser sa raison d’être et le Projet National qu’il chantera bientôt à ses derniers militants participants à ses assemblées de circonscription en est le meilleur exemple. 

Le souverainisme du PQ fait fi de la mondialisation, de l’ouverture des frontières, et du multiculturalisme. Son projet de société interculturel est inopérant dans un contexte fédéral mondialisé et ses combats identitaires d’une autre époque résonnent peu dans l’esprit des nouvelles générations. Le Québec d’aujourd’hui grandit la pédale au plancher avec Amazon, Netflix, Instagram, et TikTok. Le Québécois du jour est citoyen du monde et le projet que le PQ lui offre n’est pas à son image. 

D’un esprit d’opposition à celui de troisième opposition

Le PQ n’a pas opéré le virage qu’il aurait dû emprunter, soit d’un objectif « office-seeking » (c.-à-d., assumer les fonctions gouvernementales) à un retour vers un engagement partisan de type « policy-seeking » (c.-à-d., réaliser un projet politique). 

Peut-être par bêtise (bien que j’espère plutôt par simple innocence), il s’est borné à jouer un rôle fantasque d’obstruction à Québec. Comptant maintenant 8 députés, le troisième groupe d’opposition a voulu « faire la morale » à un gouvernement majoritaire qui préserve sa popularité, et ce, malgré la gestion d’une pandémie d’envergure mondiale. En jouant maladroitement ce rôle d’opposition parlementaire essoufflé par des « cantiques empruntés à ses glorieuses 1970 », il n’a pas su prendre de positions politiques fortes vis-à-vis la crise de la COVID-19, le seul enjeu actuellement à l’agenda du législateur. 

COVID-19 statique ou dynamique?

Alors que le gouvernement aborde la gestion pandémique à la manière d’un enjeu statique, le PQ s’est quant à lui contenté d’un appui timide à cette ligne officielle. Or, il aurait pu se démarquer en insistant sur le dynamisme propre au système socio-économique dans lequel cette crise évolue; en soulignant qu’une des suites logiques de l’interruption au Québec d’une grande partie des activités économiques sera l’augmentation du taux de chômage et l’accroissement de la détresse psychologique (voire la triste accumulation des suicides dans les mois à venir), il aurait pu travailler de concert avec l’équipe gouvernementale pour aider le Québec à se remettre sur pied. Au contraire, aujourd’hui, le PQ suscite au mieux l’indifférence. 

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