La communauté juive hassidique dénonce l’intervention policière

La communauté juive hassidique dénonce la fermeté des interventions policières menées contre elle depuis deux jours. Elle réclame plus de clémence de la part de Québec puisque les membres prétendent être brimés dans la pratique de leur religion.

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Jusqu’à tout récemment, les communautés religieuses du Québec pouvaient se réunir par groupe de 25 personnes dans les lieux de culte. En raison de la situation précaire et des chiffres préoccupants des dernières semaines, Québec a revu ce nombre à la baisse, permettant désormais à seulement 10 personnes de se réunir en même temps.

Une situation difficile, pour ne pas dire impossible, pour les 3000 juifs hassidiques de la métropole, a soulevé Abraham Ekstein, membre du Conseil des juifs hassidiques du Québec.

«Dix personnes par bâtiments, faites les maths, c’est impossible. Nous sommes poussés dans un coin. C’est difficile. Je ne suis pas ici pour parler de désobéissance civile, mais pour expliquer la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons», a-t-il dit.

M. Ekstein s’est désolé de la nouvelle réglementation et souhaite que les fidèles puissent au moins continuer de se réunir à dix personnes par local. Ils pourraient ainsi être 40 dans la synagogue.

«Pour les fidèles, la prière ce n’est pas un choix, c’est juste notre vie. Nous n’avons pas le choix, nous devons faire la prière chaque jour», a-t-il plaidé.

Abraham Ekstein dénonce les individus qui ont traité les policiers de nazis lors de leur intervention vendredi soir dans une synagogue d’Outremont.

«C’est totalement déplorable. Je ne peux même pas croire que des personnes de notre communauté ont agi de cette façon. Il n’y a personne au sein de notre communauté qui va être d’accord avec ce geste. C’est très dommage.»  

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MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

N’empêche que l’intervention policière a été traumatisante pour des membres de la communauté juive hassidique, a noté M. Ekstein.

«Mes filles n’ont pas pu se coucher hier soir», a-t-il mentionné.

Selon lui, la tension est d’une telle ampleur en raison de la perception des gens à leur égard. La communauté ne cherche pas à être désobéissante, mais souhaite simplement conserver son droit de prier.

«Pour le fidèle, la prière, c’est autant important que d’avoir la SAQ et la SQDC ouvertes», a-t-il dit.

Appelé à réagir dimanche, le ministre de la Santé Christian Dubé n’a pas répondu à nos demandes d’entrevues.

Même chose du côté de la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault. Toutefois, le cabinet de Mme Guilbault a rappelé samedi que «les règles sont les mêmes pour tous».

«Ce n’est pas le temps de se rassembler. La situation est toujours fragile dans nos hôpitaux et agir de la sorte est inacceptable en ce moment», avait répondu l’attaché de presse de Mme Guilbault, tout en saluant le travail des policiers. 

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