La Guinée équatoriale sanctionne la France ?

La Guinée équatoriale sanctionne la France ?

par Mikhail Gamandiy-Egorov.

La suspension des vols d’Air France par la République de Guinée équatoriale pour non-respect des normes de prévention contre la propagation du Covid-19, s’ajoute à une liste de désaccords existant entre Malabo et Paris. Retour sur ces différends.

Le gouvernement de Guinée équatoriale, via le Ministère de l’Aviation civile, a décidé de suspendre les vols de la compagnie aérienne française Air France, pour non-respect des normes de prévention adoptées contre la propagation du Covid-19 dans le pays. C’est ce qu’annonce le site officiel du gouvernement équato-guinéen.

À noter qu’au-delà de la compagnie française, parmi les compagnies étrangères qui desservent ce pays d’Afrique centrale on retrouve la Lufthansa, l’Ethiopian Airlines et la Royal Air Maroc. Cette suspension rajoute du contenu aux nombreux sujets de dissension entre la Guinée équatoriale et la France. S’il est difficile de dire pour le moment si cette décision des autorités équato-guinéennes est uniquement due à la raison invoquée de non-respect des normes sanitaires, ou si cela rentre dans le cadre d’une riposte à une série d’actions hostiles vis-à-vis de l’État équato-guinéen émanant de l’establishment français, le fait est que cette décision conforte une fois de plus l’approche souverainiste et panafricaine de Malabo.

Parmi les dossiers qui fâchent les deux capitales, on retrouve celui en lien avec la fameuse affaire des « biens mal acquis ». Dans laquelle les autorités françaises avaient saisi une propriété appartenant à l’État équato-guinéen au motif, avancé par la justice hexagonale, que ce bien et d’autres avaient été achetés à travers le « vol dans les caisses de l’État équato-guinéen » – de la part de Teodoro Nguema Obiang Mangue, vice-président de la Guinée équatoriale.

Une théorie plus que discutable, et ce pour plusieurs raisons. Sans même rentrer dans le débat de la légitimité de ces acquisitions, la France semble oublier certains aspects et se retrouve dans toute sa contradiction et le deux poids deux mesures de sa politique. Tout d’abord, il faudrait certainement rappeler aux autorités françaises que la Guinée équatoriale est classé première en Afrique continentale en termes de PIB par habitant à parité du pouvoir d’achat (estimations du FMI pour l’année 2020). En ce sens, devant même les principales puissances africaines.

Donc l’inquiétude de la France et de certains autres pays occidentaux quant au bien-être de la population équato-guinéenne est pour le moins… surprenante. Sinon, il serait certainement tentant de demander à ces mêmes autorités françaises de lutter pour le bien-être des populations d’États africains se trouvant toujours sous la mainmise élyséenne – et qui, tout en ayant eux-aussi des sous-sols fortement riches, ne peuvent malheureusement se vanter d’un niveau de vie moyen comparable aux citoyens équato-guinéens. D’ailleurs, la Guinée équatoriale reste une terre d’accueil pour de nombreux ressortissants d’Afrique francophone en quête de vie meilleure – et dont les États sont des alliés fidèles de Paris.

Comment se fait-il donc que les représentants de la justice française ne s’intéressent pas aux biens, souvent luxueux, acquis par divers responsables politiques de pays africains étant dans l’orbite géopolitique élyséenne ? Et dont les populations vivent bien en dessous en matière de niveau de vie que les Équato-Guinéens. Contradiction évidente.

Mais le problème réside certainement sur d’autres directions. En effet, l’élite politique équato-guinéenne mène une politique pleinement souveraine, conformément à ses intérêts nationaux. Plus que cela, depuis la mort de Mouammar Kadhafi et la destruction par l’OTAN de la Jamahiriya libyenne, le chef d’État équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, s’est positionné comme une sorte de porte-flambeau du panafricanisme, promu en son temps par le colonel Kadhafi. Et cette influence panafricaine ne cesse de prendre de l’ampleur non seulement sur la scène régionale, mais plus généralement au niveau de tout le continent africain. Fort souvent en opposition nette avec la vision des élites occidentales pour l’Afrique.

Là aussi ce n’est pas tout. Selon diverses sources politiques et sécuritaires, nombre de représentants de l’élite élyséenne auraient participé à des tentatives de coups d’État visant à faire tomber le pouvoir à Malabo. Bien que jusqu’à maintenant sans succès.

Désormais et quelle que soit la suite dans les relations entre l’Élysée et l’élite politique équato-guinéenne, ce pays d’Afrique centrale démontre sans ambiguïté qu’un État africain est amplement capable de mener une politique indépendante, souveraine, le tout dans un cadre panafricain. Et sans avoir à rendre de compte ni à l’ancien colon espagnol, ni à toute autre capitale occidentale. En y rajoutant l’aspect économique qui contribue à un niveau de vie décent pour la population locale, la Guinée équatoriale peut sans aucun doute continuer à se vanter d’être l’un des meilleurs modèles de développement en Afrique. Peu importe si cela déplait aux élites occidentales, nostalgiques de l’unipolarité.

Quant à la confiscation de biens, y compris ayant un statut diplomatique, devenue une pratique courante dans certains pays occidentaux, la meilleure réponse reste probablement la capacité de riposte visant les intérêts des instigateurs de telles confiscations.

source : http://www.observateurcontinental.fr

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Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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