« C’est pour quand le baptême ? »

« C’est pour quand le baptême ? »

Pour Francesco et Claire, parrain et marraine

« C’est pour quand le baptême ? » Alors que j’étais encore enceinte, on nous posait sans cesse la question, même dans nos familles pourtant non croyantes. Ça m’étonnait presque : pourquoi cet engouement si on ne croit ni au péché originel (et donc à la délivrance de celui-ci) ni à la grâce de Dieu ?

Mais au fond, rien de plus normal. Les hommes aiment les rites. Et quand vient au monde un enfant, surtout le premier, on cherche spontanément à l’accueillir avec quelque chose d’officiel. 

Besoin d’un rite

Je me souviens d’ailleurs d’un couple, il y a quelques années, qui songeait à faire baptiser leur enfant, nonobstant leur peu d’intérêt pour l’Église. 

– Laurence, on aimerait une cérémonie pour la naissance de notre fille. C’est quoi au juste, le baptême ?

« C’est ma chance ! Malheur à moi si je n’évangélise pas ! » 

(En essayant d’avoir l’air naturelle et calme.) En gros, par le baptême, nous sommes plongés dans la mort et dans la résurrection du Christ, le Fils de Dieu. Nous sommes ainsi lavés de nos péchés et nous pouvons naitre à la vie spirituelle.
– (Ils me regardent, gênés.) Bon, on va laisser faire ! Merci quand même.

Pas facile de témoigner de ton message Seigneur ! « Scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes. »

Finalement, le couple en question a organisé une cérémonie « maison », avec des « prières lancées dans l’univers ». Des bougies, des symboles… C’était à mon tour d’être un peu gênée, ne comprenant pas tellement cette « spiritualité » nouveau genre.

– Laurence, il faut absolument que tu parles à George (nom fictif). C’est une personne SPI-RI-TU-ELLE, comme toi.

Durant la soirée, je tombe finalement sur ledit George…

– On m’a dit que tu étais « connectée ». J’imagine que tu connais l’énergie des pyramides ?
– Eh, non… 
– On raconte qu’on guérit mieux dans des édifices en forme de pyramides. À cause de l’énergie qui y circule.
– (En essayant de cacher mon malaise.) Ah…

Toujours agréable de découvrir que ma foi catholique est du même ordre, aux yeux de mes proches, que n’importe quelle nouvelle théorie New Age… !

Besoin de parrains

La fascination des gens ne s’arrête pas au rite. Pour un nouvel enfant, les hommes ressentent le besoin de nommer un parrain et une marraine. Dans ma famille et celle de mon mari, l’engouement pour le choix du parrain a presque supplanté l’intérêt mondial pour les élections américaines !

– Donc, qui sera le parrain ?
– Un prêtre italien.
– (Visiblement déçu.) Mais vous savez qu’un parrain doit être un modèle ?
– Ben oui… Justement.
– Bon, vous y repenserez.
– Non.
– (Avec une certaine indignation.Je demande le recomptage ! Les élections ont été falsifiées !
– Pierre-Luc (le papa du poupon), pour qui votes-tu ?
– Don Francesco.
– Ok, moi aussi. Recomptage terminé. Don Francesco a été élu à l’unanimité. 

Spontanément, on sent qu’un enfant a besoin de plus que ses parents. Il a besoin d’un parrain et d’une marraine pour le faire grandir. Mais pour grandir en quoi ? Se pose-t-on même la question aujourd’hui ?

Pour un chrétien, les parrains sont là pour aider l’enfant à croitre dans la foi et dans la sainteté. Les cadeaux sont secondaires. 

Le baptême

Bon gré mal gré, tout le monde (par « tout le monde », j’entends une foule incroyable de vingt-cinq personnes) s’est rassemblé le 27 décembre pour célébrer le baptême de François-Emmanuel.

Des masques, un enregistrement vidéo pour les absents, des malaises parfois… Mais aussi des prières sublimes, des chants réconfortants, une litanie des saints qui élève le cœur…

Une ambiance pandémique, mais aussi une pluie de grâces.

Pour mon fils

Cher fils, ton père et moi t’avons conçu dans un acte d’amour. Je t’ai porté neuf mois. Je t’ai mis au monde après plusieurs douloureuses heures. Ton père était là pour t’accueillir, pour te réchauffer et essuyer tes larmes.

Mais il y a quelques jours, le 27 décembre, tu as connu les prémices d’une naissance encore plus grande. Hier, tu as été conçu dans un acte d’amour entre l’Église et ton Dieu. Tu seras porté non pas neuf mois, mais toute ta vie par cette Église. Et quand tu entreras dans l’autre vie, ton Père qui est dans les Cieux t’accueillera. Il te prendra dans ses bras et essuiera toutes tes larmes.

« Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » (Apocalypse 21, 4)

Il n’y aura ni masque ni pandémie. Juste de la joie et du bonheur. Nous nous retrouverons sans doute. Et tu verras ton Dieu tel qu’il est.


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À propos de l'auteur Le Verbe

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